A la conquête du Mont Hua!

Le Mont Hua en quelques mots

Le Mont Hua (ou Huashan) est l’une des cinq montagnes sacrées taoïstes. Il y en a aux « cinq » points cardinaux (ceux que l’on connaît, plus le point central). Le Mont Hua est la montagne de l’Ouest, son nom signifie « Magnifique » et il est le plus haut des 5 sommets sacrés, son point culminant étant à 2154.90m d’altitude (pic sud). On est alors obligé de se demander à quoi lui est dûe sa sacralité, parce qu’il en faut de la motivation pour gravir ce Mont. Evidemment (et c’est une règle ici), il y a toujours une solution plus simple pour ne pas se fouler et ainsi faire comme la plupart des gens, c’est de monter en télécabine… mais le plaisir d’arriver en haut ne saurait être aussi grand que de l’affronter à pied ! Il faut savoir que les chinois ont de tous temps considérés les montagnes comme des lieux privilégiés d’activités religieuse. Les empereurs, en tant que « Fils du Ciel », devaient rendre un culte dans les montagnes sacrées afin d’affirmer leur qualité de titulaire du « Mandat Céleste ». L’ensemble des cinq Monts sacrés s’est constitué progressivement, d’abord avec le développement du bouddhisme et ensuite des grandes écoles taoïstes, qui y construiront de nombreux temples. Plus les montagnes étaient hautes et impressionnantes, plus difficile était l’accès, contribuant ainsi fortement au développement d’un certain mystisisme. Le Mont Hua a toujours eu une réputation dangereuse (on en convient) et les empereurs, souvent, se contentaient d’effectuer les rites dans sa partie basse. Aujourd’hui, ses paroies abruptes et ses escaliers escarpés sont connus à travers le monde entier pour sa « via ferrata » vertigineuse, considérée comme l’un des chemin les plus dangereux du monde (à faire au pic Sud).

Une belle ascension

Préférant y être assez tôt, nous avons opté pour une balade en train rapide pour rallier depuis Xi’an, la ville de Huashan. Cela changeait un peu des trains traditionnels qui pointent à 80km/h. On a atteint les 282 km/h pour y arriver en 32 minutes, au lieu d’environ deux heures de bus ou en train normal. Une fois notre ticket en poche et le début du chemin trouvé, nous commençons notre ascension par la traversée d’un joli temple en pleine activité (Temple de Yuquanyuan). On constatera par la suite que c’est le seul temple qui ait un réel intérêt, les autres se trouvant sur le chemin ne sont pas extraordinaires. On trouve des magasins vendant tout est n’importe quoi, et principalement des cadenas à prix d’or, que l’on peut faire graver et attacher à certains chemins de chaîne afin de laisser une trace indélébile de son passage ou sceller son amour tout en haut de la montagne, et des rubans rouges « porte-bonheur » pour faire un vœux.

On débute notre acension par le chemin des pèlerins d’environ 6.5km, du côté Ouest de la montagne, ça grimpe gentiment, pas de marches à l’horizon pour le moment mais plutôt des jeunes qui débutent également leur marche en habits citadins, en chaussures compensées pour les filles et en petits mocassins pour les garçons… à notre avis, ils ne sont jamais arrivés en haut ceux-là ! Un première demi-heure d’échauffement (au vu de la suite !), mais qui nous laisse déjà presque hors d’haleine… Il faut normalement compter 4h pour atteindre le pic Nord et on se dit que ça ne va alors pas n’être qu’une partie de plaisir ! Le temps est brumeux dès le départ et on s’accroche vivement à l’espoir que le sommet sera au-dessus des nuages. On suit une petite rivière au fond de la vallée, passe quelques échopes, temples et passage historiques, et on tombe sur un parc d’acrobranche vide. On atteint les premiers escaliers, alors avant d’entrer dans le vif du sujet, on boit notre premier Redbull, à 10¥ ! et on mange notre premier Snickers, pour se donner du courage. Les premières marches se grimpent facilement, rien de trop raide jusqu’ici. Ce ne sera plus du tout le cas ensuite, chaque portion d’escaliers étant plus pentue que la précédente. On comprend enfin pourquoi, dès la sortie et à chaque coins de rue, des vendeuses nous courraient après pour nous vendre des paires de gants blancs….. Vu la déclivité du sentier, on est obligé, non seulement de s’accrocher aux chaînes, mais surtout de s’aider de nos mains pour pratiquement escalader les marches. Jusqu’ici rien d’exceptionnel, mais vous-a-t-on dit que les chinois crachaient partout et tout le temps et se raclant bien bruyamment le fond de la gorge? En plus de devoir s’accrocher et poser les mains sur les marches, il fallait donc également soigneusement éviter des pièges visqueux sur le parcours. Cela étant, ça ne gâche en rien le paysage sensationnel de l’ascension, entre forêt et montage, avec des parois calcaires presque blanches, tellement typique du lieu. À chaque fois qu’on lève la tête, on se retrouve face à un mur vertigineux dont on ne distingue pas le sommet, toujours embrumé. On espère toujours que ça se découvre. Quand on regarde en-bas, on visualise facilement le chemin déjà parcouru et surtout la hauteur gagnée à la force des cuisses ! On ne va pas dire que ça nous donne des ailes, mais plutôt le vertige (on y est tous les deux plus ou moins sensible, Nath plutôt plus que moins) mais on persiste malgré tout et on atteint la fameuse falaise des Mille Pieds, portion de 80m d’escaliers avec une pente à 70° par endroit. Il y a deux escaliers côte-à-côte, on choisi celui de droite, mais tous les deux mènent au même endroit. L’ascension se fait sans encombre, malgré certaines personnes qui essaient de dépasser et d’autres qui s’arrêtent au plein milieu, totalement exténués. On va dire qu’on a déjà vu plus « safe » comme endroit. Il est important de savoir qu’il n’y a aucune sécurité, à part vos mains et vos vos pieds et les chaînes qui font office de main-courante. On est forcé de se dire qu’il doit PA220148quand même y avoir des accidents régulièrement, surtout en période de grande affluence, ou simplement en voyant l’équipement et la forme physique de certains, mais également en rencontrant des gens qui redescendent par-là d’un pas pas assuré du tout ! Après une dernière portion d’escaliers presque interminable, on pose enfin le pied au sommet du pic Nord (altitude 1’615 m ) après un tout petit peu plus de 3h de montée. Pour un premier trek, on est fière de nous ! Le brouillard par contre, lui, est bien présent et on distingue à peine les montagnes qui nous entourent. C’était sans compter sur une petite éclaircie, brève, qui nous a donné plein d’espoir, presque aussitôt engloutit par le nuage suivant. Avant de nous lancer dans le suite de l’ascension, vers le pic central qui mène aux Pics Sud, Est et Ouest, on décide de prendre un peu notre temps pour jouer aux apprentis météorologues et voir si ça va se lever mais également pour voir si l’effort supplémentaire en vaut la chandelle, au vu de la « purée de pois » dans laquelle nous nous trouvons. On se balade un peu, légèrement dépités par la vue des paysages et portraits ensoleillées qu’affichent les stands de babioles et de photographes professionnels. Il y avait un peu de monde qui montait à pied par le sentier des pèlerins, mais la grande majorité des gens atteignent le pic Nord (seul point d’accès pour les autres pics) par le téléphérique (autrichien !) pour ensuite aller se balader sur les autres sommets et éventuellement y séjourner dans l’un des hôtel pour y admirer un lever ou coucher de soleil. C’est vrai que ça doit valoir la peine ! Mais autant dire que l’on était pas seuls au monde et certains points de vue et chemins étaient carrément bondés. On imagine pas l’endroit en période de vacances !

On décide tout de même de poursuivre l’ascension direction le pic central. Après une petite demi-heure de marche sur l’une des arrètes, entre petits escaliers et sentiers, le brouillard est toujours persistant. Le seul avantage de cette météo est que grâce à elle, on a pu faire ce petit bout de chemin au milieu de toutes ces falaises, avec « un peu » de vertige. On prend donc le temps de s’arrêter et de se restaurer un petit coup avec un « burger » chinois. Une fois face à la crête du Dragon (une protion d’escaliers bien raide et avec de belles falaises de chaque côté) on hésite un peu. Nath sentant le vertige faire son apparition (les panneaux indiquant « marcher ou contempler le paysage, il faut choisir » ont conforté Nath dans son choix), on décide de se séparer un petit moment, et Lorin de poursuivre tout de même un bout l’ascension par ladite crête vers le pic central, sans pour autant l’atteindre car cela n’avait aucun sens de monter plus haut dans le brouillard.

On revient donc au pic Nord et décidons de redescendre avec le télécabine, la descente à pied aurait été de trop après cette journée et les conditions météo. Et là, comble de l’ironie, dans la file d’attente on nous propose en guise de souvenir, un passage obligé entre un appareil photo et une fond vert, sur lequel est numériquement incrusté la vue magnifique du Mont Hua … ensoleillé ! On retiendra que malgré la météo maussade et le manque de visibilité, c’est une superbe ascension et que même avec ce temps-là on ne peut qu’apprecier la beauté des lieux et le côté majesteux de cette montagne sacrée. Et sans être de grands sportifs, cette grimpette aura tout de même été un beau petit challenge physique.

Petite vidéo souvenir

Infos utiles et Galeries Photos

 

Comment s’y rendre : Vous avez deux options pour vous rendre au Mont Hua. La première est de prendre un bus depuis Xi’an, comptez environ 2h30 trajet, pour 60¥ par personne. La seconde, qui est celle que nous avons choisie, est de prendre un train express depuis la gare du nord de Xi’an (allant jusqu’à 300km/h) en 30 à 45 min de trajet pour un coût de 54.5¥ par personne. Lorsque vous arrivez à la gare de Huashan, il vous faut traverser la place et prendre le bus 1 ou 2 (gratuit), jusqu’au centre de tourisme du Mont Huashan. L’arrivée se fera au bord de la route dans un rond point. Le centre se trouve sur la droite à quelques centaines de mètres. Ensuite, deux options s’offrent à vous. Prendre le télécabine (160¥ aller-retour) jusqu’au pic Nord ou y monter à pied. Pour le télécabine, vous devrez prendre un ticket directement au centre, avec celui de l’entrée du site (180¥), puis prendre un minibus (40¥ aller-retour) jusqu’au départ des télécabines. Le guichet pour acheter les tickets de l’entrée se trouvent directement sur votre droite en entrant dans le hall et au fond se trouvent ceux pour les télécabines. Si vous montez à pied, achetez directement le ticket (180¥ par personne ou 90¥ pour les étudiants) au centre de tourisme, ce qui vous permet de prendre gratuitement le bus jusqu’au village de Huashan à Yu Guan Garden, se trouvant au pied de la montagne. L’ascension peut se faire entre 3h et 5h, tout dépend de votre rythme (pour nous environ 3h sans être de grands sportifs). Une fois arrivé en haut, il y a 5 pic à découvrir. L’ascension à pied et celle en télécabine arrivent au Pic Nord. Depuis-là il est possible d’accéder aux 4 autres pics à pied (dont le fameux pic sud et son parcours sur des planches à râs-la-falaise !)

Pendant l’ascension : Prenez avec vous de quoi boire et manger car les prix sont vraiment cher sur place (10¥ le Redbull, 10¥ le Snickers, 5¥ l’eau et 11¥ le paquet de biscuits). Arrivé en haut, il y a de quoi se restaurer (repas chaud) et à des prix convenables. Cette ascension est surtout faite de marches et encore de marches, certaines à plus de 70° sur la fin du parcours. Le début est plus facile, et pourrait presque ressembler à une petite balade, il n’y a que quelques escaliers. Mais pour le reste préparez-vous à sentir vos cuisses chauffer un peu. Et même par temps brumeux, l’ascension en vaut la peine.

La descente : Il existe trois options, celle du télécabine (90¥), redescendre par le chemin des pèlerins (très raide) ou celui qui se trouve en dessous du télécabine. Tout dépendra de votre motivation après ces quelques heures de montée. A l’arrivée du télécabine, vous pouvez prendre un bus vous amenant directement au centre de tourisme, pour 20¥ par personne. Si vous êtes arrivé en train, reprenez le bus 1 ou 2 au même endroit qu’il vous a déposé en arrivant.

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