L’île de Tanna

Tanna, notre île coup de coeur!

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAL’île de Tanna est l’une des îles les plus spectaculaires et riches, culturellement parlant, de l’archipel des Vanuatu. Elle abrite d’incroyables joyaux naturels, comme son volcan hyperactif Yasur, sa plage de sable blanc à Port Resolution ou sa fôret tropicale, mais également une richesse culturelle indéniable avec ses petits villages et leurs croyances particulières, notamment le Cargo Cult, dévoué à John Frum, un américain ayant posé le pied ici dans les années 30 et qui leur a prédit l’arrivée des bateaux US rempli de matériel et de vivres (à lire plus bas). On avait également envie de découvrir cette île, car quelque mois plus tôt, nous avions fait la rencontre durant la Gibbon Experience au Laos (voir ici) de Valérie, une française qui était venue en voilier sur l’île de Tanna et avait fait la très belle rencontre de Myriam et Naumie, deux sœurs du village de Port Resolution, et avec qui elle avait tissé des forts liens. Elle nous avait parlé tellement positivement de la gentillesse de la population locale  qu’on avait donc également envie d’aller à la rencontre de ces deux femmes et des gens de l’île. Une visite sur Tanna était donc obligée ! On s’est concentré sur la partie sud de l’île et on commence notre épopée par la région du volcan Yasur, l’un des deux volcans encore actifs dans les Vanuatu, avec celui d’Ambryum sur l’île du même nom. On peut y observer des énormes jets de lave et de roches jaillir de son coeur juste à quelque dizaines de mètres devant nous… complétement fou ! La visite du volcan se fait selon le niveau d’activité annoncé par les géologues présents à l’année pour observer le phénomène. La plupart du temps, il se situe entre le niveau 1 et 2, le top pour s’en approcher au plus près, mais peut atteindre le niveau 3, et à ce niveau là déjà, on ne peut que OLYMPUS DIGITAL CAMERArester en bas des marches sans monter au cratère car le risque de se recevoir un rocher en fusion sur la tête est assez élevé. Les conditions pour y monter dépendent également du sens du vent, en principe il souffle toujours dans le bon sens, ce qui évite de se prendre les gros nuages de cendres et les vapeurs de soufre, mais les vêtements blancs sont tout de même à déconseiller en tout temps car la cendre ça tâche! Donc avant de monter là-haut, informez vous bien des conditions et du niveau d’activité afin d’éviter de payer 70$ et de ne pas pouvoir approcher des bords du cratère. On arrive donc après seulement 30min de vol en petit ATR sur l’île de Tanna. L’aéroport est tout petit, c’est d’ailleurs le plus petit sur lequel on ait atterri jusqu’ici, un bâtiment, et les bagages poussés et déchargés à la main, plutôt amusant comme première. On est direct plongée dans l’ambiance de l’île, tous les touristes sont attendus par des 4X4 sur le parking, on comprendra vite pourquoi… On attend un peu le nôtre, mais vu qu’on a booké le jour d’avant par internet on avait pas reçu de réponse de notre hôte, on se dit qu’ils n’a peut-être pas eu le temps d’en prendre connaissance (y a pas internet par tout ici, et on apprendra par la suite que c’est une webmaster australienne qui reçoit la demande par internet et lui renvoie un sms pour lui dire). On décide pour finir de demander à un chauffeur de 4X4 s’il connaît Maurice, notre hôte, et s’il peut nous déposer OLYMPUS DIGITAL CAMERAvers le volcan, à notre homestay, le prix est le même de toute façon, 2’500 vatu par personne. Bien sûr qu’il le connaît et un coup de fil plus tard tout est arrangé. Il faut compter environ 2h pour rejoindre le volcan, et sur la route on découvre une région sublime, avec de magnifiques points de vue sur le volcan. La première partie de la route se fait sur le béton, et ensuite de la piste, enfin d’abord de la terre puis de la cendre. Le paysage est gris et sabloneux à cause de la cendre déposée par les gros nuages qui s’échappent du cratère. La végétation est luxuriante et d’un vert éclant, franchement le top. Le contraste entre les deux est vraiment incroyable, on avait encore jamais vu cela. Mais en fait on n’avait encore rien vu ! La meilleure partie de la route reste à venir. On débarque dans la « plaine des cendres », qu’ils considèrent comme leur « autoroute ». Un paysage lunaire à perte de vue, entouré de monts et bien évidemment à côté du volcan. Franchement, on ne s’attendait vraiment pas à cela, c’est juste grandiose. Notre chauffeur roulant à fond sur les cendres avec le volcan en face de nous, juste wouaaaaa, un peu d’adrénaline pour commencer notre découverte de Tanna. C’est tout sourir qu’on arrive au homestay fortement conseillé par deux français, Thomas et sa chérie, rencontrés quelques jours plus tôt sur Efaté, merci encore du tuyaux (voir ici). On OLYMPUS DIGITAL CAMERArencontre Maurice et sa grande famille de six enfants qui nous acceuille chaleureusement, quel plaisir de voir tous ces sourires sur leurs visages. A peine en dehors de la voiture qu’on entend déjà gronder le volcan en face de nous. On découvre donc notre chambre pour les deux nuits à venir, et surtout la vue de folie sur le volcan, ils nous avaient pas menti, l’endroit est vraiment trop bien ! On se sent direct à notre aise, on fait la connaissance de Valentin, qui vit depuis quelques jours dans la famille, gratuitement en échange d’un coup de main pour reconstruire les bungalows détruits par le cyclone Pam, en 2014. Le courant passe très vite et on passera avec lui des supers bons moments, notamment l’un de nos meilleurs souvenir dans les Vanuatu, lors de notre montée sur le volcan Yasur, prévu pour le lendemain matin, très très tôt, réveil à 3h !!!! Ici c’est une histoire de famille, le « village » c’est la famille de Maurice (ses cousins, cousines, parents etc..), sa femme fait la cuisine pour les clients du homestay, son fils fait le guide lorsqu’il ne va pas à l’école et tout les petits se baladent entre les huttes et les bungalows à jouer et à rigoler.

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Le Volcan Yasur

OLYMPUS DIGITAL CAMERAQuelle chance on a d’être ici! On se trouve au pied de l’un des volcans les plus actifs du monde et le plus accessible qui soit sur la planète. Il crache, pète, explose, gronde, fume, tremble toute les minutes sans jamais s’arrêter. On est à un jet de pierre, et c’est le cas de le dire, d’un spectacle fabuleux et terriblement impressionnant à la fois. C’est au son des grondements incessants qu’on s’endort et qu’on se réveil quelques petites heures plus tard, au milieu de la nuit, pour aller le voir de plus près, mais de très près alors… On se lève à 3h du mat, pas très réveillés encore, et on retrouve Valentin pour prendre notre pickup qui nous amène à l’entrée du parc. Tout est noir, il est 3h30, personne à l’horizon, juste le volcan qui fait du bruit, et nous qui attendons notre guide. Un membre de la sécurité qui dormait à coté d’un feu sous une hutte et qui se réveil à notre arrivée, nous explique que le guide va arriver mais qu’on doit attendre car ça n’ouvre qu’à 4h. On se pose tranquillement et après peu de temps on voit notre guide venir vers nous, une femme locale avec un bonnet de noël sur la tête… On doit dire qu’on s’attendait plutôt à porter des casques, mais ça a le mérite d’être original et elle nous explique que c’est pour lui tenir chaud, car en haut ca souffle et il fait frais. On veut bien la cDCIM100GOPROG0076218.roire, c’est pas les grandes chaleurs en bas non plus pour le moment. On est carrément chanceux, on est les seuls ce matin, aucun autre touriste ! En gros on a un volcan privé juste pour nous! Elle nous explique quelques règles de sécurité, dont la première nous amuse un peu, « s’il y a de la lave ou des pierres qui arrivent sur nous, surtout ne pas partir en courant… mais regarder où ça tombe pour les éviter ». Ouais logique mais c’est vrai que l’instinct de survie doit certainement pousser à prendre ses jambes à son cou. On embarque dans un pickup pour monter en quelques minutes au bas du cratère et nos premiers pas en dehors de la voiture sont presque irréels car on entend vrombir Monsieur Yasur et on voit de la lave monter dans le ciel avant de retomber au loin. Impressionnant et un peu flippant à la fois, mais en même temps tellement excitant! On entame la centaine de mètres qui nous separe du bord du cratère un peu plus haut, et on croise la fameuse boîte aux lettres si originale. Ben ouais, y a pas mille possibilités de poster une carte postale depuis un volcan en activité! Et OLYMPUS DIGITAL CAMERAcomme on était complètement pas bien réveillé en partant du homestay, on les a forcément oubliées nos cartes postales… Ben bravo… On arrive au premier spot et il fait encore bien nuit, impossible pour le moment de se rendre compte devant quoi on est. On voit au fond du grand trou noir des lueurs oranges pétantes s’échapper, ça bouillonne là au fond! Puis un petit repis avant une grosse explosion et un feu d’artifice de lave devant nous! On reste sans voix devant ce spectacle si fabuleux ! Et ça recommence chaque 2-3 minutes. Et le meilleure reste à venir. Après un quart d’heure, on monte au spot numéro 7, un peu plus haut mais aussi plus proche du cratère, c’est là que les choses sérieuses commencent. Toujours dans la nuit, on se positionne au bord et on regarde le fond, complètement hypnotisés par la vision de chaos qu’on entrevoit en-dessous. On prépare l’appareil photo pour la prochaine grosse explosion. A nouveau un petit moment de calme et puis tout à coup, un énorme boom, sourd, profond, lourd qu’on sent dans tout notre corps, des pieds jusqu’à la tête… On a beau savoir qu’en théorie on ne risque rien, on fait tous un bon pas en arrière, la photo en pause longue est forcément ratée, mais on voit un spectacle si exceptionnel que les mots nous manquent… Tout ce qui est sorti de notre bouche c’est un simple « Woooow » et on a tous rigolé pour extérioriser. Devant nous la lave incandescente s’élève haut dans le ciel et retombe en s’écrasant dans la cendre dans un bruit étouffé. On peine à prendre la mesure de ce qu’il se passe sous nos yeux. Et juste après, une seconde explosion nous remet encore les pieds sur OLYMPUS DIGITAL CAMERAterre, mais cette fois-ci avec des éclairs qui claquent au dessus de la deuxième cheminée. Yasur nous montre de quoi il est capable et on s’incline volontiers devant une telle démonstration de force. La Terre est vivante et la pierre naît sous nos yeux! On passe une bonne heure, de nuit, à admirer la lave s’envoler, le volcan cracher et tonner. Le jour se lève et le spectacle change, place maintenant à des nuages de fumées noires, grises, blanches qui s’échappent du cratère et qu’on ne voyait pas de nuit, et les morceaux de lave orangés ne le sont plus et ressemblent juste à des pierres qui volent. Le spectacle est hypnotique et on peut même apercevoir, lors des grosses explosions, les ondes de chocs remonter les bords du cratère, juste énorme et puissant. Au total on aura passé plus de 2h30 au bord du volcan, dans le vent mais face à une merveille de la nature, à en prendre plein plein plein les yeux ! C’est assurément l’un des plus beaux spectacles que nous ayons eu l’occasion de voir durant notre voyage ! Merci Tanna ! C’était tellement intense que j’y suis retourné (Lorin) le soir même pour repasser un peu temps au bord du cratère, avec d’autres touristes cette fois-ci et une petite cérémonie de danses traditionnelles en prime.  J’ai aussi pu poster les cartes postales. C’était également l’occasion d’entendre la légende du volcan Yasur, bien jolie petite histoire. A son arrivée sur l’ile, le Volcan, OLYMPUS DIGITAL CAMERAn’étant pas satisfait de son emplacement, il s’est transformé en cochon et s’est déplacé d’abord vers l’océan, mais il se trouvait trop proche de l’eau, alors il s’est encore une fois déplacé. En chemin, il voit deux femmes entrain de préparer du lap-lap (plat traditionnel qui se cuit à l’étouffé dans un four de pierres chaudes enfouies dans le sol). Voulant les aider, il s’en est allé vers elles alors qu’elles dormaient et s’est posé à cet endroit-là. Lorsqu’elles se sont réveillées elles avaient un volcan à coté d’elles et donc de quoi cuire leur lap-lap. Merci Yasur !

Un projet chinois en préparation

On déplore une fois encore la toute puissante Chine, qui, ici aussi vient s’installer pour profiter des ressources. Le gouvernement ni-vanuatu a récemment mis en place un projet de développement de Tanna avec la Chine qui risque de faire changer drastiquement la physionomie de Tanna. Ainsi les chinois vont (sont entrain en fait) de construire une route en dur pour relier plus rapidement l’aéroport au volcan (40 km quand même), ils ont l’autorisation d’ériger un grand hôtel à Lenakel et on vont même faire sortir de l’eau un port pouvant accueillir les bateaux de croisière. Tout ça est bien entendu destiné à développer le tourisme chinois. Ils pourront donc venir en masse voir le volcan Yasur, qui risque par la même occasion d’être défiguré et surtout qui se verra blindé de monde. Ca ne sera à coup sûr plus possible de le voir comme nous l’avons vu. Malheureusement ce genre de projet ne va pas aider la population locale, qui ne verra probablement pas passer un seul centime de ce développement, puisque que les chinois ont la fâcheuse tendance (on le sait puisque que c’est partout pareil) à dormir dans les hôtels chinois, à manger dans les restaurants chinois et à voyager dans les bus chinois. Et bien entendu, rien de cela n’est gratuit, et en contre-partie, les autorités des Vanuatu ont acceptées les compensations demandées par la Chine, à savoir l’exploitation des ressources marines et forestières de l’île pendant une période de dix ans (ou quinze selon certaines sources). La population n’est pas dupe et a bien compris que ça ne leur apportera rien de bon si ce n’est que leur volcan et leur île ne leur appartiendront bientôt plus et ça leur confirme la grande corruption de leur gouvernement auquel ils croient de moins en moins.

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Et en prime un petit aperçu de ce que ça donne en vidéo:

Le Cargo Cult

OLYMPUS DIGITAL CAMERALe soir même, on s’embarque dans un pickup pour aller voir la cérémonie bien spéciale de du village de Sulfur Bay célébrant le cult de John Frum. Alors ça mérite une petite explication car c’est quand même bien drôle et bien intéressant en même temps. Personne ne sait vraiment qui est John Frum mais c’est un américain qui est arrivé par ici en 1936. Il se serait présenté comme étant John from « quelques part » (on ne sait pas vraiement d’où) mais tout ce qui est resté c’est qu’il était John Frum. Les hommes, qui étaient entrain de boire du Kava, lui auraient trouvé une ressemblance particulière avec le dieu du mont Tukosmera et en ont déduit qu’il était son frère et donc un messager important. John Frum leur expliqua que lorsque les européens partiraient de Tanna (occupées comme l’ensemble les Vanuatu par les missionnaires français et anglais), ils auraient des biens en abondance. La magie et les croyances étant une part essentielle de la vie dans ces îles, il n’en fallait pas plus pour qu’une partie de la population se mette à y croire et à former un mouvement. Lorsque les troupes américaines arrivèrent quelques années plus tard, beaucoup d’habitants de Tanna partirent sur Efaté et Espiritu Santo pour travailler. Il y rencontrèrent des soldats afro-américains de même couleurs de peau qu’eux, et qui avaient un bel uniforme, des décorations, des badges, des cigarettes, du coca cola etc.. mais qui par dessus tout étaient généreux, partageaient avec eux et les traitaient d’égal à égal. C’est ainsi qu’ils en conclurent que John Frum était connecté aux américains. Dès lors, il se mirent à construire des radios pour entrer en contact avec lui, des pistes d’atterrissage pour que ses avions cargo puissent se poser et des pontons pour que ses bateaux rempli de matériel puissent ammarer. Des drapeaux avec une croix rouge (probablement inspirés directement des véhicules d’infirmerie) ont été placés dans les alentours du village en souvenir de John de Frum. Encore aujourd’hui le drapeau est hissé quotidiennement, le mouvement est considéré comme sectaire par certain et chaque vendredi soir à Sulphur Bay, les fidèles se réunissent sous une grande hutte pour chanter ensemble et danser toute la nuit. Des groupes de musiciens et chanteurs d’une dizianes de personnes (hommes, femmes et enfants) OLYMPUS DIGITAL CAMERAviennent de tous les villages alentours pour partager cette cérémonie et commémorer John Frum. Voilà donc pour la petite histoire. Quand à nous, on est partit depuis notre homestay avec un pickup pour nous y amener et dont la benne s’est remplie avec tout le village, qui profite que des touristes paie le déplacement, c’est un peu la sortie boîte de nuit ici. Après 20 minutes de piste, on arrive au village et découvre une grande place avec une hutte sous laquelles chante tout un groupe, accompagné de guitares. Des femmes dansent autour, des personnes agées sont assises, et quelques autres touristes regardent le spectacle. C’est sympa, calme et suprennant à la fois. De temps en à autre tout s’arrête, les chants sont repris par un autre groupe qui remplace le précedent. Il semblerait que cela dure toute la nuit. On est resté près de 2h là, à profiter de cette atmosphère un peu surréaliste, sans comprendre tout ce qu’il s’y passait, et sans jamais se sentir de trop. Ce fût une découverte encore une fois bien spéciale qu’on est pas prêt d’oublier, simplement parce que dans ce genre de moment, on réalise qu’on est bien loin de tout savoir et de tout comprendre et qu’il faut juste se laisser aller et profiter, tout en prenant la mesure du spectacle qui nous est offert.

Port Résolution

OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERAArrivés à notre homestay, le Yacht Club, au bord d’une petite falaise juste à côté du village, on est accuelli par le frère de Myriam et Naumie, c’est lui le propriétaire des lieux, il vit là avec sa femme et ses deux enfants. On se rend vite compte qu’il est assez bien loti par rapport aux autres villageois, surtout après notre balade à travers le village. Il a reconstruit deux bungalows après le cyclone Pam et est en train d’en construire deux autres au sommet de la falaise, avec vue sur la baie, vraiment très beau. L’endroit est vraiment bien et calme, il y a même une petite crique privée dans la baie. Encore un lieu magnifique sur l’île de Tanna. Après nous être installés, on part découvrir la plage de sable blanc. On doit traverser le village de Port Résolution pour y accéder, et notamment le Nakamal, qui, le soir venu devient un lieu où se retrouve tous les hommes du village pour boire du kava en toute tranquillité. Le kava c’est une boisson traditionnelle et narcotique issue de la racine d’une plante, et qui est bu dans une grande partie des îles du pacifique. Le kava de Tanna est d’ailleurs réputé pour être le plus fort de tous. Il est chiqué par les jeunes garçons puis ils en font une décoction qui est ensuite bue par les hommes. Les femmes sont interdites dans ce lieu, OLYMPUS DIGITAL CAMERAmais elles peuvent en boire chez elles. Le soir venu, lorsque que le lieu de rencontres est plein, on remarque assez vite que l’atmosphère y est assez particulière, tout est calme, personne ne parle, les hommes sont assis chacun dans leur coin ou parfois en petit groupe, souvent sans se dire un mot, quelques fois en chuchotant, et boivent le kava. On nous explique que lorsqu’on boit du kava c’est surtout un moment de réflexion, et donc plutôt individuel que festif. Le côté « narcotique » du kava apaise les esprits semble-t-il, et quand on en boit, on sent d’ailleurs l’intérieur de la bouche et les lèvres qui sont comme anesthésiées. On a l’impression d’être un peu alcoolisé et au ralenti. Ce n’est pas une drogue dans la mesure où il n’y a aucun effect addictif. On ne l’a pas testé ici, déjà parce que les femmes n’ont pas leur place au Nakamal et c’est donc pas facile d’en trouver ailleurs, et aussi que l’ambiance était assez spéciale, et on ne voulait pas nous imposer en demandant si on pouvait essayer. Même si l’expérience aurait été très intéressante, on a préféré attendre Espiritu Santo pour le faire ensemble, dans des bars à kava plus populaires mais moins traditionnels. On arrive à cette fameuse plage de sable blanc, et elle est sublime. Une grande plage sauvage, avec OLYMPUS DIGITAL CAMERAun petit restaurant au bord, enfin cela reste une hutte en feuilles de pandanus… On profite de l’après-midi de soleil pour se baigner dans l’eau turquoise et se reposer un peu. A notre retour, on passe encore une fois à travers le village, et franchement on ne s’attendait pas à trouver un village aussi. Il n’y a aucun construction en dure, mais que des huttes en feuilles de pandanus. On trouve deux endroits distincts, l’un pour les hommes, les femmes, et le centre du village est occupé par le coin cuisine. Il y a un grand feu, mais également un four de pierres chaudes au sol, typique du pacifique, pour faire leur plat traditionnel, le lap lap, une cuisine à l’étouffé dans des feuilles de bananiers. Tout le monde est souriant mais également assez réservé, on se rend vite compte qu’ici on est loin des sentiers « touristiques » habituels, où les gens sont clairement habitués à voir du va et vient constant. Après cette très belle première journée ici, on se couche les yeux remplis d’étoiles et avec ce sentiment d’être vraiment privilégiés de vivre tout cela. Le lendemain matin, un réveil en douceur, Nicky part avec un pêcheur sur une petite barque dans OLYMPUS DIGITAL CAMERAla baie pour en apprendre plus sur la pêche traditionnelle des îles, et nous, nous partons à la recherche de Myriam et Naumie, les deux amies de Valérie, qu’on a hâte de rencontrer. On rencontre d’abord Myriam, l’aînée et également la seule enseingante du village pour le primaire et le secondaire. Elle est vraiment touchée par la situation, autant d’année après elle reçoit des visites de la part de Valérie. Elle nous explique que Naumie viendra nous voir ce soir au Yacht Club car elle est au jardin aujourd’hui. Le jardin est l’une des seule ressource des habitants de Port Résolution, comme dans la plupart des villages retirés d’ailleurs. Ils vendent leur produits dans les marchés de l’île et gagnent ainsi un peu d’argent pour payer les études de leurs enfants, car ici l’école est payante. Elle nous raconte un peu sa vie ici et nous montre une jolie plage secrète derrière leur village. On s’organise une rencontre pour le lendemain matin avant notre départ. La journée se termine comme les précédentes, dans la douceur et le soleil. Naumie vient nous rendre visite le soir même, et quelle belle rencontre, on est étonné car elle ne parle pas anglais comme sa sœur, mais français. OLYMPUS DIGITAL CAMERAElle nous explique qu’à l’époque, il y avait deux écoles, la française et l’anglaise, et les gens devaient choisir dans laquelle ils voulaient aller. Elle nous raconte toute sa rencontre avec Valérie et le temps qu’elle a passée avec elle, malgré les années les souvenirs restent figés dans sa mémoire comme au premier jour. C’est une femme qui nous a vraiment touché, si humble et généreuse, et pourtant la vie ne lui a pas toujours fait de cadeaux, surtout lorsqu’on est une femme divorcée dans les Vanuatu (on en parlera plus dans notre bilan). Elle a même pris le temps de confectionner deux petites sacoches typiques de la région. Sans nous connaître, elle a pris le temps de nous faire ce très beau cadeau, qu’on gardera précieusement avec nous. On lui donne en retour quelques affaires achetés quelques jours auparavant pour l’école, et après avoir visité la salle de classe (avant de partir le lendemain), on a juste une envie c’est d’en faire plus pour elle et ses élèves. On se quitte sur une note assez émouvante, pour se revoir donc le lendemain avant notre départ pour Espiritu Santo. On se lève avec un petit pincement au cœur, on aurait bien voulu rester un peu plus longtemps ici, et passer plus de temps avec Myriam et Naumie, mais malheureusement, le billet d’avion est déjà achetéOLYMPUS DIGITAL CAMERA, et nous n’avons que deux semaines en tout. Naumie nous attend sur la route et nous propose de passer à l’école où Myriam travaille. On découvre l’école, une petite maison qui fait office de salle de classe pour les villages avoisinants. Certains enfants mettent jusqu’à deux heures à pied pour venir en classe. Juste quatre heure aller-retour, de la folie ! Cela remet vite les choses au clair chez nous, difficile de se plaindre des 15 min de marche ou des 30 min de voiture pour aller au travail après cela… Bref, on se ramasse un peu une claque, on aimerait bien faire plus, mais dans ce voyage diffiicle de le faire. On se promet une chose, c’est à notre retour d’organiser une récolte de matériel scolaire pour leur envoyer. On ne peut pas rester inchangé après tout ce qu’on a pu vivre en quelques jours ici, cette réalité qui nous dépasse, comme lors de notre visite à KILT Association, au Cambodge (voir ici), et dont il est difficile d’en imaginer le quotidien, dans notre joli confort à des milliers de kilomètres de là. Deux femmes qui ne nous connaissaient pas il y a deux jours, nous ont accueillis avec tant de sincérité et de simplicité, et surtout nous ont accordés leur confiance et leur amitié sans rien attendre en retour. Franchement, il nous reste bien des choses à apprendre… !

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Infos utiles et Galerie Photos

Air Vanuatu : C’est la seule compagnie qui vole sur les Vanuatu. Si vous réservez des vols en ligne, attention avec le poid des bagages qui ne dépasse pas 10kg, alors que si vous passez par l’agence de Air Vanuatu à Port Vila ou Luangville, vous bénéficiez de 20kg sur présenation de votre billet international et de 10% de rabais si vous volez avec Air Vanuatu pour arriver ou repartir. Il y a également 200 vatu de taxes, à chaque départ d’une île, à payer cash sur place.

Où dormir : Au volcan Yasur, on vous conseille fortement le Volcano Paradise Island Homestay, tenu par une famille du village avec deux bungalows, dont l’un avec une vue imprenable sur le volcan, à 2’000 vatu par personne avec le petit déjeuner. Les repas coûtent 800 vatu par personne. Si vous réservez à l’avance, ils viennent vous cherchez à l’aéroport pour 2’500 vatu par personne (pour booker ici ou le mieux c’est de lui envoyer un sms ou d’appeler Maurice Poita directement au +678 7717 460 (en anglais)). Morris, le propriétaire peut vous organiser différentes excursions et transports. Pour Port Résolution, on nous a conseillé un super endroit, le Yacht Club, l’emplacement est vraiment beau, sur une falaise, d’où on accède à une petit crique privée. Il y a deux bungalows pour le moment, un lit double et simple dans chacun d’eux, à 2’000 par personne avec le petit déj. Ils reconstruisent petit à petit les lieux après le passage du cyclone Pam en 2014. Vous pouvez également prendre d’autres repas sur place, en sachant qu’il y a 2-3 restaurants dans le village, enfin cahutes, avec un repas à choix. Idem que chez Volcano Paradise, on peut vous organisez des excursions ou des transports depuis le homestay. La plage de sable blanc se trouve à 10 min à pied des bungalows, juste à côté du village de Port Résolution.

Que voir et faire : Bien entendu, le volcan Yasur, mais il y a également de belles balades à faire dans la région et des cascades (selon le niveau d’eau), mais informez toujours votre hôte de vos activités dans la journée au cas où il vous arriverait quelque chose ou si vous vous perdez tout simplement. Tous les vendredi soirs, le village de Namakara, où les villageois célèbrent le Cargo Culte, voué à John Frum, une cérémonie en chants et en danses traditionnelles. Un moment assez spécial, hors du temps, à découvrir. Dans le Nord de l’île, il existe de magnifiques plaines d’où il est possible d’observer des chevaux sauvages, il y a également des grottes à voir, dont la Blue cave. Sinon, la région côtière de Port Resolution dans le Sud-Est de l’île, à 30 min en voiture ou 2h à pied du Volcan, où se trouve des hot springs, de magnifques plages ou encore son village typique. Le 4X4 de Yasur à Port Resolution est de 1’000 vatu par personne.

Le Volcan Yasur : La première entrée est à 7’000 vatu, la seconde à 4’500 vatu et la troisième gratuite. Les deux moments les plus impressionnants pour l’observation du volcan sont après le sunset et avant le sunrise. Vous pouvez aussi y a aller de jour, mais les jets sont bien moins intenses car les projections ne sont pas incandescantes. La visite du sunset est celle qui réuni le plus de touristes, une vingtaine par soir, voir plus en haute saison. C’est également la plus folklorique, avec toute une cérémonie avant, bien sûr faite pour les touristes, qui reste tout de même agréable à voir. Nous avons préféré la visite du matin, où nous nous sommes retrouvés tout seul face à ce volcan en feu. Le prix reste le même que cela soit le soir ou le matin. Vous pouvez également accéder au volcan en trek et redenscendre en sandboard, mais tout dépend du sens du vent et des nuages de cendres.

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