L’île d’Espiritu Santo

Dernière étape des Vanuatu

OLYMPUS DIGITAL CAMERAdscn0593Après Efaté, l’île la plus peuplée des Vanuatu (voir ici), et la spectaculaire Tanna (voir ici), on décide de passer quelques jours dans une entre-deux bien agréable, un peu plus au nord, sur l’île d’Espiritu Santo et sa capitale Luganville. On prend l’avion depuis Tanna, on fait un petit stop d’une heure sur Efaté et on repart pour 1h15 de vol jusqu’à Espiritu Santo, en survolant plein d’îles de l’archipel, et qui ressemblent pour certaines à des petits confettis, et pour d’autres à des montagnes qui sortent de l’océan. Arrivé à Luganville, on prend un taxi qui nous amène en ville. Ludovic, le chauffeur, est sympathique et nous propose ses services pour nous conduire au petit village de Port Orly plus haut sur la côte en nous faisant visiter les fameux trous bleus qui se trouvent sur le chemin. Le prix semble correct et on prend son numéro pour le cas où on déciderait de passer par lui pour nous y rendre dans les jours à venir. On se pose d’abord une nuit dans un petit hôtel au centre-ville, histoire de prendre un peu le pouls de l’endroit. Le premier motel où nous voulions aller n’ayant pas reçu notre mail de demande de réservation, et étant plein (Hibiscus le Motel, c’est l’endroit hibiscus-attraction-centerle moins cher et le mieux de la ville, tenu par Loïc, un français, et sa femme Marie une Ni-vanuatu), on se repli sur un autre hôtel, le Unité Park Hotel, un peu moins bien et un peu plus cher, mais où on est très bien accueilli par la patronne qui parle français. On avait entendu parlé de la viande de bœuf des Vanuatu, qui serait parmi les meilleures du monde, alors on se décide pour se faire un petit plaisir en allant au restaurant. Loïc nous avait indiqué 2-3 adresses et on se dirige vers le Deco Stop, un hôtel-restaurant un peu luxe, situé sur les hauteurs de la ville, et qui, la journée permet d’avoir une vue imprenable sur toute la baie et les îles d’en face. Pour nous il fait nuit donc on voit que des lumières, mais on imagine bien le panorama! On se prend un magnifique pavé de bœuf, bien servi, et on se lâche sur une bouteille de vin rouge, qu’elle plaisir de manger un bon gros morceau de bidoche bien saignant et pas découpé en petits morceaux et mélangé avec des nouilles! On a rien contre la cuisine asiatique bien sûr, mais là, ça fait un sacré bien! On décide de rester une nuit de plus sur Luganville avant de monter à Port Orly car on est un peu fatigué et ça laisse le temps à Nicky d’aller visiter les plages de la petite île d’en face, Aore Island. Malheureusement, elle rentrera un peu déçue de son escapade, car la plage était très petite et tout le reste est privatisé par les img_1562hôtels alentours. Quand à nous, on en profite pour se balader, et avancer un peu le site. On prend rendez-vous avec Ludovic notre chauffeur pour qu’il nous amène jusqu’à port Orly le lendemain matin, en nous arrêtant à quelques des trous bleus qui sont sur le chemin. Les trous bleus, ce sont des trous d’eau, au milieu de la forêt ou le long d’une rivière, et où l’eau y est… bleue. Généralement, ils sont situés sur la propriété d’une famille, qui gagne alors un peu d’argent en faisant payer l’entrée et en aménageant plus ou moins l’endroit. On va dire que certains se remplissent les poches, et essaient d’entuber un peu le monde, mais ca fait parti du jeu, après tout on est dans leur jardin en quelques sortes. On démarre donc notre journée assez tôt et on se dirige, avec Ludovic, vers le trou bleu de Matulevu. Il semble être pressé et nous explique qu’il doit être de retour en début d’après-midi à l’aéroport. On s’étonne un peu, car ce n’est pas du tout ce qui avait été discuté au départ. Lui, avait soit disant compris qu’il ne faisait que nous amener à Port Orly, et nous, on pensait qu’on OLYMPUS DIGITAL CAMERAavait toute la journée à dispo. On est un peu énervé par son petit jeu et vu qu’on est déjà en route, on est un peu forcé de renégocier dans la voiture. Au final, ça nous coûtera pas beaucoup plus cher, mais c’est un peu la manière qui nous a dérangé. Bref, pas bien grave, faut juste qu’il calme un peu le rythme et qu’il arrête de nous stresser. On arrive au premier trou bleu, celui de Matulevu donc, avec un panneau a l’entrée qui annonce un prix de 500 vatu par personne (5$), mais le type a l’entrée, après un petit échange en langage local avec Ludovic, nous dit que le prix est de 1000 vatu. On lui explique calmement, mais sûrement que c’est bien marqué 500 sur le panneau a l’entrée donc qu’on va pas payer plus. Il nous répond que normalement ce prix est pour les touristes des grands bateaux de croisières qui arrivent en bus ici (on imagine les chinois), mais bon il est d’accord de nous faire le même prix… Ah c’est sympa quand même! De nouveau rien de bien grave, mais ça change un peu du côté pas du tout touristique de Tanna et de son atmosphère si simple. On entre enfin dans ce premier « blue hole » pas si bleu que ça mais magnifique. Le bassin est limpide, entouré de forêt avec un immense banyan au bord, dont les racines plongent dans l’eau, et avec des cordes pour jouer à tarzan. Franchement, c’est beau! On reste là une bonne heure à profiter de l’endroit qui est presque que pour nous, juste un autre couple de touristes est présent. On repart pour le second trou bleu, le Nanda Blue Hole, et là c’est un autre niveau. L’entrée se paie à la voiture OLYMPUS DIGITAL CAMERA(1000 vatu), et on est bien accueilli. Et lorsqu’on arrive au bord, on découvre un trou « bleu », mais alors bleu azur comme on a jamais vu et on se demande presque si la couleur n’est pas artificielle. L’eau est translucide, on voit le fond et les poissons, le tout entouré d’une végétation verte fluo. L’endroit est magnifique, aménagé juste ce qu’il faut, avec un petit café et des sanitaires, et la patronne nous explique qu’ils sont entrain d’y construire des places de camping. C’est vraiment superbe et on en revient toujours pas de la couleur et de la pureté de l’eau dans laquelle on plonge, c’est presque irréel comme piscine naturelle! On repart pour le spot suivant en remontant la côte, la réputée « Champagne Beach ». L’entrée se paie à la voiture, car c’est un terrain privé (2’000 Vatu quand même) et on arrive sur une étendue de sable blanc et poudreux à souhait, avec une eau turquoise pétant. La plage est vraiment splendide, même si l’arrière n’est pas au top, c’est une plaine herbeuse aménagée avec des huttes pour y accueillir les cars de touristes qui y arrivent en haute saison. Du coup l’endroit doit être tout de suite un peu moins idyllique. Nous en s’en fiche, on est àOLYMPUS DIGITAL CAMERA nouveau les seuls à profiter des lieux! On se détend tranquillement en mangeant notre casse-croûte les pieds dans le sable. Ludovic notre chauffeur, est toujours un peu pressé et il nous explique qu’à Port Orly, la plage est comme ça et encore plus longue. On le fait encore patienter un peu avant de remonter dans le van et on se diriger vers le village. La route passe au milieu des cocoteraies, d’où est fait le coprah ( la chair de noix de coco séchée), le revenu principale des habitants de la région et de beaucoup d’autres îles. Et il en faut de la sueur pour gagner son pain! C’est payé à la tonne, qui vaut 62’000 vatu soit environ 600$. Et une tonne ça en fait des noix de coco séchées! On arrive enfin au petit village de Port Orly en milieu d’après-midi, chez Tarcisius, le gérant des bungalows où on dort. Inutile de dire que Ludovic est reparti presque instantanément, et nous on a prit nos quartiers dans notre bungalow face à la mer. C’est vrai que la plage est pas mal du tout et ferait presque concurrence avec Champagne Beach. Dans le village les gens parlent français, car l’école y est en français. On a le choix entre manger au petit restaurant du homestay qui est assez cher mais qui propose du crabe des cocotiers et des homards, ou demander au frère de Tarcisius et sa femme de nous préparer une assiette à choix entre poisson ou bœuf accompagné de salade, patates douces et riz. Du coup ça paraissait pas mal et on s’est laisser séduire par le bœuf qu’on demande saignant et qu’on se fait livrer directement à domicile. Bon, ben ils ne OLYMPUS DIGITAL CAMERAmaîtrise pas la cuissons saignante, c’était bleu de chez bleu (un peu comme les trous) et comme la viande n’était pas d’une tendresse incroyable, il a fallu la remettre un coup sur le grill. Seul problème, il faut retrouver nos cuisiniers qui habitent quelque part dans le village. C’est avec les steaks dans un assiette et quelques chiens qui me suivent (Lorin) que je vais faire du porte-à-porte de nuit, pour trouver les propriétaires du grill. Après quelques essais infructueux et avec l’aide d’un jeune qui m’y amène, je fini par les retrouver et à patienter dans le « salon », assis sur une chaise en plastique à côté de la grand mère qui suis avec une passion certaine une bonne vieille télé-novela brésilienne mal doublée, qu’elle n’arrête pas de commenter. Comme quoi, on a jamais fini d’être surpris! Et au final les steak étaient très bons! Malheureusement, le lendemain fut une journée un peu grise donc on a pas vraiment pu profiter correctement de la plage, mais on a pu découvrir un peu le village. La seconde journée étaient bien plus ensoleillée et l’eau avait retrouvée ses teintes turquoises. L’endroit est vraiment plaisant, au bord de l’océan, dans une grande baie où il peut y avoir de temps à autres des dugongs qui y font escale. Côté terre, on est au milieu de grands arbres qui dont certains sont couchés à causes des ouragans passés ( celui-ci est tombé en 1974, celui-là en OLYMPUS DIGITAL CAMERA1987, etc…), mais ils ont continués à pousser malgré tout, rien ne s’arrête jamais dans les îles. Le village est simple, avec un magasin principal, la coopérative, et deux trois petite échoppes avec le minimum vital, une école, un dispensaire (qu’on a visité pour une petite allergie au soleil, ben ouais fallait bien que ça arrive à un moment donné), et bien sûr une église. Les trois jours qu’on a passés là, se sont écoulés très vite malgré le fait qu’on ait pas été très occupés, mais cela nous a fait un bien fou de ne pas être trop actifs! Et Port Orly c’est vraiment sympathique! On redescend avec un nouveau chauffeur sur Luganville, pour y passer nos deux dernières nuit sur l’île, et aller tenter le fameux kava dans un nakamal de la ville. Sur la route du retour on s’arrête vite fait au blue hole de Hog Harbour juste en dessous de Port Orly, et qui n’est pratiquement pas aménagé, juste naturel et proche de la mer. Encore un superbe site et celui-ci est vraiment destiné aux locaux, il y a d’ailleurs un groupe de jeunes qui y arrivent en même temps que nous et qui semblent surpris de notre visite. Le soir venu, on décide d’aller boire un bol dans le bar à kava d’à côté. On ne peut pas passer aux Vanuatu sans au moins y avoir goûté! Les nakamal sont des endroits important pour la population (surtout pour les hommes) et sont encore très traditionnels dans les îles, mais sont devenus un peu plus modernes à Luganville et Port Villa. En effet, ils sont traditionnellement réservés aux hommes mais dans ces agglomérations, l’accès des femmes y est autorisé, même si on en a pas vu beaucoup y aller. L’atmosphère y est relax, calme et presque inquiétante car les gens ne parlent pas beaucoup, sont assis dans la pénombre et discutent à voix basse. On entend régulièrement les buveurs se OLYMPUS DIGITAL CAMERAracler la gorge et cracher (cela rappelle un peu les rues de Pékin). Il y a plusieurs petits comptoirs numérotés, chacun occupé par un producteur différent, et il faut juste choisir chez qui on va boire. Pour 50 vaut (50cts) on a un demi bol ( c’est assez pour commencer, car ici il est particulièrement fort) et on repart s’assoir discrètement sur un banc dans l’espace commun. C’est pas très bon comme boisson, mais original, ça ressemble à de l’eau boueuse en quelque sorte. Le bol se boit cul-sec et ensuite on peut (ou pas) se rincer la bouche avec de l’eau, car l’effet anesthésiant se fait tout de suite sentir sur la langue et les gencives. Ce n’est pas une drogue, ce n’est pas alcoolisé et le seul risque si vous en buvez trop est de rentrer en titubant un peu, ou simplement de vous endormir sur place. Et si vous en buvez tous les jours pendant des années, alors vous risquez des lésions au foie, et on remarque d’ailleurs bien que les anciens ont les yeux qui jaunissent. Les locaux rigolent en disant qu’avec le kava on ne tombe pas à droite, ni à gauche, ni en arrière mais on pique du nez, droit devant! Pour en savoir plus sur le kava, vous pourrez lire prochainement un article à part, dédié à l’histoire du kava et sa consommation à lire ici. Heureux donc de cette nouvelle expérience originale, on va se coucher avec la bouche un peu ankylosée. On avait hésité à tenter l’aventure « Millenium Cave » le lendemain, l’une des attractions touristiques les plus connue des Vanuatu (rando et canyoning dans la jungle) mais le prix de la journée et le manque d’énergie auront eut raison de nous, idem pour la plongée mondialement connue sur l’épave du SS DCIM100GOPROGOPR6652.Président Coolidge pourtant juste en face de la ville. Nicky par contre est partie à l’aventure pour la Millenium Cave et elle n’as pas été déçue! Nous, on a préféré (s’) économiser pour la Nouvelle Zélande qui nous attend sous peu et on avoue qu’après la Sulawesi et Raja Ampat on sent la fatigue! On prend l’avion le lendemain matin pour rejoindre Efaté et y passer nos deux derniers jours tranquillement avant d’aller au pays des Kiwis!

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Infos utiles et Galerie Photos

Où dormir à Luganville : Hibiscus le Motel est le meilleur rapport qualité prix de la ville et très bien placé, à 3500 vt la chambre (jusqu’à 3 personnes) avec cuisine et salle de bain à l’intérieur. Email lemotelhac@gmail.com, tel 36 727. Si c’est complet vous pouvez vous replier sur le Unity park Motel, pas trop mal, en plein centre également et pour 1’500 Vatu la nuit par personne (sdb et cuisine communes).

Où dormir à Port Orly: Chez Tarcisius au Little Paradise Bungalows, 4’000 vatu pour un bungalow pour 3 personnes, possibilité de camper pour 1’500 vatu par tente.

Que faire à Espiritu Santo : La ville de Luganville n’est pas très interessante en elle-même, il n’y a pas mille choses à faire. La plupart des centres d’intérêt se trouvent sur la côte est, notamment les Blue Hole entre 500 et 1’000 vatu par personne, mais en plus de cela, il y a la superbe Oyster Island, réputée pour le snorkeling (on confirme pas car on n’y est pas allé), la plage de Champagne Beach à 2’000 vatu la voiture, et le village de Port Orly. Les activités principales sont la plongée sur l’épave du SS President Coolidge, l’une des plus grande au monde où l’on peut plonger et se balader à l’intérieur même de nuit! L’excursion Millenium Cave est reconnue pour être une très belle aventure, la réservation peut se faire par le biais de votre hôtel, à 6’000 vatu par personne.

Comment se déplacer : Ce n’est pas compliqué de trouver un chauffeur qui vous amènera n’importe où mais par contre ça coûte cher. Comptez environ 7’000 vatu pour un chauffeur en mini van pour la journée pour monter à Port Orly (restez sur place ou redescendre avec ne changera pas grand chose au prix puisqu’il doit faire le chemin en sens inverse de toutes façons. Location de voiture, environ 8’000 la journée (plus l’essence). Astuce pour monter à moindre prix à Port Orly (mais vous n’aurez pas la possibilité de vous arrêtez en chemin), vous poster en fin de journée à la station service à la sortie de Luganville et demander pour monter dans la benne des 4×4 qui y retournent avec les gens du village. Même principe pour le retour, se mettre au bord de la route à Port Orly tôt le matin (très tôt) pour aller en ville avec le locaux qui descendent travailler. Comptez 45 min à 1h de route environ.

Où manger : Pour bien manger avec une superbe vue sur la ville, le Deco stop lodge sur les hauts de la ville offre un superbe cadre pour des prix abordables mais qui restent cher pour un budget backpackers. Idem avec The Espiritu en plein centre ville. Pour les petits budgets, les échoppes à côté du marché servent des assiettes pas chères et semble-t-il très bonnes. Le Natongora café ouvert uniquement le midi, sert de très bons burgers et est l’une des rares terrasses qu’on ait trouvée en ville.

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