Un vrai parcours du combattant
Notre prochaine étape après le Laos, le Cambodge et ses incroyables temples angkoriens, mais avant cela, il faut déjà passer la frontière, et ça c’est toute une aventure !!! C’est pour cela qu’on a voulu y consacrer un article à part entière. Pour vous donner une petite idée de cette journée assez originale, on a décidé de présenter le passage de manière chronologique, par étapes:
8:15 AM : Départ de l’île de Don Khône, dans les 4’000 îles, avec un quart d’heure de retard.
8:45 AM : Arrivée sur la terre ferme, direction la station de bus pour attendre notre bus pour Kratie. Durant notre attente, on voit des dizaines et des dizaines de touristes donner leurs passeports à un interdmédiaire, pour le passage de la frontière, et pour la modique somme de 40$ au lieu des 30$ que coûte normalement le visa cambodgien. Quelques-uns tentent de négocier le prix, mais l’intermédiaire joue bien son rôle, en expliquant que l’attente sur place est longue et qu’il faut normalement 3h pour faire son visa, et que donc pour aller plus vite c’est son prix etc… Et cela fonctionne, au final une quarantaine de personnes préfèrent ne pas se poser plus de question et donnent leur passeport. Vu qu’on avait fait notre visa pour le Cambodge avant (à Vientiane pour 30$) on est tranquille et on observe cette première étape commerciale du passage de frontière.
10:00 AM : On embarque dans le bus pour la seconde étape « corruption » à la frontière lao-cambodgienne. Vu que tout le monde va au même endroit, on est tous mélangé dans les deux bus.
10:30 AM : Arrivée aux portes du Cambodge. Ceux qui avait déjà donné leur passeport restent dans le bus et les autres débarquent pour faire tamponner la sortie du Laos sur le leur. On est donc une dizaine en tout à ne pas avoir cédé à cette arnaque. Maintenant vient l’étape la plus éreintante, le passage de frontière sans payer les bakchich, car c’est ici que la corruption se manifeste clairement. En effet, pour avoir le tampon de sortir (lao ou cambogien), il faut s’aquitter de deux dollars par personne et par tampon. Bien sûr c’est complètement illégal. Ce passage frontière est bien connu pour ces arnaques. On arrive donc au guichet avec la ferme intention de ne pas céder un centime. Devant nous, se tient une famille avec deux enfants qui ont le même but que nous, et dont le père lance déjà l’offensive. On suit donc le mouvement, mais les « douaniers » ne veulent rien céder, ils prennent nos passeports mais ne veulent plus nous les rendre. Ils jouent clairement avec nos nerfs, en tamponnant devant nous tous les autres passeports des voyageurs étant passés par l’intermédiaire, qui au passage leur donne leur petite enveloppe pleine de dollar devant nous… On joue la carte de l’ambassade, certains appellent celle de France et nous celle de Suisse, et leur réponse commune nous épate, « si vous ne voulez pas payer la corruption, il ne faut pas venir ici » !!!! Non mais il se foutent clairement de nous, si on n’est même pas un peu soutenu par nos propres ambassades, comment peut-on lutter, à notre échelle, contre la corruption !!! On patiente durant près d’une heure et quelques autres personnes nous rejoignent en refusant également de payer, mais certains préfèrent directement donner les 2$. On tient toujours, mais l’attente devient tout de même longue et on n’est pas sûr que le bus veuille bien nous attendre… Nath prend la décision d’aller discuter tranquillement avec l’un des douaniers se tenant derrière la vitre (oui, ils sont 6 ou 7 derrière la baie vitrée). Au début, elle tente de négocier les tampons pour quelques cigarettes, c’est là qu’il lui sort un speech concernant la pauvreté du pays, oui oui bien sûr… comme si cet argent allait être reversé à la population! Après un moment, le douanier cède en échange de dons à la croix rouge. On décide d’accepter et on met quelques kips, 3’000 pour nous deux, soit moins de 0.50.-, dans une boîte censée être destinée à la croix rouge… on se demande quand même où va partir cet argent…
11:30 AM : La lutte est terminée, on peut enfin rejoindre le Cambodge, en tout cas se présenter au poste douanier suivant. Juste avant d’arriver à la frontière, deux personnes en blouse blanche nous appellent pour une « visite médicale », on leur répond par la négative et on continue notre chemin sans souci. Encore une magouille de plus pour se faire des sous, donc ne vous y arrêter pas car on vous demandera ensuite un dollars … ! Le passage au Cambodge se fait sans aucun problème, on remplit juste la fiche d’entrée et de sortie du pays et le garde frontière nous tamponne notre passeport.
11:45 AM : On embarque enfin dans l’un des de bus, fatigués de ce début de journée, mais plutôt fiers de cette petite bataille remportée !!! Malheureusement ces méthodes ont encore de beaux jours devant elles, en vue des moyens et de la pression que mettent les agents et gardes frontières sur les voyageurs pour qu’ils payent. Du début à la fin, ils jouent la non-chalence et cela fonctionne… Nous on a décidé de ne pas céder, car on avait lu quelques blogs avant sur le sujet et on savait que c’était possible. On a au moins voulu tenter le passage gratuit. De plus, on avait l’avantage du nombre, on était 15 personnes à leur tenir tête, ce qui rend les choses plus facile. On ne garantie pas la réussite tout seul, mais on ne sait jamais… On repart donc en direction de notre bus. Durant 30 min, on voit les gens passer d’un bus à un autre car les indications des chauffeurs se confondent et sont parfois contradictoires. Au final, un bus se remplit avec quasi la totalité des personnes se rendant à la capitale ou Kratie (comme nous), et dans l’autre ceux pour Siem Reap. Le temps encore de distribuer les passeports de ceux qui les avaient donnés à l’intermédiaire, est c’est parti !
12:15 PM : Départ du bus pour Kratie, et après un peu plus d’une heure de route, on s’arrête à Stung Streng dans une station essence pour faire le changement de bus… Ouf, c’est bon on est tranquille, notre bus se rend dans la bonne direction, les tabourets en plastique c’est pas pour cette fois !!!!
13:25 PM : A peine le temps d’aller aux WC qu’il faut déjà repartir. Première fois en Asie que la pause dure moins de 5 min, au point d’avoir presque oublié une personne sur place… C’est le comble, maintenant ils nous pressent !!! Durant notre voyage, on fait la connaissance de deux françaises Marine et Marie, qui voyayent en Asie pour quelques moins. On passera le reste du temps à discuter, ce qui a rendu le trajet assez rapide.
15:15 PM : Petit stop de 15 min avant d’arriver à Kratie. Le temps de manger un petit quelque chose et de passer aux toilettes. En descendant du bus, on se rend vite compte de la chaleur étouffante du pays. Cela faisait bien longtemps qu’on a pas ressenti pareille chaleur !
15:45 PM : Arrivée à Kratie, notre première étape au Cambodge avant de repartir le lendemain pour la région Est du Cambodge, au Mondulkiri, pour ses treks avec les éléphants. On avait repéré une « petite » guesthouse dans le Routard qu’on a directement été voir, la Santepheap Hotel à 7$ la chambre. L’endroit ressemble plus à une caserne qu’à une guesthouse, mais les prix sont corrects et les chambres sont vraiment pas mal du tout. Par contre, le souci c’est plutôt la chaleur, et vu que nos chambres sont sans clim, autant dire que la douche n’est pas vraiment d’une grande utilité. On est tout de même bien content d’être arrivé après cette longue journée, on n’aurait pas eu la force de continuer notre route jusqu’à la capitale qui est encore à 5h de route. Kratie est surtout un stop dodo plus qu’une vraie visite, mais on prend tout de même le temps de se balader en ville et de visiter un temple se trouvant juste à côté de notre auberge. On profite d’un petit coucher du soleil au bord du Mékong, avant de rejoindre Marie et Marine pour le souper. Durant le repas, on fait la connaissance d’un charmant couple de français, Ronan et Joanna, qui avait rencontré les filles quelques jours avant, avec qui on sympathise rapidement et qui comme par hasard, se rendent également à Sen Monorom, dans le Mondulkiri, pour un trek de quelques jours… mais ça c’est une autre histoire…
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