L’île de Fakarava

Presque comme à la maison

Fakarava c’était une étape particulière dans notre tour en Polynésie française. En effet j’y avais passé 4 mois (Lorin) pour mon travail de diplôme en 2007-2008, et c’était donc impossible d’être dans le coin sans y faire un saut. C’est surtout l’occasion de revoir tout le monde, et particulièrement Sidonie et sa famille avec qui j’avais passé le plus clair de mon temps sur place pour réaliser mon travail de terrain. C’est donc avec beaucoup d’émotion qu’on débarque sur cet atoll après nos superbes plongées à Rangiroa. Et c’est également l’atoll sur lequel on a décidé de passer le plus de temps, car il y a non seulement de très belles plages, et on attendait avec impatience la farniente au paradis, mais en plus de magnifiques plongées à faire dans les passes, et pour couronner le tout, on est logé chez Sidonie et Vincent. On s’est donc vite senti bien à Fakarava ! L’atoll est le second plus grand de Polynésie et il possède la plus large passe de toute avec ses 1.6km. Le village de 600 habitants étant construit sur le côté nord (donc sous les vents dominants) on y trouve des belles plages de sable blanc et un lagon calme pour se baigner face à des eaux turquoise pétant. L’unique route longe le lagon en traversant le village, où sont disposés tout au long les petits magasins, snack, restaurants et pensions au milieu des maisonnettes et des pontons. Il suffit de s’y balader pour voir à la surface de l’eau les ailerons des requins à pointes noires, ou les silhouettes foncées des requins nourisses qui sillonnent les patates de corail, pendant que les enfants jouent sur la plage. Les habitants vivent surtout du tourisme, de la perle, du poissons et du copra. Le copra est à la base de l’huile de coco (le monoï), c’est la chair de la coco qui est séchée et ensuite envoyé à Tahiti. On avait déjà pu voir cela dans les île des Vanuatu, mais ici, ce travail est subventionné par l’état pour que les gens restent dans les atolls. Fakarava c’est un petit paradis, un petit village dans un décors de carte postale et protégé depuis 2006 par son statut de Réserve de biosphère déclaré par l’UNESCO (article à venir à ce sujet). Quel bonheur de retrouver cet endroit si cher à mon cœur et de le faire découvrir à Nath.

Une fois débarqué de l’avion, on attend nos bagages et je revois déjà quelques têtes connues, et après pratiquement 10 ans, pas grands choses ne semblent avoir changées. Jacques le tenancier du Relais Marama, le camping de l’île où j’y avais planté ma tente est toujours là, entrain d’attendre ses clients, Jean-Luc qui s’occupent des enregistrements des passagers pour Air Tahiti est également toujours fidèle au poste, et d’autres tenanciers de pensions dont les visages me sont familiers attendent eux aussi leurs touristes. Impression bizarre d’être de retour après tant de temps. Et puis on retrouve finalement Sidonie, qui nous accueille avec un collier de fleurs, accompagnée de l’un de ses fils, Ariiei, qui a bien grandi, et de son neveux qui n’était pas encore né lors de ma première venue. Quel bonheur d’être sur cet atoll, de retrouver cette petite ambiance si chaleureuse et de revoir tout ces gens. Sidonie nous amène chez elle et son copain Vincent, qui tient le centre de plongée Kaina (ils étaient venus les deux en 2009 en Suisse à ma remise de dîplome, un symbole fort pour moi), et on s’installe dans la maison de la maman de Sido, actuellement à Paris. On a notre propre chez nous, le même lit et la même douche pour les 10 prochains jours, quel bonheur ! Tout cela à deux pas du lagon d’un côté et face à l’océan de l’autre! Et en plus, on a une de leur voiture à dispo, franchement trop la classe. On passe cette première soirée à boire quelques bières et un bon tipunch avant d’aller dire bonjour à Jean et Maïma, son frère et sa copine, qui habitent maintenant dans l’ancienne maison familiale. On se remémore des anecdotes et on prend des nouvelles de toute la famille. Le village n’a pas beaucoup changé, quelques maisons en plus, et ci et là un nouveau snack à la place d’un autre. On est bien content d’être arrivés et on savoure cette nouvelle étape qui s’annonce paradisiaque! Malheureusement, Sidonie reprend le travail deux jours plus tard et on ne pourra pas passer beaucoup de temps avec elle, elle part sur Tahiti pour monter à bord d’un catamaran et prendre des clients sur Fakarava pour une croisière de 10 jours à travers les Tuamotus. Du coup, le temps nous est un peu compté pour profiter de la voir. Le lendemain, elle va plonger avec Vincent, mais la palanquée est déjà pleine et donc pas de place pour nous, et on en profite quand même pour sauter dans le bateau et aller faire du snorkeling dans la passe pendant qu’ils sont sous l’eau. On se retrouve sur un fond d’une quinzaine de mètres avec des requins gris au fond, qui sont relativement curieux et commencent à monter autour de nous, petit coup de flippe, car même si on sait qu’on ne risque rien, en snorkeling on se sent bien plus vulnérables qu’en plongée. Mais le sentiment d’insécurité sera de courte durée et on reprend bien vite confiance en regardant le fond tapissé de corail et tout les poissons qui s’y trouvent. La palanquée sort de l’eau et on aperçoit à quelques dizaines de mètres, des ailerons à la surface, c’est les dauphins à longs becs qui sont là! On se remet vite à l’eau mais ils restent à distance, alors on remonte sur le bateau et ils viennent jouer dans notre sillage! Encore une magnifique rencontre, comme pour nous souhaiter la bienvenue! Décidément les passes polynésiennes réservent plein de surprises! On repasse une soirée au bord du lagon avec quelques bières et à faire la connaissance des amis de Sidonie et Vincent, Jean-Lou et sa copine brésilienne Sylvia, ainsi que Jean-Charles et sa femme Olivia, qui sont des instructeurs de plongées vivant sur Fakarava. Encore une bonne soirée bien sympathique au rythme de la Hinano (bière tahitienne). On fait également la connaissance de Danielle, la maman de Vincent, et Gérard son ami, des bourguignons qui vivent ici la moitié de l’année et se sont construit une petite maison face à l’océan. On profite de passer la journée avec Sidonie avant qu’elle s’envole pour Tahiti et on revoit ses deux autres enfants, Ariio et Ariitu, qui font les timides au départ mais qui bien vite viennent nous saluer à chaque fois qu’on passe dans le village, et avec qui on partagerait quelques lancés de « galets » sur l’eau et une soirée pêche dans le port. De temps en temps certains habitants, posent un regard insistant sur nous et finissent par me dire « t’es pas déjà venu ici toi? ». C’est marrant qu’après 10 ans certains se souviennent encore de moi, ils ont une sacrée mémoire ,car ils en voient passer des touristes!

Entre plongée, plage et farniente… On est dans notre élément!

Vous l’aurez compris le rythme dans les Tuamotus est tran-quille. Ici pas de stress, le temps passe, entre grand ciel bleu et brèves averses tropicales, ce qui donne une chaleur humide lourde que meme une baignade dans le lagon ne parvient pas faire passer. Qu’importe, on se sent en vacances et nos journées sont finalement bien remplies. On fait notre première plongée dans la passe avec Vincent et on y croise un requin marteau, en plus de la centaine de requins de gris, quelle belle rencontre (plus de détails sur nos plongées en vidéo ici). La soirée se termine par un coucher de soleil et quelques bières au  Havaiki Hotel avec quelques plongeurs de ce matin. Lors de ma première visite, je n’avais pas pu plonger dans la passe sud de l’atoll, à Tetamanu, c’est donc hyper impatient qu’on book notre sortie là-bas. C’est à 1h30 de bateau, mais ça en vaut vraiment la peine. L’endroit est aussi connu pour son aquarium géant au bord de la plage, où se croisent requins pointes noirs, gros napoléons, poissons et nager, on aurait bien barboté plus longtemps pour les observer d’aussi près, mais l’appel de la plongée était plus fort. On se croit au bout du monde dans un paradis qui n’existerait que dans nos rêves. Un lagon turquoise à perte de vue, des plages de sables blancs et roses bordées de cocotiers, un calme absolu et une passe magnifique pleine de poissons et de requins. Franchement, on resterait bien quelques jours ici! La prochaine fois peut-être! En attendant on profite de cette journée et de chaque instant que nous offre le lagon. Après la première plongée on se repose sur la plage des sables roses, magnifique et entourée de palmiers, pour y manger notre repas, avant de de repartir dans la passe voir le fameux mur de requins tant réputé! C’est un réel bonheur d’enfin plonger ici! Sur le retour on fait un petit stop à Hirifa, où se trouve le petit restaurant tenu par Laïza la maman de Sidonie, et accessible uniquement par les voiliers de passage dans l’atoll, un havre de paix hors du temps complètement perdu mais totalement paradisiaque (sauf le soir car il paraît que les moustiques et les mouches des sables, les nonos, font leur loi). On rentre de cette journée un peu fatigué, mais avec de belles couleurs et des souvenirs plein la tête! On passe les journées suivantes, à profiter des lieux, en allant visiter la ferme perlière de Hinano, une tahitienne mariée à un allemand qui ont développés ensemble l’une des première installation de l’atoll. On découvre ses perles et leurs fabuleuses couleurs. Une perle ne se choisi pas au hasard et on les regarde attentivement pour observer leur lustre, leur irisation, leur couleur et leur formes qui font qu’elles sont toutes belles et uniques. On se rend également à la plage du PK 9.5 à proximité de la passe Nord, loin du village, sauvage et tranquille où se trouve également les restes d’un marae. Une bonne partie de la côte est en fait un platier de corail, pas bien agréable pour se poser, mais certains endroits se sont mués en petites plages paradisiaques et il suffit de les trouver pour en profiter en toute quiétude! On passera également pas mal de temps à la pension Havaiki, dans le village de Rotoava et qui possède une plage juste sublime, avec petit snack à disposition, des requins nourrisses qui s’y sont installés et des tables hautes dans le lagon turquoise. Bref un spot parfait pour le farniente. On va également voir Maïma qui fait les cours de danses traditionnelles qui se donnent dans le gymnase du village. Les déhanchés sont impressionnants et franchement chapeau parce que ça semble physique comme danse! On poursuit par une petite halte sur le quai où les vendredis et samedis soirs, les enfants viennent pêcher le « Komene », un poisson à la chaire tendre en goutue que les paumotus apprécient particulièrement, dont Ariitu, nous offrir une poignée le lendemain. On se lève même le dimanche matin pour aller faire un tour à la messe et écouter les chants polynésiens. Franchement si les chants dans nos églises étaient aussi beaux et joyeux il y aurait peut-être plus de monde qui s’y rendrait. Et la sortie de l’église est pas mal non plus, face au lagon turquoise une fois encore. On prend le temps de discuter avec les gens, de goûter au poisson cru au lait de coco dans notre petit coin resto préféré le Rotoava Grill, au bord du lagon. La plupart du temps, on se fait notre popote et on partage les souper avec Vincent, Danielle et Gerard, cela nous fait du bein de retrouver quelques petites habitudes même si elles peuvent paraître banales, on est arrivé à un point de noter voyage où elles nous font du bien. Aller chercher son pain frais au petit supermarché le matin ou encore être salué par des têtes connues, sont des petites choses toute simple, mais tellement agréable à ce stade du voyage. Bref, Fakarava est vraiment un atoll particulier, car ici, on ne quitte jamais le lagon des yeux et ses nuances paradisiaques. Le village est complètement tourné vers l’intérieur de l’atoll si coloré et calme, bordé de cocotiers et de frangipaniers, où l’accès au lagon se fait de partout, où les enfants jouent tant sur la route que dans l’eau, et dans un calme à l’ambiance familiale. Quelques jours avant noter départ, on retrouve deux gros fans de plongées, Angélique et Vincent, qui plongeaient en même temps que nous à Rangiroa. Encore une sympathique rencontre à l’autre bout du monde. Fakarava on aime et on y reviendra c’est sûr! Merci encore Sidonie et Vincent pour votre accueil qui nous a beaucoup touché et permis de (re)decouvrir Fakarava de la meilleure des manières! Mauruuru Roa comme on dit ici!

Infos utiles et galerie photos

Où dormir: il faut savoir qu’à Fakarava l’hébergement est particulièrement cher. Il y a toutefois des possibilités pour les petits budgets. Le Relais Marama offre la possibilité de planter sa tente tout en étant au centre du village et donc à proximité des snacks et magasins pour 3000XPf la nuit par personne. Ca paraît cher mais si on compt qu’il y a le petit déjeuner compris, les vélos à dispo, internet et le transfert ça reste tout à fait raisonnable (un vélo se loue 1500XPF la journée au Yacht club). Il y a également des bungalows avec salle de bains partagées pour 6000 par personne. Sinon il y a un nouveau camping qui vient d’ouvrir et qui se trouve au PK 4, un peu loin du loin du village (4km) mais le spot à l’air pas mal du tout au bord du lagon. Pour dès budget un peu élevé la pension Havaiki semble tout indiquée avec sa plage, son snack, son restaurant et ses bungalow au bord de l’eau, à deux pas du village. Si vous décidez de vous retirer du monde et d’aller à la passe sud à Tetamanu, il y a deux pensions sur place, l’une au village de Tetamanu, dont on a pas toujours entendu que du bien, les prix seraient chers par rapport au standing de l’endroit, et l’autre un peu plus loin et légèrement plus chère mais qui semble être vraiment à la hauteur du prix qu’on paie.

Que faire que voir: de la plongée bien sûr! Et on vous conseil clairement le club Kaina plongée situé à l’entrée du village de Rotoava. Vincent connaît la passe comme sa poche et la plonge depuis plus 10 ans, il organise également des sorties sur la passe sud ainsi que dans la passe de l’atoll d’à coté nommé Toau.

Le petit +qui fait la différence

Si vous voulez vraiment vous sentir au bout du bout du monde on vous conseil de vous rendre à Toau dans la pension Matariva tenue par Jean et Maïma et la famille de Sidonie. Là-bas pas de magasin, pas de touristes, pas de route, juste des bungalows face au lagon aux couleurs exceptionnelles et aux parcs à poissons remplis à ras-bord. Si vous voulez avoir une impression de Robinson Crusoe prenez contact avec Jean (site internet ici), il reste peu d’endroits dans le monde qui soient encore si imaculés.

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