A la découverte de la région Tana Toraja

Deux jours au cœur de la culture Toraja

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thumb_img_0860_1024Comme on l’a déjà un peu expliqué dans notre premier article concernant la culture Toraja (voir ici), la principale raison de notre voyage en Sulawesi était pour découvrir la culture Toraja et ses trésors. Après les funérailles et les Tau-Tau, une des autres options pour explorer la région, c’est bien entendu le trek. Il y en a pour tous les niveaux, on a choisi de vivre cette aventure au cœur d’un village Toraja en dormant chez l’habitant dans l’une des maison traditionnelle, les  fameux tongkonan (pour plus de détails concernant la cuture Toraja, vous pouvez lire notre article ici). Notre guide, Paolus, vient nous chercher avec deux taxi-motos, à notre hôtel, c’est parti pour 30 min de moto à travers la montagne et des « routes » plutôt sineuses. On arrive au départ de notre première journée de trek, environ 6h de marche, et directement on se retrouve nez à nez avec de magnifiques bâtisses traditionelles. On passe dans une très belle forêt de bambous mesurant une vingtaine de métres de haut, on avait encore jamais vu des aussi grands, vraiment très impressionnant. On continue notre marche à travers les rizières en terrasses, au milieu de nul part, où se baladent quelques buffles et paysans avec qui on tente d’échanger quelques mots, heureusement que Paolus est là pour jouer les interprétes. Chaque paysage est plus beau que le précédent, franchement on en prend plein les yeux, surtout que la météo est avec nous, entre un grand ciel bleu, des rizières vertes à perte de OLYMPUS DIGITAL CAMERAvue, tout cela dans un véritable calme. On se dit que là, on est vraiment chanceux de pouvoir vivre cette aventure dans ces conditions-ci. Les trois premières heures de marches sont vraiment magiques, on se trouve au milieu d’incroyables paysages et points de vu, ensuite l’ambiance est un peu moins agréable. On suit la route où on croise des scooters et quelques camions, on prend le temps de s’arrêter un moment pour manger et faire une petite sieste, où on croise de nombreux écoliers rentrant de l’école qui nous saluent les uns après les autres et tentent de nous lancer quelques mots en anglais, mais dès qu’on répond, ils se mettent tous à rire et n’osent plus rien dire. On continue notre marche le long de la route où on voit un autre aspect de la vie locale se dérouler, entre ramassages de pierres dans une carrière, une construction de maison à la seule force des bras, ou encore des travaux dû à la renovation de la route, autant dire qu’il y a également des choses à voir. On s’arrête un petit moment pour boire un café de la région, le peuple Toraja est un grand amateur de café, et déguster quelques sucreries pour on repartir ensuite pour la dernière étape de notre journée. Cette partie-là, est plus OLYMPUS DIGITAL CAMERAagréable pour nos yeux que les deux dernières heures de marche, on traverse de très jolis villages, où on croise encore plein de sourires. On découvre les cultures locales, comme le café, le cacao et le riz, un riz qu’ici ils récoltent encore d’une façon différente qu’ailleurs en Indonésie, c’est d’ailleurs l’occasion pour Lorin de tester une technique bien particulière servant à écraser les grains de riz. Le riz est déposer dans un grand réceptacle en pierre où on écrase le riz à l’aide d’un pilon en bois, et franchement c’est du travail ! On a encore quelques années de pratiques devant nous pour pouvoir être aussi à l’aise que la petite dame qui faisait ça. On passe dans un village où vont bientôt être célébrées les funérailles de quelqu’un, comme lors de notre première journée en terre Toraja, mais cette fois-ci, de la classe élevée, et cela se voit directement. Il y a de très belles constructions en forme de tongkonan, une grande place pour les sacrifices des animaux et des places bien définies pour tous les invités. Le soleil est toujours avec nous, on profite donc d’admirer de magnifiques paysages sous une très belle lumière, notamment les immenses rizières à pertes de vue dans des vallées. On marche encore un peu dans la forêt et à travers les rizières jusqu’à arriver enfin au village où on va dormir, et wouaaaa qu’est-ce qu’il est beau !!! Des incroyables tongkonans de partout, au milieu des rizières enOLYMPUS DIGITAL CAMERA terrasses et la forêt, on ne pouvait pas rêver mieux. A peine le temps de s’extasier devant ce paysage qu’on commence à sentir quelques gouttes de pluie, mais heureusement, on arrive juste devant notre nouvelle maison, et c’est plutôt la classe ! On est acceuilli par ses propriétaires, un couple avec leur dernier fils, Lia. La mère nous propose directement un peu de thé et café sur la petite « terrasse » donnant sur les rizières en contre-bas et la salle de bain sur le côté. Plutôt originale d’ailleurs la vue sur les rizières, depuis les toilettes, une des plus belle vue qu’on ait eu depuis le trône. On finira la journée sous la pluie, mais au sec chez nos hôtes. On partage le repas avec Paolus et ensuite une partie de la soirée tous ensemble dans le « salon » devant la télé à regarder des sitcomes indonésiens, même loin de tout, on arrive à se faire une soirée cinéma ! Après une petite nuit et un réveil à 6h du matin avec le chant des coqs, on profite de visiter un peu le village familial, avant de prendre le petit déjeuner et repartir pour la fin de notre trek. Encore une très belle expérience chez l’habitant et de très belles découvertes au sein de la culture Toraja. On reprend la route à travers les rizières et la forêt, on traverse encore de petits villages où ils font sécher des grains de cafés et de cacao devant de magnifiques tongkonas peint avec des couleurs vives et incrustés de sculptures de têtes de buffles. Cette dernière partie de la thumb_img_0865_1024marche est vraiment agréable et calme, au milieu d’une nature où on est les seuls à s’y balader. On monte et on redescend des collines, d’ailleurs nos jambes commencent à se faire sentir. On finit par arriver dans un plus grand village d’où on prend une moto-taxi jusqu’à un autre village pour attraper les transports locaux, une sorte de voiture taxi avec huit places. Pour comprendre que c’est un moyen de transport local, il faut connaître, car rien indique de l’extérieur que cela en est un. Voilà, la fin de notre trek s’arrête là, on se fait inviter par Paolus pour le repas de midi chez lui, bien entendu on accepte l’invitation avec grand plaisir, l’occasion d’apprendre encore à mieux connaître Paolus et sa famille.

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Notre guide Paulus

OLYMPUS DIGITAL CAMERAUne des choses que l’on gardera de notre passage en terre Toraja, c’est notre très belle rencontre avec notre guide, Paolus. Un petit bout d’homme de 46 ans (c’est qu’il est vraiment pas très grand) qui nous a vraiment touché. Il vit tout simplement, avec sa femme, ses trois enfants et sa petite fille, dans les alentours de Rantepao. Il fait parti de la « classe moyenne » comme le définisse ici les habitants, donc pas de grands tongkonans chez lui ou de buffles à l’horizon. L’argent qu’il gagne lui sert à économiser pour ses funérailles, mais également pour l’éducation de ses enfants qu’il désire voir aller à l’université. Il a touché à différents métiers avant de devenir guide dans la région. Durant nos quelques jours à Rantepao, on a découvert un homme curieux et avide de connaissances. On a d’ailleurs passé quelques heures, à sa demande, à lui apprendre des mots en français et anglais pour qu’il puisse se perfectionner par la suite. Très intéressé par le monde qui l’entoure, et surtout très réfléchi sur celui-ci, il aime partager ses connaissances et apprendre des autres et de leur culture.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERALors de notre trek, nous avons pu observer quelques blessures  bien infectées sur ses pieds, et en discutant avec lui, nous nous sommes rendu compte qu’il ne comprenait pas vraiment l’importance de bien les soigner. Malgré tout le savoir et l’envie d’apprendre qu’il avait, il ne connaissait que très peu le sujet de la santé et des risques que ce genre de blessures pouvait avoir sur le long terme. Ce moment d’échange nous a confronté avec une autre réalité de la pauvreté , celle de l’accès à la connaissance et des soins. Comment peut-il se soigner correctement s’il ne connaît pas les risques. Pour nous, cela sonne comme une évidence, car depuis tout petit on a été sensibilisé à cela et dès qu’on se fait un petit bobo, on a tout ce qu’il faut pour le soigner directement, c’est juste normal. On lui a donc désinfecté sa plaie et dès le lendemain c’était nettement mieux. C’est dans la plus grande modestie qu’il soit, que Paolus, 46 ans, s’est laissé soigner et donner des conseils par deux jeunes voyageurs inconnus. Une grande leçon d’humilité qu’il nous a donné ce jour-là.

Infos utiles et Galerie photos

Notre itinéraire: On est parti à l’ouest de Rantepao pour rejoindre en moto le village de Batutumanga, puis on a coupé au milieu des rizière jusqu’au village de Kapalapitu, d’où on a suivi la route un moment pour repartir au milieu de la forêt et des vallées de rizière jusqu’au village de Parinding où on a dormit. Durant le second jour, on est descendu jusqu’aux alentours du village de Saloso d’où on a prit des transports pour rejoindre Rantepao et aller chez Paolus pour manger.

Trek de deux jours : La plupart des guides demandent environ 1’000’000 Rp par jour négociable (plus vous êtes, moins chers sera le trek). Normalement un trek de plusieurs nuits, comprend la nuité chez l’habitant, les repas, le guide et les transports publics.

Notre guide : Voici les coordonnées de Paulus pour la visite de la région ou un trek. Il faut le contacter (en anglais) par téléphone ou sms au +62 813 43 54 75 99 entre 1 et 3 jours avant d’arriver à Rantepao afin d’être sûr qu’il soit disponible et puisse organiser votre visite ou le contacter directement sur Facebook ici.

 

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