Thakhek, un stop avant le sud
Si vous nous suivez depuis un moment, vous savez certainement qu’on est pas fans du bus et qu’on évite tant qu’on peut les trajets de nuit. On a donc décidé de nous rendre dans le sud du Laos à Pakse, en deux étapes plutôt que de le faire d’une traite. Notre but est d’aller faire la boucle en scooter sur le plateau des Boloven, ses cascades et ses plantations de café. En effet, il y a également un loop à faire aux alentours de Thaket, mais on a décidé de passer notre tour, car il s’agit principalement de visite de grottes (on en a vues déjà pas mal en Birmanie) et les paysages sont similaires à la région de Vang Vieng et donc pas forcément nouveaux. Notre choix s’est donc naturellement porté sur la boucle de Pakse qui nous parraissait plus originale et Thakek sera donc uniquement une halte de confort durant le voyage jusqu’au sud. Pour en savoir plus sur la boucle, voici un article de Novo-Monde sur le sujet, à lire ici.
Le bus du Vientiane à Thakhek
On décide donc de quitter Vientiane en bookant un bus depuis notre hotel, qui proposait soit un bus local soit un bus « VIP » pour 10’000K de plus. Pour une fois on choisi le bus VIP afin d’éviter tous les arrêts dans les petits villages et d’arriver ainsi plus rapidement à Thakek. On quitte notre hotêl à midi à bord d’un tuk-tuk venu nous chercher et on est tous seul à bord. Il nous trimbale à travers la ville durant une bonne demi-heure, on visite un peu en même temps, et il nous dépose à l’autre bout de la ville au bord de la route à côté d’un grand bus, avec le parbrise fissuré et le par-choc déjà bien amoché. On monte à l’intérieur et on se retrouve être les seuls touristes dans le bus déjà plein, il reste une seule place (pour Nath) et l’un des staff du bus nous propose gentiment un petit tabouret en plastique (pour Lorin) pour qu’on puisse s’assoire l’un à côté de l’autre. On sent que les prochaines heures vont être relaxantes. On se retrouve donc pratiquement à l’avant du bus, avec des cartons devant nous qui bougent et font du bruits, probablement des poules, et les clips de musique thaï qui commencent sur les vieux écrans. On a donc bien vite compris que ça n’avait rien de différent d’avec un bus local, sauf que c’était plus cher, et notre sentiment s’est vite confirmé lorsqu’on a commencé à s’arrété régulièrement toutes les 10 minutes en sortant de Vientiane, pour prendre de nouveaux passagers, qui se retrouvaient soit assis sur des tabourets, soit simplement debout. On a préféré prendre la situation avec le sourir et se dire que le voyage allait être folklorique, enfin on eu le temps de méditer la dessus tout au long du voyage… Le bus s’arrête donc régulièrement et on se demande comment c’est possible de mettre plus de monde et de charger encore plus les soutes, car ici le bus est un moyen de transport de personnes mais aussi de marchandises. Au 3/4 du trajet, c’est là qu’on commence à perdre un peu le sourire, surtout pour Nath, qui a l’impression de faire une allergie à quelque chose, car tout son corps commence à lui gratter et à chauffer !!! On se rend vite compte qu’il s’agit en fait de punaises de lit !!!! Des boutons un peu partout, qui pîquent et démangent comme jamais !!! Bon courage, encore quelques heures à tenir…. ! C’est là que ca devient encore moins drôle, car à cause de tous les stops qu’on a fait, l’arrivée à Thakhek se fait de nuit, sur une route bosselée sans éclairage, et comme les phare du bus ne semblent pas si puissants, on y voit pas grand chose…. Enfin, vous l’aurez compris, les voyages en bus et nous, c’est pas la joie !!! Bref, on arrive sain et sauf à Thakhek, et bien sûr il faut encore prendre un tuk-tuk pour faire les quelques kilomètres reliant la station au centre. De nuit, après 8h de trajet hyper relaxant et des pîqures de partout, on ne veut qu’une chose, se rendre à une auberge !!! Mais c’est sans compter le tuk-tuk qui nous balade dans le parking de la station pour trouver encore quelques personnes… quelques bonnes minutes plus tard, il se décide enfin à partir, youpi, c’est presque fini !!! Il nous dépose devant un hotel qui porte le même nom que la guesthouse qu’on recherche, donc on est pas encore arrivé… On demande tout de même à l’hotel le prix d’une chambre, il leur reste plus que celles à 170’000 kips (2.5 fois ce qu’on met d’habitude pour une chambre), on décline la proposition et on se met à chercher une auberge bien moins cher… 30 min de recherche plus tard et aucune de libre à l’horizon, on décide de retourner au premier hotel, surtout que pour Nath, l’attente devient penible avec toutes ces pîqures. On cède donc nos quelques kips pour une jolie chambre avec tout le confort nécessaire, cela faisait longtemps qu’on en avait pas eu une aussi propre et aussi confort. Une bonne douche et on part à la recherche d’un petit restaurant, histoire de se caler un peu, après une journée à n’avoir manger que des petits gâteaux et des bananes, mais encore une fois rien à l’horizon, tout est fermé à 20h !!! On finit par trouver une sorte de Beer Garden, où les jeunes du coin viennent boire quelques bières, l’ambiance est assez sympa et on peut enfin manger un petit quelque chose…
Une journée à Thakhek City
On se reveille après une très bonne nuit de sommeil, sans coqs chantant ou bruits de travaux, le bonheur quoi !!!! Malgré le prix élevé pour notre budget, la bonne nuit de sommeil qu’on a passée en valait bien la peine… Mais on décide tout de même de trouver une autre chambre moins cher. On marche quelques minutes et on finit par trouver une petite guesthouse familiale, où on passe par le salon de la famille pour rejoindre les chambres. Le confort est sommaire, mais pour une nuit cela passe tout seul. Les bagages déposés, on prend le reste de la journée pour se balader dans la ville et avancer notre site. Le centre est assez petit, juste au bord du Mékong, et à peine plus animé que les ruelles dans lesquelles se trouve notre auberge. Il y a quelques restaurants de type « occidental», des petits magasins et des petits bouibouis au bord de la rive. On s’installe dans l’une d’elles, au bord du Mékong pour savourer un bon petit café et se relaxer. Le soleil commence à bien taper, on prend nos affaires pour trouver un petit coin à l’ombre avec du wifi. On n’y bougera pas de l’après-midi… ! Une petite journée tranquille avant de reprendre la route, le lendemain pour Paksé et son plateau des Bolovens. La ville de Thakhek n’est pas vraiment intéressante à découvrir, enfin il n’y a pas grand chose à faire. Ce qui vaut le détour, c’est sa boucle à travers les pics karstiques et ses grottes, notamment la traversée de celle de Kong Lor mesurant 7,5km de long ! Pour profiter des lieux, il faut compter quelques jours de voyage, ce qui nous a obligé de choisir entre la boucle du plateau des Bolovens et celle-ci, on avait envie de profiter un peu des 4’000 îles également, donc il fallait bien faire un choix. On avait vu pas mal de grottes en Birmanie, on s’est donc dit que le loop au Bolovens serait peut-être plus intéressant pour nous.
Un bus de plus pour Pakse
Après Vientiane-Thakhek, on s’attend au pire ! Le tuk-tuk nous prend bien à l’heure devant notre guesthouse à 7h30 du matin. Sur le chemin, il ramasse d’autres voyageurs comme nous, on finit par arriver à la station de bus et, bonne surprise, notre bus est un bus normal, assez confort avec de la place et des sièges imitation cuire, donc pas de petites bébêtes dedans ! On embarque à l’heure, ce qui est assez rare ici, et c’est parti, enfin pas tout à fait, quelques km plus loin, on s’arrête 45 min pour charger le bus de cartons de bières. On repart ensuite pour 7h de trajet plutôt agréables. C’est l’occasion un peu de se détendre et de faire la connaissance d’un couple de français bien sympathique, Sunny et Sophie, voyageant pour quelques mois en Asie. Quelques heures de route plus tard, on s’arrête à une station essence, où on découvre des jeunes singes, dont des gibbons, en cage ! Le spectacle est vraiment triste, on n’avait pas encore été confronté à ce genre de chose avant… En voyant certains touristes acheter de la nourriture et leur en donner, on se dit qu’il y a encore bien du boulot de sensibilisation!!! Malheureusement, on ne peut pas faire grand chose à ce moment là, il est déjà temps de reprendre le bus. La suite du voyage se fait un peu plus mouvementée, on a l’impression que le chauffeur est plus pressé et roule plus vite… Finalement, on arrive près de la ville, où, d’un coups, le bus s’arrête et le chauffeur crie « Pakse, Pakse ». Il commence à débarquer nos sacs posés sur le toît. On regarde alors Maps.me, et on se rend bien vite compte qu’on se trouve à encore 10km de la ville. On essaye de l’expliquer au chauffeur et au staff, mais rien à faire, ils font mine de roen comprenre et nous disent même que le bus ne va pas à Pakse mais dans une autre ville. Un lao assis dans le bus, nous dit rapidement que non non, le bus va bien à Pakse. Un couple décide tout de même de descendre et prendre un des tuk-tuk attendant bien patiemment ses « clients ». On ramasse donc nos sacs déposés sur la route et on les embarque avec nous à l’intérieur. Bien agacé par la magouille et le mensonge, on tente de descendre au plus près du centre pour éviter de marcher les 2km de la station de bus. Une minute avant, le chauffeur laisse descendre un vieil homme, mais par contre, 500m plus loin le stop pour nous est impossible. Comme par hasard, il ne comprend plus l’anglais !!! On débarque enfin de ce bus, 3 km après le centre-ville, bien soulé et déçu par cette manière de faire qui nous rappelle que trop les arnaques en Thaïlande. On ne pensait pas avoir à faire à cela au Laos… Enfin cela fait parti du jeu, mais c’est là qu’on espère que le pays ne suivra pas les traces de son voisin pour cela !!! Evidemment, à peine descendu que les tuk-tuk fusent et nous proposent des tarifs bien trop élevés pour les 3 km nous séparant du centre. Tous les touristes, à part, nous quatre et deux autres filles, les prennent directement et payent les 20’000 kips par personnes. On ne pouvait juste pas cautionner ce genre d’attitude et de magouilles, qui, on l’a bien vu, fonctionnent à merveille !!! On décide donc de marcher jusqu’au centre ville. Sur le chemin plusieurs tuk-tuk nous proposent leurs services pour la moitié du prix, on refuse toujours. 10 minutes de marche plus tard, un tuk-tuk déjà un peu rempli, nous demande 5’000 kips par personne, bon pour ce prix on décide d’embarquer !
Notre aventure « Thakhek » aura été riche en rebondissement, mais hélas pas toujours agréable !!!
Infos utiles et Galeries Photos
Bus Vientiane-Thakhek : Compter entre 6 et 9h de trajet selon le chauffeur ! Les tarifs sont à 80’000 kips le trajet depuis la station de bus située en dehors de la ville et 40’000 kips de tuk-tuk pour vous y rendre. Mais certaines GH en ville proposent des prix à 85’000K, donc bien se renseigner.
Phonepadit Hotel : les chambres sont entre 70’000 et 170’000 kips, propre, bons matelas et salle de bain privée avec eau chaude. On en avait une pour 170’000 kips et elle était vraiment nickel et au calme. A 5 min de centre. On conseille tout de même de vous rendre au bord du Mékong, au centre, il y a plus de choix de GH.
Daokhame GH : Petite guesthouse familiale, où on passe à travers le salon pour monter à l’étage des chambres. Chambres doubles avec salle de bain privée, eau froide pour 60’000 kips. Les chambres sont ok. Elle se trouve dans la même rue que Phonepadit Hotel, près de l’école et du Beer Garden.
Bus Thakhek-Pakse : Depuis le centre de Thakhek vous pourrez acheter vos tickets qu’à deux endroits, la station de bus et chez Green Discovery se trouvant dans l’auberge Inthira. Le tarif est de 100’000 kips par personne, tuk-tuk inclus, pour un départ le matin.