We Dive it @ Raja Ampat

Le paradis pour tout plongeur!

Raja Ampat, pour un plongeur, c’est un peu le Lauberhorn du skieur, le Hawaï du surfeur ou l’Everest de l’alpiniste. Il y a Raja Ampat et le reste. C’est pas que c’est pas bien ailleurs, c’est juste qu’à Raja Ampat c’est mieux. Et nous, comme on adore tout ce qui se trouve sous l’eau, on ne pouvait pas passer aussi près d’un tel endroit sans venir voir par nous même si Raja Ampat etait bien à la hauteur de sa réputation. On le confirme largement et ça a dépassé toutes nos attentes. D’une part, il y a vraiment une abondance de vie sous l’eau, mais en plus, après avoir parcouru l’Asie pendant plus de neuf mois, on s’est rendu compte que c’était possible de trouver des endroits encore préservés et propres, sans avoir la boule au ventre et un triste sentiment de constater la pollution constante partout où on met les pieds. On est loin de presque tout, les côtes surpeuplées et les delta des grands fleuves asiatiques servant de poubelles sont bien loin, et on retrouve une nature pratiquement intacte. Non pas qu’il n’y ait aucun déchets à l’horizon, mais comparé à ce qu’il nous a été possible de voir, il y en a très très peu et la population semble être sensible à l’environnement dans lequel elle évolue. En effet, on était heureux de voir Kostan, de notre homestay à Manyaifuin (voir ici), ramasser les quelques détritus traînant sur une plage, et envoyer ses enfants nettoyer celle devant chez eux. C’est presque un comportement nouveau qu’on avait trop peu vu jusqu’ici. De plus, la pêche est ici une pêche de subsistance, donc les familles vont prélever le poisson dont elles ont besoin chaque jour et pas plus. De ce fait, on voit bien qu’il y en a beaucoup plus qu’ailleurs. D’autres part, le fait que ça soit une destination touristique pratiquement exclusivement liée à la plongée filtre déjà beaucoup et empêche pour le moment que le tourisme de masse atteigne cette région. Certes, c’est entrain de se développer rapidement, mais le prix élevé des nuitées et l’éloignement participent encore à la préservation du lieux en plus du fait que les plongueurs passionnés (ceux qui sont prêts à venir jusqu’ici, pas les plongueurs du dimanche hein) sont généralement des touristes respectueux de la nature qu’il viennent découvrir.

 

Pourquoi Raja Ampat est si spécial?

Ici on trouve l’une des diversité sous-marine parmi les plus riche du monde, c’est un fait, et les milieux scientifiques parlent même d’une usine à espèces. On y trouve par exemple plus de dix fois plus d’espèces de corail dur que dans la mer des Caraïbes et les premières recherches scientifiques dans là régions en 2001 seulement ont fait état de plus d’un millier d’espèces de poissons dans ces eaux, dont beaucoup étaient inconnues jusqu’ici. Raja Ampat, qui signifie littéralement « 4 Rois » (Raja = rois, Ampat = quatre) couvre une superficie de plus de 40’000 km carrés et est composé de plus de 1’500 îles dont les principale sont celles de Missoul, Waigeo, Salawati et Batanta. La région est en plein centre du « triangle de corail » qui s’étend en gros des Îles Salomon dans le pacifique jusqu’aux Philippines et à la Malaisie (on y trouve 76% des espèces mondiales de corail, 6 des 7 espèces de tortues marines et au moins 2’228 espèces de poissons de récifs). Ces quelques chiffres aident à comprendre un peu l’importance, la richesse et la valeur biologique d’un tel endroit. Toute cette diversité est possible grâce aux fort courants qui amènent des nutriments tant depuis l’océan pacifique que l’océan indien et permettent ainsi de trouver dans une même zone des écosystèmes différents que sont les récifs frangeants, les tombants, les mangroves et les étendues d’algues qui sont les fondements de la chaîne alimentaire et donc de la diversité de la faune marine. Cette région revêt une importance toute particulière puisque les scientifiques ont remarqués récemment que les coraux vivants dans les eaux de Raja Ampat semblent être plus résistants à l’augmentation de la température des océans que ceux des autres parties du globe, donnant ainsi l’espoir que l’aire marine protégée puisse aider les zones alentours touchées par le blanchiment à se reconstruire.

Un rêve qui devient réalité!

Comme expliqué dans l’article de Palau Manyaifuin (à lire ici), au départ on avait pas prévu de plonger ici, pour des questions de coût, de temps et d’organisation. En effet, lors de la préparation de notre séjour, on a cru comprendre que les déplacements entre les îles et les homestay n’étaient pas toujours aisés, étaient chers et longs. Comme notre objectif principal était d’aller visiter le chapelet d’îles de Wayag, loin au nord ouest, on devait faire un choix. Ca n’avait pas été facile de prendre cette décision (Wayag plutôt que plongée) mais on avait trouvé un bon compromis avec les Sea Fans Homestay, qui pouvait nous y amener pour pas trop cher car il c’est l’un des plus proche, et en même qui pouvait nous amener sur d’excellents spots de snorkeling à proximité et juste devant ses bungalows. On s’était donc fait à l’idée qu’on ne pouvait pas tout faire mais que « Wayag+snorkeling » etait un bon deal au final. Mais ça c’était avant qu’on arrive sur place, avant qu’on se rende compte de la quantité de poissons qu’il y avait en surface, et surtout avant qu’on enfile nos masques et nos tuba. En effet, une fois sur place, c’était plus difficile d’accepter de ne pas plonger, tout ce qui bougeait à la surface de l’eau nous disait clairement qu’il y avait une vie exceptionnellement riche en dessous, et lorsqu’on a vu de nos propres yeux les récifs, on s’est dit que c’était pas possible de ne pas plonger ici! On a donc commencé par deux sessions de snorkeling, la première à environ 45min de bateau du Homestay, sur un récif où on peut potentiellement croiser des raie manta (absente ce jour-là, mais présentent trois jours plus tard) . Le récif est tout autour d’une toute petite îles paradisiaques comme on les imagine. Une centaine de mètres carrés recouvert de cocotiers, bordé de sable blanc et entourée d’une eau turquoise de chez turquoise. Le paradis au milieu de l’océan. Et quand on s’est jeté à l’eau, on a bien vite compris pourquoi on était venu à Raja Ampat. Une eau turquoise au milieu de laquelle trônent des patates de corail à perte de vue. C’est pas le spot de snorkeling le plus idéal dans la mesure où il y a entre 5 et 6 mètres de fond, donc on est pas tout proche du récif, mais que c’est beau! On scrute l’horizon pour voir si les manta sont la mais ce ne sera pas pour cette fois. Pas bien grave, il y a largement de quoi ravir nos pupilles juste en dessous de nous. On passe ensuite au second spot, un peu plus près du homestay et là encore on en prend plein les yeux. Le récif est à portée de bras et c’est l’un des plus beau snorkeling qu’on ait fait jusqu’à présent. Les structures coralliennes ont des tailles impressionnantes, et la diversité est hallucinante. On en crois pas nos yeux tellement il y a des formes, de couleurs, de variétés différentes. C’est sur on est chanceux de pouvoir voir cela et c’est à ça que devraient normalement ressembler un certains nombre de récifs qu’on a eux l’occasion de voir. Malheureusement la pêche à la dynamite étant passée par là où étant carrément encore d’actualité (comme aux îles Togian, en Sulawesie, à voir ici) on ne peut que constater les effets dévastateurs d’un telle pratique. Si on couple ça aux effets du réchauffement climatique et à la pollution on arrive à des zone dévastée qui n’ont pratiquement aucune chances de s’en remettre sans l’intervention rapide et forte de certaines organisations (Coral Guardian en est encore une fois un excellent exemple, leur site ici). Le récifs devant le Sea Fans Homestay n’est pas pour nous déplaire non plus, bien au contraire. Des éponges bleues fluoes, des superbes patates de corail et un mélange entre les espèces de poissons de récifs et du large, avec des tortues de temps à autres, et le tout à deux palmes de notre bungalow. Des sites comme ça on en veut encore et toujours et c’est presque inespéré de pouvoir encore en voir d’aussi bien préservé. On avait parfois l’impression d’être les premiers explorateurs à découvrir ces endroits et au final on en est pas si loin.

 

Et en plongée alors?

On monte encore clairement d’un crans quand on plonge à Raja Ampat, et même si le snorkeling etait simplement fabuleux, on avait quand même encore une petite frustration au fond de nous. On ne peut pas être à Raja Ampat sans plonger, c’est clair. On s’est donc dirigé vers une seconde île’ Waigeo, où il y avait un resort avec un centre de plongée (à lire ici). On a couplée notre journée plongée avec une excursion dans la superbe région de Paynemo et on a bien fait. La première plongée se fait à « Melissa’s Garden », un jardin de corail sur une plateau entouré par une pente douce qui descend à une vingtaine de mètres de profondeur. Dès le début de la plongée on est haluuciné pas la palette de corail qu’on a devant nous. Notre guide cherche quelques chose dans une gorgone, et fini par trouver son (notre) bonheur, un hippocampe pygmé de même couleur exactement que le corail. Miniscule et difficile à voir, on a pas compris tout de suite ce qu’il nous montrait, jusqu’à ce qu’on devine sa silhouette. Et un peu plus loin, sous un rocher, le fameux et rare requin Wobebbong, endémique de Raja Ampat, avec sa barbe et son corps aplatit (c’est pas pour rien qu’on l’appelle aussi requin tapis). Ces deux rencontres-là sont extraordinaires et dans un cadre aussi particulier on les savourent encore plus! On termine la plongée en remontant gentiment sur le plateau et là, on doit dire que c’était juste fou! Des poissons à n’en plus finir, partout, et une couche de corail branche de plus de deux mètres. Pas un centimètre carré n’est laissé libre et la vie foisonne à n’en plus finir! C’est donc ça le nirvâna de la plongée! On en prend plein les mirettes et on se delecte de se spectacle inouï avant d’aller voir le point de vue de Pyanemo, tout aussi magnifique, mais au-dessus de la surface celui-là. La seconde plongée se fait sur le Pam wall, un tombant superbe qui regroupe les espèces de récif et ceux du large, avec des bancs de sardines, des thons et des carangues qui patrouillent au dessus de nous. C’est une plongée intéressante car elle lie la macro (l’observation des plus petits habitants du récif) à celle des « gros » (requins, thons barracudas), ce qui n’était par exemple par possible à Bunaken (voir ici). On savoure encore une fois cette immersion en passant de minuscules nudibranches à un requin à pointe noire ou des napoléons. Simplement extraordinaire! Et faut le dire, ça le fait plutôt pas mal les tampons Raja Ampat dans nos carnets de plongée…!

Mettre la tête sous l’eau à Raja Ampat c’est le rêve de tout plongeur et forcément maintenant qu’on l’a fait, on n’a plus qu’une envie c’est d’y retourner. On ne peut que vous conseiller d’y aller si vous aimez mettre la tête sous l’eau, même si cela à un coût, car des endroits comme cela sont uniques et bien trop rare sur la planète. Pourvu que ce sanctuaire reste préservé et sache absorber sans dégâts le développement touristique qui s’amorce. Et si vous vous lancez alors soyez responsable dans vos choix, respectueux de ce qu’il vous est donné de voir et conscient de la chance incroyable que vous avez d’être là! Raja Ampat, ça se mérite et c’est tant mieux…

 

Un joli résumé en vidéo de nos deux plongées et nos snorkelings à Raja Ampat

 

Infos utiles et galerie photos

Pour plonger : Il y a plusieurs possibilités selon l’île de sur laquelle vous êtes et vous trouverez beaucoup d’explications et d’informations sur le site stayrajaampat.com. Il faut savoir que la plupart des plongées ici se font dans le courant qui peut parfois être fort et une certaines aisance sous l’eau est quand même requise. Selon que vous choisissez un resort ou un homestay pour plonger, la sécurité, la qualité du matériel et des bateaux ne sera pas forcément la meme, de meme que le prix. Il y a comme troisième possibilité les croisière « Liveaboard » qui consistent à vous balader plusieurs jours durant à travers les îles sur un bateau généralement assez luxueux et à pouvoir donc plonger un peu n’importe où.