Salar d’Uyuni & Sud Lipez

Une arrivée colorée à Tupiza, en attendant Uyuni

On termine notre séjour argentin en quittant Salta pour rejoindre le poste frontière de La Quiaca-Villazon plus au nord. Après environ 7h de route (dont une bonne partie qu’on a déjà faite durant notre roadtrip au milieu de la quebrada de Humahuaca), on arrive au centre de La Quiaca, et dès la descente du bus, on entend un local expliquer à d’autres voyageurs que la frontière ferme à 18h, et que son hôtel n’est pas loin… Et il est 18h. On entend l’info que d’une oreille et on y prête pas trop attention. On a vraiment envie d’arriver à passer en Bolivie aujourd’hui et d’atteindre la petite ville de Tupiza, à encore 1h15 de bus de là, car c’est depuis cet endroit qu’on démarrera notre excursion dans les Andes jusqu’au fameux Salar d’Uyuni. Et en plus on y a déjà réservé un hôtel pas trop mal. On est à 10 minutes de marche de la frontière, alors on se dit qu’on va tenter le coup quand même. On ressent clairement l’altitude (on se situe à environ 3000m) et c’est bien essoufflés qu’on arrive au poste frontière, qui n’est pas du tout fermé (du coup on soupçonne un peu le monsieur à la sortie du bus de rabattre des touristes dans son établissement. De notre côté, on  n’a pas trouvé confirmation des horaires d’ouverture), et on fait tranquillement tamponner nos passeports de chaque côté de la frontière. Nous voilà en Bolivie! Maintenant, il reste juste à changer nos quelques pesos argentins en bolivianos et trouver un bus qui nous amènera à Tupiza d’où on démarrera notre roadtrip pour le Salar d’ Uyuni. C’est normalement pas très compliqué, y a des bureaux de change un peu partout, mais pour le bus, il faut marcher encore 10 minutes pour arriver au terminal. Seul problème, c’est carnaval ici aussi et la gare des bus s’est muée en zone de parade blindée de monde et de stands. Y a une sacrée ambiance, les gens sont pour beaucoup habillés en habits traditionnels (pas déguisés donc) et certains portent des costumes un peu plus folkloriques. C’est vraiment joli et nos premiers pas en Bolivie sont plutôt agréables dans cette ambiance originale, mais ça fait pas notre affaire pour aller à Tupiza tout ça. Sans vraiment chercher, on tombe sur un minibus qui part dans la minute vers notre destination. On a juste assez de bolivianos pour payer nos billets et c’est parti! La route est bonne et le chauffeur roule bien. On passe par des petits villages qui fêtent également le carnaval, mais en plus petits comité et au milieu de la route, on voit les gens danser et parader à côté du bus pendant que la nuit tombe. On n’a pas compris pourquoi, mais dès qu’il a fait noir, le chauffeur a commencé à rouler plus vite et à dépasser tout ce qui se trouvait devant lui, même dans les virages (ben ouais on voit mieux de nuit si quelqu’un arrive en face avec les phares…). Heureusement, on est pratiquement arrivé donc ça ne dure pas longtemps. On se rend à notre hôtel, le Butch Cassidy, pour poser nos affaires et on va directement en ville trouver un ATM et surtout à manger. On débarque sur la rue principale et ici aussi il y a carnaval, et cette fois on peut prendre le temps de regarder ce qu’il se passe et profiter un peu du spectacle. Des groupes de femmes défilent en chantant et dansant dans leurs robes traditionnelles avec une chorégraphie toute particulière, suivies par les hommes qui les accompagnent en musique. Encore une fois on est privilégiés d’assister à tout ça et chanceux d’être arrivé à cette période si particulière. Le reste du temps, il ne se passe pas grand chose dans tous ces villages et la période du carnaval revêt une importance particulière pour toute la population. Et cela se vérifie encore le lendemain, lors du défilé des enfants qui dure toute la matinée sous un grand soleil. Une ambiance chaleureuse et colorée dans toute la ville avec tout ces bouts de chou déguisés tantôt avec les vêtements traditionnels, tantôt en super héros, et toujours avec un sourire qui illumine leur visage. Les groupes d’enfants défilent dans les rues, chantant et dansant comme les grands et avec une énergie positive communicative tellement touchante. Ce petit stop à Tupiza nous aura mis dans le bain bolivien rapidement, avec une population souriante et agréable et un centre ville très animé grâce au carnaval. La présence des logos du Dakar un peu partout nous aura surpris un peu, car la région semble plutôt offrir de jolies randonnées (à pied et à cheval) et des environs sauvages assez attrayants. Il semblerait d’ailleurs que la population ne veuille plus de la course sur ses terres, car cela détruit énormément les paysages et l’environnement, et les retombées financières leur passe tout simplement à coté. C’est effectivement pas anodin d’accueillir près de 350 véhicules avec toutes les écuries qui vont avec. En plus, il y a régulièrement des accidents et c’est bien sûr la population locale qui trinque. Pour notre séjour au milieu de la région du Sud Lipez jusqu’au Salar d’ Uyuni, on décide de réserver directement depuis notre hôtel, car deux voyageurs toulousains avec qui on a fait connaissance au petit déjeuner, Flo et Luca, attendent juste deux nouvelles inscriptions pour partir dès le lendemain. Ils ont l’air sympathiques, cela nous évite de chercher et le deal paraît tout à fait correct. C’est parti pour un Roadtrip en 4×4 de quatre jours au milieu des superbes paysages de l’altiplano andins, en espérant que la météo soit avec nous.

Jour 1: Tupiza – Quetena Chic

 

Réveil à 6h30 pour prendre une douche avant ces 4 jours dans des conditions de conforts sommaires et prendre un bon petit déj. Il est 8h et on attend notre 4×4 devant l’hôtel, qui se pointe à 8h15, on charge les sacs sur le toit et nous voilà parti avec nos deux toulousains, Florence et Lucas… et deux autres 4X4 ! Un petit oubli lors de notre réservation peut-être… ? Il nous avait dit qu’on serait que les 4, et il a juste oublié de nous avertir qu’il y aurait deux autres voitures également….! En effet, on nous avait vendu notre tour en assurant qu’on ne serait pas plus de 5, alors oui, effectivement dans la voiture on est pas plus que 5 ! On n’est un peu agacé de ce petit jeu, mais heureusement l’équipe est vraiment au top, et on passera une superbe expérience tous ensemble. Notre chauffeur est un jeune bolivien nommé José-Maria, tout sympa mais pas très bavard, c’est surtout un chauffeur et non un guide (c’est un peu la seule chose qu’on pourra reprocher à l’agence sur les 4 jours). On commence l’ascension des montagnes à côté de Tupiza pour nous enfoncer dans les Andes. Le temps est nuageux et plus on monte, plus on rentre dans le brouillard et la pluie. Dommage, car les paysages ont l’air superbes, mais nous tout ce qu’on voit c’est du gris. On fait un premier stop dans la purée de pois, où théoriquement on devrait admirer un magnifique canyon rempli de cactus, mais on le distingue à peine. On avoue que ça doit être plutôt pas mal par temps clair. Le 4×4 qui ouvre la route devant nous a les pneus arrières presque lisses, et la route est boueuse à souhait, on le voit régulièrement glisser de coté et on se dit qu’on est mieux dans notre voiture. On traverse des plaines où on voit nos premiers lamas paîtrent sur le bas côté. Ils ont tous des fils de laines colorés sur les oreilles, c’est pour que leurs propriétaires puissent les reconnaître plus facilement. Le temps se lève peu à peu et on se rend compte qu’on monte de plus en plus. Parti de 2850m à Tupiza, on avoisine maintenant les 3800m, il est temps de faire une petite pause pour manger, et c’est l’occasion de faire connaissance de nos compagnons de routes qui sont dans les deux autres véhicules. On sympathisera surtout avec le couple franco-tunisien Zai et Adrien, Mirthe (un nom bien hollandais) et Lisa, une sympathique autrichienne. On mange au beau milieu de nulle part avec le soleil qui pointe le bout de son nez, et a proximité d’une maisonnette en briques de terre où vit une famille d’éleveurs de lama. Il faut avouer qu’habiter ici c’est être perdu au milieu de rien, et les conditions de vie ne doivent de loin pas être faciles. L’un des chauffeurs leur amènera d’ailleurs les restes du repas que nous n’avons pas mangé, car il y avait plus qu’assez pour nous tous. On essaie de trouver notre position sur la carte pour savoir où on est exactement et on apprend qu’en raison des fortes pluies et de l’état des pistes de montagnes, les chauffeurs ont décidé de passer par une autre route, plus longue mais semble-t-il en meilleur état. Il est 13h et ils nous annoncent qu’on devrait arriver vers 19-20h au village, où nous attendent nos lits pour la première nuit. Le temps est couvert mais on est sorti du broullaird et on peut quand même profiter de ces magnifiques paysages. On avance gentiment sur la piste boueuse au milieu de collines arrondies et vertes, où on croise régulièrement des lamas mais aussi des petites groupes de Guanoco, un proche cousin des lama, mais sauvage et qui ressemble de loin à une biche avec un long cou. Ils se confondent avec le paysage grâce à leur pelage beige-fauve et sont protégés dans toute la région, car leur population avait drastiquement baissée en raison de la chasse intensive pour leur fourrure au 19ème siècle (les chasseurs risqueraient même 5 ans de prisons s’ils en tirent un, selon les dires d’un des chauffeurs). Sur la route on s’arrête quelques minutes dans les ruines de l’ancien village de San Antonio de Lipez, considéré ici comme le « mini Machu Picchu » du coin (après avoir vu le vrai Machu Picchu, on admet que ça n’a rien de comparable). C’est un ancien village de mineurs (esclaves également) établi ici en 1540 par les conquistadors espagnols et qui était le lieu des échanges et du troc pour toute la région. Il n’en subsiste que des vielles ruines dont les restes d’une imposante église derrière laquelle on aperçoit un sommet enneigé, le Cerro Lipez qui trône à 5929m, l’un des plus haut sommet de la région. Plus on avance et plus le temps se couvre, il se met à pleuvoir et à neiger et le tonnerre gronde tout autour de nous, jusqu’à ce qu’on se retrouve dans une petite situation un peu bancale… Le véhicule qui nous devance avec ses pneus lisses se retrouve embourbé dans un virage en pleine montée, il fait sortir ses occupants sous la tempête pour tenter de se sortir de ce faux pas. Ils viennent nous expliquer que leur chauffeur semble stressé et n’a pas envie de continuer car le reste de la route est encore plus mauvais et qu’il nous reste un bon bout avant d’arriver. José-Maria rit un peu jaune et nous demande si on a peur, de quoi nous rassurer au milieu de cette tempête hivernale. Il nous annonce qu’il nous reste encore trois bonnes heures de route… seulement voilà, la lumière est déjà entrain de baisser et on arrivera pas au village avant la tombée de la nuit. A ce moment-là, on a quand même senti chez les trois chauffeur une légère inquiétude et comme un petit cafouillage qui ne nous a pas totalement mis en confiance vu qu’on se trouvait au milieu des montagnes andines, sur une piste mélangée de boue et de neige, en pleine tempête, avec de la grêle et des éclairs qui tombaient de plus en près de nous. Malgré tout, on commence à rigoler sur le fait de dormir dans la voiture et au final, le 4×4 qui ouvrait la voie a réussi à repartir. On arrive alors à un point de vue qui domine la laguna Morojon, qui doit être splendide par temps clair mais qu’on a admirée rapidement dans des conditions bien originales. En effet, avec la tempête de neige qui nous suit, on a droit à une luminosité complètement surréaliste, avec des éclairs qui tombent à quelques dizaines de mètres de nous. Inutile de dire qu’on a pas fait long dehors, mais le spectacle était magique. La nuit est tombée rapidement après, la tempête est restée sur les sommets derrières nous, et finalement le reste de la route était plutôt tranquille. On arrive enfin à 20h30 dans le petit village de Quetena Chico, à 4200m d’altitude, et sous un ciel étoilé. Un peu soulagé quand même, on prend possession de nos chambres au confort sommaire, mais tout à fait confortables, et on se détend autour d’un bon repas préparé par Leslie notre jeune cuisinière au sourire communicatif.

 

Jour 2: Quetena Chico – Laguna Colorada

 

Après une bonne nuit réparatrice, on se lève sous un grand ciel bleu au milieu du village qu’on avait même pas vu la veille, vu notre arrivée tardive. Un bébé lama se prête au jeu des selfies et à une séance de câlins avant qu’on démarre cette nouvelle journée avec une belle motivation. On arpente les plaines de l’altiplano au milieu des volcans et des montagnes enneigés et on croise le rare Suri (ou Nandou de Darwin), une sorte d’autruche andine, qui peut courir à plus de 60km/h et qui s’enfuit devant nous à toute allure. Un peu plus loin, dans un amas de pierres, on aperçoit des viscaches ou lièvres des pampas, sorte de chinchilla, qui se confondent avec la couleur de la roche et semblent profiter du soleil matinal. On s’arrête quelques instants dans une ferme de lamas, qui portent tous des morceaux de laines colorés sur les oreilles, un moyen comme un autre de différencier son troupeau de celui du voisin. On fait une petite pause au bord d’une sorte d’étang avec en fin un énorme volcan et son sommet enneigé. On roule ensuite au milieu de superbes paysages arides et bientôt jusqu’à apercevoir une grande lagune, la Laguna Hedionda qui reflète les montagnes qui la surplombent. Magnifique effet miroir qu’on ne se lasse pas d’admirer sous ce magnifique ciel bleu. Juste derrière, on enchaîne avec une autre lagune, bien spéciale car ici on est y récolte des minéraux utilisés pour la confection de shampoing et détergents naturels (de la soude en fait). On traverse d’énormes plaines, vastes, désertiques et dominées par des sommets de toutes parts, et on se sent tout petit au milieu de ces paysages grandioses. On se dirige vers une source d’eau chaude aménagée en un minuscule spa, mais le petit bassin est déjà bien rempli de touristes, alors notre guide passe tout droit pour nous emmener directement à la Laguna Verde, toute proche de la frontière chilienne. Le paysage est spectaculaire, des pentes vertes, un ciel bleu, des sommets blancs, et au milieu d’une grande étendue on fait un stop face au désert de Dali pour un encas. Effectivement le panorama qu’on regarde pourrait tout à fait correspondre à une peinture de l’artiste, avec des énormes roches aux formes surréalistes plantées au milieu d’une plaine rouge, à tel point qu’on se demande comment elles sont arrivées là, et pourtant c’est tout à fait naturel, elles se sont « posées » là lors d’éruptions volcaniques. On poursuit jusqu’à la fameuse Laguna Verde, bordée par la Laguna blanca. Les deux sont juste à côté et pourtant très différentes. On a d’un côté une lagune blanche car chargée en sel et de l’autre une lagune bleue, qui se change en turquoise voir vert si le vent se lève et remu un peu la surface en agitant les particules d’argent contenues dans l’eau. Et par chance, une petite brise est arrivée et on a observé le changement de couleur s’opérer devant nous. Magnifique spectacle encore une fois qui nous laisse rêveur avec en arrière-plan le volcan Licancabur. On repart pour la source d’eau chaude et merci Jose-Maria, car quand on y arrive, on est seul dans le petit bassin d’eau chaude. On en profite tranquillement pendant quelques minutes avant que des dizaines d’autres personnes arrivent à leur tour, le moment pour nous d’aller manger.

On continue notre journée en nous dirigeant vers les geysers de Chalviri, appelés «Sol de Mañana » (soleil de demain) et la Laguna Colorada, proche de laquelle on va passer la nuit. Les geysers culminent à 5’000 m d’altitude, le point le plus qu’on aura fait de tout notre voyage, et c’est plus qu’impressionnant. Il y fait froid, il y a beaucoup de vent et pour certains le mal de l’altitude, appelé ici « soroche » se fait sentir. La vapeur qui s’échappe de certains trous est incroyable et peut atteindre jusqu’à 200 degrés, une odeur d’œuf pourri envahi le site, ce qui nous rappelle bien la ville de Rotorua en NZ, et la puissance qui sort de ces geysers (enfin ce ne sont pas vraiment des geysers mais plutôt des fumerolles et des cratères) est assez surréaliste. Cette activité est dû aux frottements des plaques américaine et pacifique sud. Les couleurs formées par le sol volcanique sont magnifiques également, on passe du jaune, au orange, au rose et rouge, une palette de couleurs que nous avons également vu dans le parc de Wai-o-Tapu, toujours en NZ, avec le froid en plus. C’est parti pour la dernière étape de la journée, la laguna Colorada. En théorie l’arrivée doit être spectaculaire avec une vue plongeante dessus, mais malheureusement on traverse au même moment une tempête où se mêle pluie et neige et on y voit rien. Une fois sorti de ce nuage, on découvre le soleil et la lagune qui s’offre à nous avec ses milliers de flamants rose et ses teintes rouges. On fait un petit détour par le village (village c’est un bien grand mot, on dira plutôt une alignée de baraques destinées à accueillir les tours et quelques petits magasins pour les touristes de passages) qui se trouve à côté pour y déposer nos sacs et on repart au bord de la lagune pour s’y balader un peu. La lagune est grande, rougeâtre, et reflète la montagne enneigée d’en face. Elle était autrefois bien plus grande et ne cesse de s’assécher naturellement, cet assèchement est également accéléré par les changements climatiques. C’est pourtant un sanctuaire important pour les trois espèces de flamants roses qu’on trouve ici, les flamants roses du Chili, de James et des Andes. Il y aurait plusieurs dizaines de milliers de flamants qui y séjournent régulièrement et effectivement on les aperçoit un peu partout sur le plan d’eau, mangeant les algues qui donnent cette coloration si particulière à l’eau et par la même occasion à leur plumage. On passe pratiquement une heure sur les bords de la lagune à admirer le paysage, et à tenter d’approcher les oiseaux et les lamas en même temps pour essayer de les avoir ensemble sur une photo. On découvre que les lamas sont très propres et font leurs besoins tous au même endroit, afin de ne pas souiller les espaces de pâturage, ce qui donne au final des zones de toilettes bien définies. Ils sont bons ces lamas quand même! Le soleil se couche gentiment et on retourne à notre « hôtel », boire une bière et manger. Le ciel est complètement dégagé et on découvre une vue aussi étoilée qu’au milieu du désert australien, vraiment superbe, où on distingue à nouveaux la forme de dôme qui nous surplombe avec la voie lactée au centre. Il fait un peu trop froid pour rester à rêvasser dehors trop longtemps, mais le spectacle est fabuleux.

 

Jour 3: Laguna Colorada – Uyuni

 


Pour ce troisième jour de Road Trip, le temps n’est pas au beau fixe mais on démarre tout de même de bonheur pour nous rendre à un point de vue de l’autre côté de la Laguna Colorada, avec un très beau panorama, mais un peu moins coloré que la veille, où on a eu droit à une magnifique envolée de flamants roses. On poursuit vers un ensemble de rochers posés au milieu d’une plaine désertique où se trouve le fameux arbre de pierre (un rocher original en forme d’arbre), il fait froid ce matin, mais rien de comparable aux -25 degrés en été. On poursuit par une succession de lagunes colorées où on peut y observer des flamants roses de loin et de près. On passera d’ailleurs un bon moment au bord d’une lagune à prendre en photo les flamants les moins timides. C’est également le moment pour nos guides de prendre des nouvelles du Salar. En effet, on est en saison des pluies donc le Salar n’est pas au sec et suivant la quantité d’eau, son accès peut être compromis. Malheureusement, c’est le cas et la nuit qu’on devait passer dans un hôtel de sel au bord du Salar se change en une nuit à Uyuni (la ville principale à côté du Salar) et du coup ça sera un peu moins original. Et avec la quantité d’eau qui se trouve sur le Salar, on ne pourra pas non plus accéder à l’isla de Pescado, une montagne recouverte de cactus qui se trouve au milieu du désert de sel. Tant pis donc, mais c’est pas bien grave, on est un bon groupe et on se prévoit déjà un apéro à Uyuni pour oublier tout ça. On continue notre route vers la Laguna Negra, effectivement bien foncée où nagent de petits canards tout noirs. On passe notre
pause de midi en compagnie de viscaches qui dorment sur des rochers à côté de nous et dans une ambiance un peu plus colonie de vacances avec tous les autres tours installés un peu partout. On repart au milieu des grandes plaines pour retrouver gentiment la civilisation en direction de la ville de San Cristobal, connue surtout pour être la ville de la troisième plus grande mine d’argent du monde, appartenant actuellement à une entreprise chinoise. Le site d’extraction est à ciel ouvert et on y trouve également du plomb et beaucoup de zinc (6ème site au monde). L’église qui trône au milieu du village est l’une des plus ancienne de l’altiplano bolivien et a été déplacée pierre par pierre depuis l’ancien site de la ville situé à quelques kilomètres de là (déplacé à cause de l’exploitation de la mine justement). On reprend la route pour atteindre Uyuni et le célèbre cimetière de trains qui se trouve juste à côté. Sur le chemin, on commence à apercevoir le Salar et surtout les jeux de réflexion du ciel et des nuages dans l’eau. Ca nous met l’eau à la bouche pour le lendemain. On passe une bonne heure au milieu des locomotives et vieux wagons tagués, à faire de photos et s’amuser à grimper dessus comme des gamins. Il est temps d’aller à l’hôtel et surtout de prendre un apéro en ville. On prend nos quartiers dans nos chambres qui ne sont pas terribles, mais bon on fera avec. On traverse le grand marché qui se trouve sur la rue principale et on va se poser sur une terrasse en bordure de la place centrale. Certains vont chercher leur billets de bus pour le lendemain, nous on va à la recherche d’un hôtel pour y passer la nuit suivante et on se retrouve tous autour d’une bonne bière avant d’aller manger. Après un bon apéro, le ciel se fait menaçant et c’est sous une pluie battante qu’on rejoint l’hôtel en courant, accompagné par un chien amusé qui se faufile entre nous et fera trébuché l’un d’entre nous au milieu de la rue. Merci le chien! Après une bonne platée de spaghettis bolognaise, on va tous se coucher car encore une fois le réveil sera bien matinal, départ à 4h30 pour rejoindre le Salar et admirer le lever de soleil les pieds dans l’eau.

 

Jour 4:  Salar d’Uyuni

 

On avoue, on a connu mieux comme réveil! Ici, il y a régulièrement des coupures d’eau. Rien de bien grave en soi, sauf que quand elles arrivent au moment où tout le monde se lève et va aux toilettes avec un petit mal de ventre (les spagh bolognaise peut-être?) c’est pas la joie. Qui dit pas d’eau dit pas de chasse… On vous laisse imaginer l’état des toilettes après le passage de tout le monde… Mais qu’à cela ne tienne, on va voir le Salar d’Uyuni recouvert d’eau et son magnifique effet miroir! C’est partir pour 45 minutes de route de nuit et on entre enfin sur le désert de sel, qui s’est donc mué en mer de sel. Sur les bords, il y a entre 30 et 40 cm d’eau, mais au milieu il n’y a que 2-3cm. Les lueurs du jour commencent à se pointer et on avance au milieu du Salar durant de longues minutes face à un horizon qui n’existe pas! La vision est surréaliste et mystique à la fois. Le soleil est derrière les nuages au loin donc on passe à côté du vrai beau lever, mais on profite de voir la luminosité monter gentiment face à nous avec les pieds dans l’eau (on a cru qu’on allait y laisser des orteils pour le coup) et chaque minute qui passe laisse entrevoir un peu plus les reflets dans l’eau. On se trouve face à une énorme statue de sel à l’effigie du Dakar, et un peu plus loin un hôtel de sel qui ne sert maintenant plus que de restaurant et de point de chute pour tous les touristes de la journée. On y prend notre petit déjeuner avant que les hordes de 4×4 arrivent et on repart se poser au beau milieu du désert pour profiter pleinement de ce phénoménale paysage qui s’ouvre devant nous, à 360 degrés. C’est une sensation tout à fait étrange de rouler au milieu de rien, sans horizon, et sur une surface lisse sur laquelle tout se dédouble. Le Salar est simplement énorme, plus de 150km sur 100km pour une surface de plus 10’500km2, le tout à une altitude d’environ 3700m. C’est également l’un plus grand gisement au monde lithium (pas encore exploité mais ça ne saurait tarder selon nos guides, car la manne financière disponible est gigantesque et le lithium se trouve dans tous les appareils électroniques, oui oui, votre smartphone, votre tablette, votre ordinateur… Et bien plus encore). On imagine donc aisément l’intérêt et les convoitises qu’un tel endroit doit suciter. Très vite fait, le Salar est en fait une cuvette remplie d’une roche chargée en sel issue de l’intense activité volcanique de jadis, et à chaque pluie, l’eau le dissout et le fait remonter à la surface. Le soleil fait s’évaporer l’eau et il reste alors une couche de sel qui se dépose sur toute la surface du désert. Et dans la roche on trouve également quantité d’autres minéraux et métaux comme le lithium justement, ou le zinc. Nous, on veux juste découvrir cette immense étendue et on a donc la chance de voir le Salar recouvert d’eau, et tout objet qui s’y trouve (dessus ou aux alentours) s’y reflète parfaitement. Spectacle hypnotisant et hallucinant à la fois que d’être au centre de ce plan d’eau qui s’étend à perte de vue et où le ciel se confond avec l’eau et vice versa. Le ciel est bleu mais légèrement voilé, ce qui ne donne malheureusement pas toute l’ampleur de l’effet escompté d’une parfaite réflexion des nuages dans l’eau, mais qu’importe, ce qu’on a sous les yeux est simplement fantastique. Lorsqu’on met les pieds dans l’eau, on remarque que le sol est craquelé en forme de grandes catelles hexagonales qui s’emboîtent parfaitement à l’infini, et encore une fois la nature nous démontre l’étendue des ses capacités. On passera deux bonnes heures à se prendre en photos dans toutes les positions et les mises en scènes qui nous viennent à l’esprit, et surtout à admirer ce fabuleux spectacle. C’était le clou de ces quatre jours de Roadtrip à travers les Andes boliviennes. On en a réellement pris plein les yeux et pour ne rien gâcher, on était avec une super équipe! Merci Flo, Lucas, Adrien, Zai, Mirthe et Lisa, ces quatre jours en votre compagnie ont été inoubliables! Et bien sûr Merci la Bolivie!

Notre trip en vidéo

La ville d’Uyuni

 

Après avoir passé toute la matinée au milieu du Salar, on revient à Uyuni terminer notre tour et reprendre nos affaires pour changer d’hôtel. La ville d’Uyuni n’est pas très charmante en soi et c’est surtout le point de départ principal des excursions sur le Salar. S’il y a bien un endroit touristique en Bolivie, c’est ici. On a notre train pour la Paz (Oruro en train puis bus jusqu’à la Paz) qui part le lendemain à minuit, du coup on a un peu de temps pour découvrir la ville, mais sincèrement, on en aura bien vite fait le tour, en réalité il n’y a que le centre avec sa place principale qui soit accueillant. On s’est fait un petit plaisir avec nos amis toulousains Flo et Lucas en prenant un chambre à 4 dans un assez bon hôtel (eau chaude 24h/24, wifi, chauffage central, salle de bain privée) parce qu’après ces 4 jours sur l’altiplano on en avait bien besoin… Les lits sont corrects, le wifi est pas incroyable, le chauffage inexistant, et l’eau chaude, ben c’est pas si chaud que cela (surtout quand il y a des coupures… Flo et Lucas en ont fais les frais à 4h du mat quand ils se sont levés pour aller prendre leur bus pour le Chili…) on dira qu’on peu faire mieux pour le prix, mais au final c’était bien confort en comparaison des 4 nuits précédentes. En Bolivie, il y a énormément de nourriture italienne et à Uyuni il y a pratiquement que ça sur la place centrale (restau à touristes quoi…). On se fait donc une bonne pizza accompagnée d’un verre de rouge pas trop mal, avec nos amis avant qu’ils s’en aillent tôt le matin suivant pour continuer leur voyage. On passe la journée et la soirée suivante à attendre notre train en se baladant en ville et en avançant nos articles, posés dans les canapés de l’hôtel. Il est minuit, on se rend à la gare juste en face et c’est parti pour une nuit dans le train qui ne dépasse pas les 40km/h mais qui tangue pas mal! Étape suivante, Oruro pour prendre un bus qui doit nous amener à La Paz, la capitale la plus haute du monde!

 

Infos utiles et galerie photos

 

Passage de la frontière Argentine-Bolivie: les postes frontières sont à la ville de la Quiaca du côté argentin et Villazon du côté bolivien. Passage facile mais en journée lorsque tous les bus arrivent en même temps cela doit prendre du temps. Le terminal du bus à la Quiaca se trouve à 10min de marche de la frontière. Idem du côté bolivien.

Bus Villazon-Tupiza: environ 1h15 de trajet en Minibus local pour 20 Bob par personne. Il y en a régulièrement toute la journée.

 

Où dormir à Tupiza: Il y a beaucoup d’hostels et d’auberges de jeunesse sur la rue Perdro Arraya qui sont proche du centre et des commerces et restaurants. Nous avons choisi un hôtel un peu plus cher pour avoir un bon wifi et un peu de confort avant de partir en excursion, le Butch Cassidy, un peu excentré (10min a pied du centre). L’accueil est top et très sympathique, le petit déjeuner compris est bien, et le wifi était un peu aléatoire. Sans le déconseiller, car finalement c’était très bien, on avoue que pour le prix de la chambre on s’attendait à un peu mieux, la plupart des chambres ont des fenêtres qui donnent sur les couloirs et on a eut ce petit contre-temps avec la douche qui ne coulait pas le matin de notre départ. Les chambres doubles sont à 25$.

 

Quelles agences choisir pour un Raod Trip? Alors c’était un peu la grande question. Pour visiter le Salar et la région du sud Lipez on peut partir de plusieurs endroits, Tupiza où nous étions, le Chili depuis la région de San Pedro de Atacama ou Uyuni. En gros, Uyuni c’est l’option la moins chère, mais la plus touristique, Tupiza et San Pedro, sont un peu plus chers, mais offrent un circuit un peu différent pour le premier jour et ne suivent pas le même timing que ceux partant depuis Uyuni. Nous avons testé depuis Tupiza, qui est une bonne alternative pour rejoindre le Salar d’Uyuni tout en passant pas l´altiplano et passer donc par des pistes et des sites un peu moins fréquentés (du moins le premier jour). Difficile pour nous de conseiller une agence en particulier. Nous sommes partis avec Tupiza Tour, la première agence à proposer des excursions dans l’altiplano et dont le patron n’est autre que le propriétaire de l´hotel Butch Cassidy. C’est aussi la plus grosse agence de Tupiza, donc avec un côté un peu plus commercial que les autres, on s’est retrouvé avec deux autres 4×4 (entre 4 et 5 dedans), ce qui avait oublié d’être mentionné lors de notre réservation. Au final, on n’a rien eu à reprocher sur la qualité du service, des conducteurs (qui ne sont pas des guides, vraiment pas, le seul point vraiment négatif de cette expérience) et de la nourriture qui était vraiment bien. Les agences à Tupiza vendent tous un peu près la même chose pour pratiquement le même prix, si vous voulez vraiment vous retrouver entre vous, on vous conseillerait de le faire avec une autre agence. Les 4 jours d´excursions de Tupiza à Uyuni pour 1300 bob par personne, à cela s´ajoute environ 200 bob pour les entrées des parcs visités sur le trajet. Vous pouvez également rajouter l’ascension du volcan Licancabur et faire le tour en 5 jours.

 

Où dormir a Uyuni: Nous avons testé le Julia Hotel, face à la gare, conseillé dans les guides, un hôtel cher pour ce que c’est. Nous étions 4 dans une chambre à 80$, avec eau « chaude 24/24 » (la température de l’eau changeait avec des coupures d’eau), wifi (pas dans la chambre) et petit déj. Les chambres doubles sont à 50$ la chambre avec sdb privée, eau « chaude » et wifi, et les quatruple à 80$. On ne peut pas le conseillé pour ce prix, par contre on a repéré plus tard un hôtel juste à côté le Avendia, avec des prix autour des 10$ la chambre double, avec wifi également, qui avait l’air pas mal.

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