Nos premiers pas dans le Sud…
Nous voilà enfin dans le sud de la Chine et la région des collines en pain de sucre. Autant dire que la différence entre le nord et le sud est bien marquée, que cela soit au niveau du climat, des paysages et de la population. Dès notre arrivée dans la ville de Guilin, le soleil et la chaleur remplacent la pluie et la grisaille. En cherchant notre auberge, on se rend vite compte qu’on se trouve enfin dans une ville à taille humaine (« que » 700’000 habitants). Eh oui, on peut se rendre à pied de la gare à notre petit logi (30 min de marche quand même). On commence donc à chercher notre auberge accompagné d’une voyageuse chilienne, en vadrouille depuis presque 2 ans, en mode vraiment roots. Après avoir cherché notre auberge durant 15 min à l’adresse indiquée sans la trouver, un policier nous propose gentillement son aide et nous dit de le suivre. Enfin, voilà notre auberge qui se trouve non pas sur la route comme nous l’avions pensé, mais au bord de la rivière même, en conterbas d’un pont. L’endroit est vraiment sympa et l’accueil plutôt agréable. Arrivée dans notre chambre, on fait la connaissance de deux canadiens de Montréal, eux aussi globetrotteurs, et les lits sont les plus confortables que nous ayons testés en Chine.
Visite de la ville de Guilin
Enfin installé, on décide rapidement de profiter de ce soleil. Après des jours sans, c’est presque devenu vital pour nous. On loue donc des vélos pour visiter Guilin et la rivière Li. On roule en direction des deux petits lacs de la ville, le Ronghu avec son pont de marbre prisé par les jeunes mariés et celui de Sanhu d’où émergent deux grandes Pagodes. Malheureusement, on est obligé de faire la visite des deux sites à pied, en poussant nos vélos car il est interdit d’y rouler. La balade est plutôt agréable et tranquille avec un beau soleil au dessus de nos têtes. Les deux parcs sont jolis et bien aménagés, avec des ponts, une petite île et une belle végétation et pour une fois l’entrée est gratuite. On remonte sur nos vélos de compèt pour longer la rivière. On décide de profiter de ce beau temps et donc de s’arrêter boire un petit thé sur une terrasse au bord de l’eau, notre première depuis le début de notre voyage, avec en prime, la vue sur la Colline en Trompe d’ éléphant. Cette colline a une forme d’éléphant dont la trompe trempe dans la rivière et qui ne peut théoriquement qu’être perçue depuis son parc au bord de l’eau (75¥ tout de même), mais depuis la terrasse, la vue est pas mal aussi et on a économisé l’entrée du parc. Après cette petite pause détente, on repart pour notre découverte de la ville. On décide également de tester le sport local, qu’on trouve un peu partout en Chine, le « fitness » open air, en pleine rue, qui n’est pas vraiment le plus efficace du monde en matière de gonflette. On arrive à la fameuse Deical Hill ou colline des couleurs accumulées. Elle est constitué de 4 pics d’où l’on peut admirer la ville à 360°, un sacré beau panorama sur les collines en pain de sucre entourant Guilin. Au final, on a passé une superbe journée ensoleillée à découvrir les alentours en vélo. Le soir venu, la ville offre un nouveau spectacle, celui des effets de lumières. Si vous avez suivi un peu nos aventures en Chine, vous l’aurez constaté, les chinois adorent le kitch et les leds partout, et Guilin n’échappe pas à la règle, bien au contraire (l’un des highlight de la région est d’ailleurs une grotte où un spectacle de sons et lumières s’y déroule et qui est très prisée des touristes chinois). Tous les parcs et le bord de la rivière sont habillés d’effets lumineux multicolors dès la nuit tombée, même les « pêcheurs » aux cormorans font partis du spectacle. Attendant l’arrivée des bateaux de tourisme, ils préparent leurs oiseaux pour le show, posés sur un long bateau en bambou, et prennent la pose toutes les 3 minutes. Guilin est une jolie ville à découvrir malgré ce côté folklorique très kitch (à notre goût), surtout de nuit et dans les ruelles commerçantes où se mêlent streetfood et petits magasins, et où nous avons pu tester différents plats locaux, dont les fameuses pattes de poulet qui étaient en réalité une erreur de commande (aucun intérêt gustatif pour nous…). Nous y sommes d’ailleurs retournés lors de notre stop pour nous rendre à Kunming, en compagnie de Lu et Pato, notre belle rencontre argentino-néozélandaise lors de notre séjour à Yangshuo. A noter encore que Guilin est également le premier endroit où nous avons enfin vu à de nombreux endroits des KTV, en gros des « hôtels » à Karaoké. Comprenez par-là, la possibilité de louer une pièce thématique (Hello Kitty, Disney, Jungle, etc…) avec un écran et des titres à profusions pour chanter à tû-tête. Etant donné que c’est pas très bien insonorisé, on a pu constater en live que les chinois adorent pousser la chansonnette, mais font presque autant de fausses notes qu’il y a de morceaux à choix.
Yangshuo
Après avoir visité Guilin, on décide d’explorer les alentours, en nous rendant à Yangshuo et Xingping, les villes des collines en pain de sucre et de la célèbre image du billet de 20 Yuan. On quitte ainsi notre sympathique petite auberge en direction de la gare routière de la ville. Malheureusement, on loupe de 30 secondes le bus, on attend donc tranquillement le suivant, un jeune couple vient à notre rencontre et nous demande si nous allons également sur Yangshuo. On commence à discuter et le courant passe très rapidement. Après notre trajet, on arrive à la gare routière de Yangshuo sans trop savoir comment se rendre à notre auberge, un peu excentrée de la ville. On demande à nos deux amis du moment où est-ce qu’ils vont, et, belle coïncidence ou juste grand hasard, ils vont au même endroit et savent comment s’y rendre. On prend donc le petit « bus-tuk » local ensemble direction notre auberge. Sur le trajet, Lorin manque de se faire kidnapper par une femme assise à côté de lui, en tentant de communiquer avec elle avec le « Jépalesmots » du Routard, mais apparament le charme local n’a pas eu trop d’effet sur lui. Notre auberge est en dehors du centre à 15 minutes à pied, au milieu des rizières (Sudder Street Guesthouse). L’endroit est chaleureux et on remarque que le jeune propriétaire est un chinois qui a voyagé car il a le sens de l’accueil et parle bien anglais. Il y a tous les soirs la possibilité de manger sur place le repas que prépare le staff, assis avec eux pour un moment convivial (quoique, pas facile de communiquer car la plupart ne parlent pas vraiment anglais). C’est également le premier endroit où on trouve une cuisine à disposition, on va enfin pouvoir tenter de cuisiner avec les produits locaux. Il y a également une petit piscine à débordement, et la qualité des chambres et des sanitaires est excellente. On décide donc d’y rester un peu plus longtemps que prévu car on s’y plaît. Après être allé faire quelques empletes on se lance dans la cuisine avec nos produits frais et le résultat gustatif était plutôt pas mal, quand à la présentation il faudra repasser J. On a fait une omelette-ratatouille-tortilla et chaque matin des Müesli avec des fruits frais (bien moins chers que dans les grandes villes)! Le centre de la ville est très animé, rempli de commerces, de bars, de restaurants (dont beaucoup sont allemands et où on peut boire de la Erdinger et manger des Curry Wurst, allez savoir pourquoi….). C’est l’un des endroits les plus touristiques de Chine et les rues sont bondées, mais l’ambiance très sympathique. On y a également mangé nos meilleures Raviolis (Dumplings) à la viande et croisé tout par hasard nos coloc canadiens de Guilin!
La Moon Hill
Pour notre première journée on décide encore une fois de faire les sportifs en louant des vélos pour visiter les alentours et nous rendre à la « Moon Hill », une colline avec trou en forme de lune (logique…) à quelques kilomètres de la ville. La route est belle et on se balade entre les grands pitons rocheux, où au final il y aurait beaucoup de choses à voir et à faire (escalade, visite de grottes avec bains de boues en prime, jardins de fleurs, tours en bambous boat avec ou sans moteurs sur la rivière). On roule nos 10 kilomètres sur une route bien fréquentée, mais avec piste cyclable et on monte la colline (20 minutes, c’est du pipi de chat par rapport à ce qu’on a fait auparavant, mais on arrive en haut dégoulinant tellement il fait chaud et humide). Le point de vu est joli avec une belle vue sur une forêt de collines en pain de sucre. Il y a d’autres balades très sympathiques à faire le long de la rivière, sur des chemins plus calmes mais vu l’heure avancée on
décide de rentrer à l’hôtel.
Balade en Bambou Boat
Le lendemain, malgré le temps un peu maussade on décide de tenter l’aventure à Xingping pour une petite balade sur la rivière Li, en Bambou Boat, accompagnés de nos deux nouveaux amis Lucia et Pato. L’endroit est vraiment réputé pour ses fameuses collines en pain de sucre et la beauté de paysages. On se met donc en route pour visiter ce coin de la région et on aura bien fait, cela aura été une de nos plus belles journées en Chine. Vous pouvez lire l’article de cette journée ici.
Visite du marché de Yangshuo et de ses ruelles
Il y a dans la région beaucoup de petits marchés à visiter et nous avons décidé de tenter de trouver celui de Yangshuo par nos propres moyens, en demandant notre chemin dans la rue. On s’est donc fait aiguiller vers le marché local, très local… (pas celui touristique donc…). On s’était dit qu’un marché était le moyen de voir un peu plus de la culture locale, de découvrir les produits traditionnels et pourquoi pas de faire de jolies découvertes. En y entrant, on tombe sur des bassines avec des poissons, des anguilles et différents crustacés pêchés dans la rivière, et plus loin des fruits et légumes, énormes pour certains, inconnus pour d’autres. On passe dans la seconde halle, qui est dédiée à la viande, morte et… vivante. Si voir des abats de poulets sur des étales (pattes, intestins, têtes, etc…) et des volatiles en cage (canards, poules, pigeons, oies) ne nous étonne plus du tout, il en a été autrement lorsqu’on s’est approché d’un peu plus près des carcasses plus grandes qui se trouvaient au fond. Alors oui, il y avait du bœuf et du mouton dépessé, mais ce qu’on a pas vu tout de suite c’est les carcasses de chiens qui pendaient, toute entière… et ce qu’on avait pas encore vu non plus à ce moment-là c’était les chiens et les chats vivants, derrière et en-dessous. On a vite dégerpi de là lorsqu’on a vu (et surtout entendu) l’un des bouchers sortir un chat d’une cage et un peu plus loin un chien. Cela fait bien entendu partie de la culture locale, mais, vu par nos yeux d’européens qui les considérons uniquement comme des animaux de compagnie et pas comme de la viande, c’est tout de même un peu choquan. Paradoxalement, en sortant de là, on est tombé sur une boutique d’articles pour chien et chats, vivants ceux-ci. Aucun jugement de notre part quand à ces pratiques qui font partie intégrante des habitudes culinaires du pays. La seule chose réellement dérangeante était le traitement réservé aux animaux (quels qu’ils soient), mais dans le même temps, on n’est pas toujours sûr (pas du tout même) qu’en Europe ils soient bien mieux traités, et la seule différence réside peut-être dans le fait qu’on préfère se dire que ça se passe uniquement ailleurs. Ce fût donc une expérience légérement traumatisante à laquelle on ne s’attendait pas, mais que l’on a adouci par un joli couché de soleil depuis le sommet d’un des pics au centre du parc de la ville.
Infos utiles et Galerie Photos
Arrivée et départ de Guilin : Il existe deux gares ferrovières à Guilin, la centrale et celle du nord un peu excentré de la ville. Pour aller à notre auberge (Scoozi Hostel depuis la gare centrale, prendre le bus numéro 3 jusqu’au grand pont (environ 10 min) ou aller à pied en tareversant le parc Ronghu (30 min).
Scoozi Hostel : 30¥ la nuit par personne en dortoir de 4 lits.
Deical Hill : Entrée à 35¥ par personne, la meilleure option pour y aller et de louer un vélo (30¥ la journée depuis notre auberge)
Street food à Guilin: Longez le parc Sanhu sur le côté opposé des Pagodes jusqu’au bout et vous trouverez une rue commerçante sur votre gauche. Dans cette rue il y a différents restaurants mais également des petites ruelles de street food.
De Guilin à Yangshuo : Prendre un bus depuis la gare routière centrale (à côté de la ferrovière) 2h de trajet, arrivée à la gare routière de Yangshuo prendre les petits bus locaux à 2¥ numéro 1 ou 3 qui déservent le centre ville (10-15 min)
A Yansghuo : les fruits sont moins chers, par exemple 3¥ le kilo de mandarines (alors qu’on nous proposait entre 2 et 3¥ la mandarine dans les villes). 20¥ la Curry Wurst. 10¥ la soupe de nouilles où on choisi ses ingrédients et 15¥ la portions des meilleurs raviolis qu’on ait mangé (peut-être du chien ou du chat ?)
Dans le centre les restaurants sont chers, il faut sortir un peu sur la rue montante en direction de la sudder street. Il y a également un petit marché local tous les jours.
Sudder Street Guesthouse : depuis la gare routière prendre le bus n°1 ou 3
De Yangshuo à Xingping : Prendre un bus depuis la gare routière, 8¥ pour 1h de trajet.