L’île de Moorea

Moorea, la petite sœur de Tahiti

Sept minutes, c’est le temps que nous avons mis pour relier l’île de Tahiti à celle de Moorea en avion. On a vraiment de la chance sur ce coup, car le temps est bien ensoleillé et donc la vue depuis l’avion est vraiment grandiose, entre les lagons turquoises et les îles recouvertent d’une végétation luxuriante, notre séjour sur Moorea est plutôt bien amorcé. On arrive au petit aéroport de l’île qui est à l’autre bout d’où se trouve notre camping, le camping Nelson. Bon on se dit qu’il fait beau et qu’on n’est pas pressé, alors on opte pour du stop. A peine 2 min plus tard, une voiture s’arrête et on embarque avec Tevea, un jeune géomètre qui bosse à son compte et qui nous propose de nous emmener jusqu’à la ville de Maharepa un peu plus loin, sur le chemin on s’arrête récupérer son matos, ce qui nous permet d’admirer les magnifiques couleurs bleu-turquoises du lagon. On sympathise bien avec lui et il est tout content de nous parler de son île. Il finit par nous proposer de nous emmener jusqu’à notre camping à plus de 20km de là, ce qui est bien un détour pour lui, mais qu’importe, il est heureux de nous faire découvrir son île et de partager son histoire. Tevea nous dépose au petit super marché à 5 min du camping pour qu’on puisse faire les courses pour ces prochains jours. On découvre un peu plus chaque jour la douceur et la générosité des polynésiens, et qui fait du bien. Après avoir fait quelques courses pour les jours suivants, on arrive au camping et on installe notre tente face au lagon turquoise, c’est sûr que le confort est restreint, mais quand on regarde tout autour de nous et le cadre dans lequel on se trouve, on a vite fait d’oublier le reste. On se sent plutôt bien ici, il y a d’autres voyageurs, un couple de tourdumondistes ou encore un couple de français plus âgés qui reviennent ici chaque hiver, mais aussi des poules, des chats et des fourmis de feu, importées d’Amérique latine et comme leur nom l’indique, provoque une sensation de brûlure intense lorsqu’on se fait piqûer, ce qu’on confirme ! Aujourd’hui, il fait beau alors on n’attend pas plus longtemps pour profiter du lagon, comme on se trouve en saison des pluies, on ne sait jamais trop ce que le lendemain nous réserve (ce qui ce confirmera plus tard). On loue un kayak à l’Hôtel Hibiscus juste à côté du camping pour aller rejoindre le lagon en face de l’hôtel Tipanier où il est possible de nager avec des raies et des requins à pointes noires. Ils sont surtout là, car il y a du nourrisage dans l’air… rien de bien méchant, heureusement, mais c’est clair que ce n’est pas le snorkeling suprise. On met bien 30 minutes à kayaker jusque là, on n’a un peu sousestimé le trajet, en même temps tout ce qui nous entoure est tellement beau que c’est un vrai plaisir de se balader entre l’île et les motus (petites îles). L’eau du lagon est tellement transparante par endroit et turquoise à d’autres, un vrai petit paradis. Mais c’est clair que l’option la plus simple et rapide reste de louer chez Tipanier, il y a 5 min de trajet entre la plage de l’Hôtel et les raies. Arrivés sur place, il n’y a qu’un bateau, oufff ! On avait peur de l’attrait toursitique du lieu et d’être entouré de bateaux. C’est un groupe d’américains tout sympathiques, bière à la main et s’esclaffant au moindre poisson, on discute deux minutes avec, mais en voyant toutes ces ombres noires autour de nous, on ne peut s’empêcher de mettre la tête sous l’eau. On sait qu’on ne devrait pas trop le faire avec nos otites, mais c’est juste trop beau et on n’est pas là tous les jours, donc on ne s’écoute pas trop un peu sur ce coup, ça serait trop frustrant pas mettre le masque. Un des guides polynésien donne du poisson à Nath et 2 secondes plus tard, deux raies viennent se frotter à elle pour le manger, une sensation plutôt drôle, la peau des raie est toute douce comme du veloure, mais il faut tout de même faire attention au dare qu’elles ont sur la queue qui pourrait blesser, elles n’ont rien d’agressif, loin de là, mais cela reste des animaux sauvages donc imprevisibles (il semblerait qu’ils aient retiré le dard de certaines quand même). On passera presqu’une heure à admirer tant les raies que les requins nageant tout autour de nous dans 1.50m d’eau, c’est juste magique de pouvoir être là et de les voir d’aussi près. On serait bien resté encore plus longtemps, mais le vent se lève et la location du kayak n’était que pour une heure, en sachant qu’on l’a déjà dépassée. On se remet donc dans notre kayak pour rejoindre la camping, mais on n’avait un peu oublié un détail, l’aller était calme et tranquille, sans vent et dans le sens du courant, pour le retour c’est un peu différent, nos bras s’en souviennent encore. Arrivés devant l’Hôtel Ibiscus, on profite encore des derniers rayons de soleil pour se baigner avant d’admirer le coucher du soleil. Une première nuit tranquille dans notre tente avec un joli réveil face au lagon. Le ciel est un peu plus chargé, mais le soleil est encore bien présent, on book donc un scooter à Jeff, chez Moorea Fun Bike, pour 24h pour faire le tour de l’île qui se fait assez rapidement d’ailleurs, 62km en tout. On enfourche la bête est on démarre notre journée découverte de Moorea direction le Belvédère d’Opunohu et sa vue sur les deux baies. C’est également dans ce coin que se trouve la route des Ananas avec des grandes plantations, vu que c’est plutôt de la piste et qu’il a plu, on ne préfère pas trop tenter la chose avec le scoot, mais pas besoin d’aller bien loin, car les champs d’ananas se trouve au bord de la route goudronnée menant au Belvédère, donc on s’y arrête un petit coups pour les voir de plus près. On reprend ensuite la route qui monte jusqu’au point de vu, sur le chemin on repère le lycée agricole d’Opunohu où il est possible de faire une dégusation de leurs confitures ou simplement de savourer un bon jus d’ananas bien frais, le meilleur qu’on ait pu goûter jusqu’ici, un vrai délice. Sur la route, on découvre aussi un marae, un site sacrée pour les polynésiens utilisé à l’époque pour les anciens cultes, c’est tant un espace religieux, social que politique. Aujourd’hui, il ne reste plus que les plate-formes en pierres volcaniques, car les constructions étaient toutes en bois, et donc ne se sont pas conservée à travers les âges. Le plus vaste et le plus important de toute la Polynésie, le marare Taputapuatea, se trouve sur l’île de Raiatea (que nous visiterons ensuite), est d’ailleurs proposé par la France pour être classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ici à Moorea, la visite est plutôt rapide car le site est envahie de moustiques tigre, il y a en a partout ! On reprend le scoot pour enfin arriver au Belvédère quand on voit un immense rideau d’eau nous arriver dessus, une polynésienne nous dit d’ailleurs rapidement de notre mettre à l’abri sous le manguier, à peine qu’elle est dit ça, on se fait rincer par la pluie et ce n’est pas juste une petite rincée, mais une bonne averse tropicale qui mouille encore plus qu’une douche. On est trempé, mais au moins il ne fait pas froid. Nath qui avait mis son maillot, en a profité pour se balader sous la pluie, faut dire qu’on a pas tous les jours l’occasion de se doucher avec une vue pareille. Entre deux rincées, on redescend rapidement au lycée agricole pour se mettre à l’abri et goûter leurs produits. 10 min plus tard, la pluie s’arrête et laisse place au soleil, on reprend donc la route pour la deuxième baie, la baie de Cook d’où on voit la fameuse image qui se trouve sur les pièces de 100XPF (francs pacifiques). On reprend la route jusqu’au point de vue sur la baie de Vai’are et du Sofitel à Te’avaro, qui est juste sublime, on voit le lagon turquoise avec au fond Tahiti et les rideaux de pluie la traversant, la pause idéale pour le casse-croûte. On y fait la connaissance d’un couple d’américain-chinois, venu ici il y a trois ans pour leur lune de miel, avec qui on échange un peu sur les voyages. On voit que le temps commence à changer et le ciel se charge bien, on décide de remonter sur le scoot pour finir le tour avant de se faire tremper encore une fois. Bon c’est peine perdue, quelques km plus loin, un gros ciel gris et voilà la pluie. On s’abrite comme on peut dans une mini supertte avec des locaux et on attend que cela passe. Heureusement, cela n’aura pas duré trop longtemps, et on continue donc notre route un peu mouillé. S’en suivent quelques rincées et éclaircies, jusqu’au restaurant Painapo Beach (d’où la statue de l’homme tenant un ananas juste devant), tenu par Ronald, un polynésien de 69 ans, ayant 7 enfants dont le dernier qui a 2 ans, propriétaire de plusieurs hectars tout autour de nous. C’est un vrai personnage qui adore conter ses histoires et qui en a d’ailleurs de très intéressantes. Il organise également le « maa tahiti », le repas traditionnel Tahitien (voir ici), qui se compose de plusieurs plats typiques, comme le poisson cru au lait de coco (on est des grands fans) ou encore du fafaru, un poisson fermenté au soleil dans de l’eau de mer avec des têtes de crevettes, un peu moins aléchant pour nous petit européen. On trouve également des bananes cuites, du taro, du cochon rôti ou du uru, le fruit de l’arbre à pain qui peut se déguster frit (on a testé chez Sabine et Eric, les amis qui nous ont hébérgés à Tahiti, c’est vraiment délicieux, voir ici). Ces plats sont cuit à l’étoufé sur des pierres volcaniques chaudes qu’on disposent dans un trou, les aliments sont ensuite recouverts de feuilles de bananier et tout cela cuit durant 3-4h (enfin il y a encore d’autres étapes, mais en résumé c’est cela, plus de détails ici. C’est le four à la tahitienne ! Bref, on s’installe au restaurant les pieds dans le sable face au lagon, on profite de cette belle éclaircie pour se baigner et admirer les belles couleurs du lagon. Après ce stop bien intéressant, on dit aurevoir à Ronald et on reprend notre route pour le camping à 5 km de là. On passera notre dernière nuit sous des trombes d’eau, au mois on sait que notre tente est bien étanche ! Après cette nuit un peu agitée, on se réveil sous la pluie pour prendre notre vol pour rejoinde l’île de Huahine, qu’on appelle ici la « Sauvage ». Jeff vient récupéré le scoot est nous propose de nous déposer en ville, à seulement 6km de l’aéroport, ce qui nous évite d’atteindre les bus locaux et d’arriver 4h en avance… Cela nous laisse même le temps de faire quelques courses pour nos trois jours à Huahine. Merci Jeff! On finira par être pris en stop par une famille tahitienne à l’arrière de leur camionnette pour les derniers kms.

Où dormir : Le Camping Nelson à 1’800 francs par personne. Il y aussi des dortoires et des chambres. Pas de pickup à l’aéroport, il faut s’y rendre par ses propres moyens, stop ou bus selon l’heure d’arrivée des ferry qui viennent de Tahiti.

Que voir et faire : Le nourrisage ou juste la baignade avec les raies et des requins devant l’Hôtel Tipanier, la location de kayak est d’environ 1’000XPF par heure. Le tour de l’île en scooter, 5’000 francs pour les 24h avec Moorea Fun Bike (numéro de Jeff: + 689 87 709 695). Il suffit de l’appeler et il viendra vous livrer le scoot n’importe où sur l’île. Il y a quelques jolies activités à faire sur l’île, que cela soit dans le lagon ou sur l’île même, comme des marches, notamment celle de la route des ananas ou du col des trois Pinus (1h30 aller-retour, mais d’autres marches de 5-7h aussi), mais aussi de beaux points de vue ou encore le centre de secours de tortues à côté de l’hôtel Intercontinental.

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