Myanmar Bilan et Budget

Notre bilan pour le Myanmar

« La Birmanie, un pays différent de tout ce que vous connaissez », de Rudyard Kipling. Cette phrase résume assez bien notre sentiment après l’avoir visitée. Malgré les années et l’arrivée progressive du tourisme, ce pays a gardé, pour le moment, toute son authenticité et son identité. Elle est étonnante et surprenante, pleine de beauté et de diversité. On ne peut qu’être émerveillé en la découvrant avec ses milliers de stupas et de pagodes, comme le site de Bagan ou la région de Hpa an. On ne la surnomme pas pour rien «Le pays des pagodes ». En trois semaines de voyage, on a vu et découvert tellement de belles choses et de belles personnes, qu’il est difficile d’en revenir inchangé. Cette population nous a vraiment touché, de part son accueil et son sourire, mais également de part sa richesse culturelle et religieuse. Elle compte d’ailleurs plus de 500’000 moines qui forment la communauté des Sangha. Tout homme bouddhiste birman doit vivre au moins deux fois dans sa vie dans un monastère, en tant que novice (samanera) entre l’âge de 10 ans et 20 ans, et ensuite en tant que moine à part entière (hpongyi) à n’importe quel moment de sa vie. On a d’ailleurs observé beaucoup de jeunes garçons portant la robe et un bol pour la cérémonie du noviciat (shinpyu). C’est également à cette occasion que les bouddhistes peuvent faire une offrande en y déposant de l’argent ou de la nourriture. Il y a également de nombreuses nones (dasasila), elles doivent se raser la tête et porter une robe rose pâle, mais le statut n’est pas le même que ceux des moines, il est moins préstigieux.

La Birmanie est également riche au niveau culturel, avec plus de cent groupes ethniques. La répartition des éthnies est surtout dûe à la topographie du pays. Le groupe le plus grand, les Bamar ou Birmans, occupe la majorité du pays, à savoir la plaine centrale qui est aussi la région la plus fertile. La plupart des autres groupes ethniques vivent plus isolés dans les montagnes, comme à l’est avec les Shan (à découvrir ici) que nous avons pu rencontrés, les Karen (femmes girafes), ou, plus au nord avec les Chin et à l’ouest les Rakhine (femmes tatouées sur tout le visage). Le nom de Myanmar paraît d’ailleurs être plus représentatif de la diversité ethnique que la « Birmanie » qui ne regroupe que les Birmans, même s’il a été choisi et imposé par la junte. C’est en tout cas que ce que nous ont précisé certains habitants lors de nos discussions.

On a eu la chance de voir ce pays aujourd’hui, et avant, peut-être, un grand changement dû au tourisme de masse. De plus, pouvoir assisster à cette période historique, de la monté du parti de An Suki et de son accession  au pouvoir, est également unique et impressionant. On pourrait encore vous en dire beaucoup sur ce magnifique pays, qui a tellement à offrir, mais le mieux reste encore de le découvrir par vous-même, donc n’hésitez plus et foncez !!!

Notre itinéraire

Du 16 décembre 2015 au 6 janvier 2016 (21 jours)

Yangon – Mawlamyine – Hpa an – Yangon – Bagan – Kalaw – Inle Lake – Hsipaw – Pyin Oo Lwin – Mandalay

 

Carte_Birmanie

 

Notre budget

Pour vous aider à visualiser notre budget au Myamnar, voici un bilan de nos dépenses par catégorie de coûts. On aurait pu faire moins cher mais on s’est lâché sur 2-3 achats souvenirs. Le treks sont comptabilisés dans le secteur visites, d’où un montant relativement élevé. Les visas ne sont pas pris en compte dans ce budget.

Coût du visa : 50$ en ligne, mais possibilité de le faire depuis l’ambassade pour bien moins cher

1 CHF = 1’300 Kyats (décembre 2015)

Total des dépenses au Myanmar 1014.05 CHF pour un total de 21 jours

Moyenne générale par jour et par personne: 24.15 CHF

Graph_Birmanie

 

Ce qu’on retient du Myanmar

  • Les sourires : On dit toujours que la Thaïlande est le pays du sourire, mais c’est en fait le Myanmar qui l’est réellement. Comment ne pas être charmé par sa population si souriante en toutes circonstance. Il suffit d’un simple regard pour déclencher un sourire qui paraît réellement sincère et surtout qui ne semble pas cacher une quelconque attente commerciale (comme cela a pu être le cas certaines en Thaïlande). Ainsi, que ça soit dans un magasin, au restaurant, dans la rue, dans un bus ou depuis un train, on voit des sourires sur tous les visages, et si ce n’est pas le cas, il suffit généralement d’un simple échange visuel pour le déclencher. On oublie trop souvent sa force et la douceur qu’il dégage, alors que chez nous, pour combler ce vide, on se sent obliger de distribuer des « free hugs » dans la rue ou de faire des thérapies par le rire… Ca nous fait réaliser que si nous étions aussi simplement souriant, à coup sûr nous n’en aurions pas besoin et ça rendrait les échanges de la vie quotidienne plus légers et plus joyeux.
  • Son histoire : Quelle soit lointaine ou récente, positive ou négative, l’histoire du pays est riche et complexe et se vit chaque jour durant le voyage. Il faut également garder à l’esprit qu’elle est entrain de s’écrire maintenant, avec notamment les changements politiques très récents, et que la population se trouve dans un chamboulement quotidien, dans l’attente et l’espoir de changements, qu’on leur souhaite bien entendu positifs. Et de son riche passé, on en trouve ainsi des vestiges partout dans le pays, dont la plupart sont entretenus ou reconstruits car ils sont toujours le centre d’activités religieuses régulières.
  • Les paysages et nos treks : A parcourir le pays en bus, en train et à pied, on a vu défiler les paysages, tantôt montagneux, tantôt lacustres, tantôt fluviaux, tantôt urbains. Mis à part les grandes villes qui accueillent des montagnes de détritus sur le bord des routes, le reste paraissait encore assez « propre ». Les treks sont une aventures à ne pas manquer, que ça soit pour décrouvrir des paysages naturels vierges ou façonnés par l’agriculture, ou simplement aller à la rencontre des populations et des ethnies des villages retirés, qui semblent vivre dans un autre espace temps, sans électricité ni eau courante, mais malgré tout avec un smartphone à la main… L’agriculture est également hors du temps, les champs se labourent avec des bœufs, les piments se récoltent à la main, mais on trouve sur le bord des chemins des sacs d’engrais Syngenta… Ce qui nous a réellement marqué c’est bien ce bond dans le passé, qu’on ne connaît que sur les photographies de nos grand-parents, mais avec un pointe de technologie qui rend le panorama complètement moderne et actuel. Fabuleux de beauté, de nature, d’authenticité ou de sérénité, les paysages sont bien singuliers et souvent entachés d’une plus ou moins grande touche bouddhiste (temple, pagode, statue) qui leur donne toute une valeur esthétique et spirituelle.
  • Les sites religieux : On parle souvent du Mayanmar comme le pays au mille pagodes, et c’est peu de le dire, il y en a effectivement partout, partout, partout. C’est jusqu’à maintenant la population la plus religieuse que nous ayons cotoyée, et le pays tout entier respire le bouddhisme. Et bien sûr, les édifices religieux sont à la hauteur de la ferveur des birmans pour Bouddha. Certains constructions sont énormes, d’autres ont été érigées à des endroits improbables, mais tous sont splendides et généralement très bien préservés, car souvent encore utilisés. La qualité des sites historiques réside également dans le fait qu’ils y a encore peu de visteurs et qu’ils ne sont pas encore formaté au tourisme de masse.
  • La simplicité : Vous l’aurez déjà compris, la Birmanie on a adoré ! L’une des raisons qui rend ce pays si spécial à nos yeux est sa simplicité de vivre, surtout dans les petits villages qu’on a découvert. La population est si accueillante et chaleureuse, et comme on l’a mentionné plus haut, un regard suffit pour déclencher un sourire. Durant nos treks, on a eu la chance de dormir chez l’habitant et de goûter quelques heures à cette simplicité et cette tranquilité qui font la force de ces populations. Une vraie leçon de vie pour nous, qui n’arrêtons pas de nous accrocher au temps qui passe, pour toujours aller plus vite, en oubliant parfois de juste savourer le moment présent. On est bien d’accord, ils nous restent encore bien du travail, mais cette expérience nous a aidé à en être plus conscient.
  • La beauté de sa population : La population aura été notre vrai coup de cœur pour ce pays. En plus d’être chaleureux, ils sont beaux. Des traits à la fois doux et chauds, des sourires à n’en plus finir (parfois sans dents), saupoudrés de tanakha, les visages sont vraiment magnifiques.
  • L’artisanat local : Quand on dit que la Birmanie est un pays riche, ce n’est pas que pour ses ressources naturelles tels que le teck ou les pierres précieuses, c’est également pour ses artisans. Notamment à Inle Lake, où l’artisanat occupe une grande place dans le commerce de la région (voir article ici), mais également à Bagan avec ses objets en laque (voir l’article ici).
  • Les stop de bus au milieu de la nuit : Il fallait bien qu’il y ait quelques chose de négatif à dire sur ce pays… Pour nous, le gros bémol a été les transports en commun. Du fait que la Birmanie soit encore si peu ouverte au tourisme, les trajets d’une ville à une autre prennent vraiment beaucoup de temps. Pour 300km de route, il faut bien compter 8h ! Et le gros soucis, c’est que rien n’est vraiment prévu pour accueillir les voyageurs, donc on débarque  souvent au milieu de la nuit entre minuit et 4h du matin, dans la ville, où il faut toquer aux portes des quelques auberges, et réveiller le responsable pour pouvoir dormir au chaud. Au final, on s’y est habitué, mais les premières fois peuvent un peu surprendre. Autant de dire que trois semaines en Birmanie, ce n’est pas vraiment de tout repos!

Sites visités et inscrits à l’UNESCO

Il n’y a qu’un seul site inscrit au patrimoine de l’Humanité pour le moment dans le pays, et c’est les anciennes cités Pyu que nous n’avons pas visitée. Il y a cependant de nombreux sites qui sont sur la liste indicative, et qui devraient être proposés dans les prochaines années, tel que Bagan, et les anciennes citées de la Haute Birmanie autour de Mandalay. On notera quand même que le lac Inlé fait parti du réseau de l’UNESCO Man & Biosphere.

Nos rencontres

Yangon : Dès notre deuxième jour dans l’ancienne capitale, on a eu la surprise de retrouver Lucie et Pierre, nos amis du Flapping Duck à Bangkok (lire l’article ici), à la réception de notre guesthouse. Autant dire qu’on a bien profité de nos deux jours ensemble pour visiter les alentours et partager une belle soirée sur le rooftop de Kayvan, leur couchsurfer (à découvrir ici).

Mawlamyine : Après notre belle rencontre en Chine avec Pato et Lu (à lire et visionner la vidéo ici), nous voilà reparti pour de nouvelles aventures avec Francis et Roxane, un couple de québecois en or, et avec qui on a sillonné la Birmanie durant quasiment trois semaines, et vécu de bien nombreuses aventures et des moments magiques, et notamment fêté Noël à Bagan (à lire ici). Une amitié qui ne fait que de commencer !

Hpa an : Pour notre troisième stop dans le pays, on a rencontré bien du monde, comme un couple de français Marine et Arnaud, avec qui on a partagé une superbe journée tuk-tuk à travers différents sites religieux de la région (leur page Facebook ici). Mais c’est sans oublier les retrouvailles avec Loïc, également une rencontre du Flapping Duck, accompagné de deux françaises avec un bien beau projet, des reportages vidéos et photos sur les espoirs et les rêves de la jeunesse à travers le monde (leur site Horizon ici ou facebook ici ).

Kalaw : Un bon trek ne peut se faire sans un bon guide, merci encore à Soe et sa femme (22 et 21 ans), pour ces deux magnifiques journées (à lire ici).

Hsipaw : Sur la fin de notre voyage, on a eu le plaisir de rencontrer Victor et Maxime, deux français au top, avec qui on a vécu une sacrée aventure pour nouvel an (à lire ici), et avec qui on a également partagé notre trek à Hsipaw. Comme pour Kalaw, là encore un très bel échange avec notre guide, Tom-Tom. Grâce à nos nombreuses discussions, on a ainsi pu apprendre et comprendre bien des choses sur la Birmanie et la vision des birmans sur leur pays et le monde. Merci pour cette richesse que tu nous a fait partagé en toute simplicité !

Mandalay : Au hasard d’une ruelle, on retrouve Victor et une amie à lui, avec qui on partagera notre dernier repas dans le pays. On ne pouvait pas terminer notre aventure ici, sans revoir nos très chers amis, Pato et Lu, qui eux arrivaient tout juste de l’Inde. Malheureusement, le temps passant toujours trop vite, juste le temps de se raconter nos aventures et d’échanger quelques tips, qu’il est déjà temps de se dire aurevoir.

Le Myanmar, est-ce qu’on y retournerait ?

OUI !!!! C’est un pays en plein développement touristique. En quelques années, les choses ont déjà beaucoup évoluées, que cela soit au niveau politique, avec un parti démocratique enfin au pouvoir (votation novembre 2015), ou au niveau du tourisme et à l’accès à la mondialisation (bien ou pas bien c’est un autre débat). On est donc bien content de l’avoir visitée aujourd’hui, avant le gros boum qui s’annonce, mais également impatient de la revoir dans quelques années et de la retrouver, on l’espère, avec sa même authenticité et sa si belle simplicité! Espérons que le pays arrive à intégrer cette nouvelle donne dans son évolution et sa modernisation, et à absorber les changements que cela implique tout en réussissant à garder ce qui fait sa singularité, les sourires et la gentillesse de sa population.

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