Hsipaw, un trek dans la province Shan

Un nouvel an pas comme les autres

 

IMG_3327Sur le papier, le trajet Inle – Hsipaw n’est pas si long, 300km à vol d’oiseau, mais c’était sans compter sur un détour par Mandalay (car pas de route directe vraiment praticable en bus) qui pousse le voyage à plus de 530km et 13h de bus. Comme d’habitude ici, notre arrivée dans la ville se fait encore une fois en plein milieu de la nuit, mais cette fois-ci, on avait réservé une chambre à l’avance dans une petite auberge au centre ville (pour la nuit suivante bien entendu !). Après quelques tentatives pour réveiller le gérant, on arrive enfin à entrer dans l’établissement pour y dormir nos quelques heures de sommeils restantes avant le lever du jour. Ca y est, on est le 31 décembre… On passe donc notre dernier jour de 2015 dans cette petite ville sympathique, qui se trouve dans la province Shan au nord de la Birmanie, proche des zones encore fermées au tourisme. C’est une petite bourgade d’environ 10’000 habitants, articulée autour de deux grandes routes passantes, située au bord d’une rivière et reconnue notamment pour ses trek dans la campagne voisine et ses nombreuses ethnies qui y vivent.

On se dirige vers l’auberge Mr. Charles qui héberge une agence pour organiser des trek, et ici c’est nettement moins « industriel » qu’à Kalaw. On décide de partir le lendemain 1er janvier pour deux jours de balade, et le jeune guide avec qui on parle nous averti déjà, avec un grand sourire, qu’il ne sait pas encore s’il nous conduira… y a-t-il une petite fête de prévue ce soir? La réponse est toute trouvée lorsqu’on tombe sur une affichette à l’auberge qui invite tout le monde à la fête de Nouvel An en haut de la Sunset Hill, une colline qui surplombe la ville, et au sommet de laquelle se trouve un temple. Nourriture offerte, musique et danses locales, et le clou du spectacle, un ballon de 5 mètres de diamètre sera envoyé dans le ciel pour l’occasion. Notre soirée est donc toute trouvée pour terminer l’année en beauté ! Françis en Roxanne repartant le lendemain à Mandalay, on  espère qu’il y ait d’autres personnes motivées à faire le trek le 1er jour de l’an car le nombreIMG_3269 minimum de participants est de 4. Deux jeunes français qui séjournent à Mister Charles, Victor et Max, se joignent à nous pour la marche et c’est l’occasion de faire plus ample connaissance au restaurant avant d’aller sur la colline. On a quand même bien rit en voyant débarquer Max, de Paris, avec un T-shirt « tu Suze le premier soir ? », référence à la célèbre boissons alcoolisée jurassienne ! Une fois rassasiés, on tente de trouver un tuk-tuk pour nous emmener au sommet, et après une longue négociation, on finit par en motiver un. Mais arrivé à la moitié de la colline, le tuk-tuk tombe en rade !!! On était un peu trop lourd pour lui. A peine descendus du véhicule, qu’on croise de nombreuses voitures et scooters, ni une ni deux, on embarque dans deux pick-up avec d’autres villageois, instruments en main et chantant à tue tête « Happy New Year, happy New Year » ! Une sacrée ambiance pour terminer cette année en beauté !!! Arrivés au sommet, on découvre une suberbe vue sur la ville, mais également un temple où les villageois allument des bâtons d’encens et prient. On a juste le temps de débarquer, que nous voilà plongés dans une atmosphère totalement nouvelle et suréaliste. On est là au milieu des villageois, fêtant à leur manière la nouvelle année, nous offrants des batons d’encens à planter devant Bouddha et de la nourriture. L’accueil est si chaleureux et plein de joie, qu’on ne peut qu’apprecier ce moment. Lorin commence à discuter avec un jeune birman qui lui explique que la cérémonie du ballon d’air chaud va bientôt débuter, et nous y guide. On est donc là à attendre que le ballon soit envoyé dans les airs, ce qui a pris tout de même une bonne heure… Le moment tant attendu arrive, et le spectacle est juste magique. On admire tous ce grand ballon de PC3101575m de diamètre, où est inscrit « Happy New Year 2016 Hsipaw », s’envoler dans un ciel noir. On ne voit presque plus les petits lampions qu’ils avaient allumés, quand soudain, enfin 50m plus haut, le ballon s’embrase, se dégonfle et chute…. en feux ! Les villageois se dépêchent d’aller vite éteindre les quelques flammes restantes lorsqu’il touche le sol, on préfère éviter le grand feux de joie pour Nouvel an. Le spectacle terminé, on se dit qu’il ne faudrait pas trop trainer pour redescendre, surtout qu’on aimerait poursuivre la soirée chez Mr. Charles, où apparament la fête bas son plein. On trouve un tuk-tuk à moitié rempli par des locaux, que le chauffeur s’empresse de faire vider pour faire monter tous les touristes…business is business… Assez mal à l’aise, on hésite à grimper dedans, mais pas trop le choix, car tous les autres touristes s’y pressent. On finit par s’entasser à onze à l’arrière, ce qu’on aurait peut-être pas dû faire. En effet, à la moitié du chemin, exactement où notre premier tuk-tuk avait calé, celui-ci, manque son virage et finis dans un talus, pour ensuite se retourner ! Sympas cette fin d’année !!! On peut dire qu’on a réellement terminé sur le toit! Heureusement plus de peur que de mal, il n’y a que quelques bosses et égratignures, mais cela aurait pu être bien pire, car dans le virage suivant on aurait fini dans un fossé !!! Enfin voilà, il est 21h30 et on se retrouve perdu dans cette colline sans transports et peu sous le choc tout de même. Le chauffeur et son tuk-tuk sont déjà reparti. On finira notre virée à marcher durant 45 min jusqu’à notre auberge, éclairé par la lumière de nos téléphones, et à regarder un petit film bien en sécurité dans notre lit ! Il est minuit! Bisous, Bonne année et Bonne nuit ! Un super nouvel an bien original dont on se souviendra longtemps !!!

Notre trek chez les Shan

 

P1010209Après une petite nuit de sommeil et une soirée bien mouvementée, on démarre notre deuxième trek en Birmanie avec Mr. Charles. Mais avant cela, nous nous séparons de Roxanne et Francis, que nous retrouverons plus tard à Mandalay. Notre guide, Tom-Tom, se débrouille vraiment bien en anglais, on se réjouit donc de pouvoir partager et échanger avec lui sur son pays et sa culture. Le départ se fait directement depuis le centre ville de Hsipaw, on se faufile dans des petites ruelles, où on découvre comment sont préparées les nouilles de riz. Tom-Tom nous explique comment les pâtes sont confectionnées et séchées, pour être ensuite vendues chez les commerçants de la région. On continue ensuite notre chemin, en passant entre les rizières et différents champs, où les fermiers travaillent le sol à l’aide de charrettes tirées par des bœufs. Le beau temps en revanche n’est pas trop de la parti, il y a pas mal de brume, mais l’effet n’est pas si mal que cela au final, ça apporte une petite touche « mystique » à l’ambiance du trek. On finit par faire une première pause dans un tout petit village, où, juste en face une femme lave son linge dans un petit canal. L’atmosphère y est vraiment apaisante, on se sent vraiment bien. Apès une micro sieste pour Max, qui décuve de son nouvel an, on repart bien motivé. Après deux heures de marche, on commence un grimper un peu. Le paysages change complétement, on se retrouve avec P1010124une végétation plus tropicale, entourés par d’immenses bananiers. On poursuit notre route sur des petits sentiers, où de temps en temps nous rencontrons quelques habitations. Second stop thé et petits encas, tout cela face à la vallée. Pas le temps de rêvasser qu’on repart pour quelques heures de marche jusqu’au village de Pankam, pour la pause déjeuner. On a peine le temps d’admirer les deux immenses banyans à l’entrée du village, que la pluie commence à tomber. On va vite se mettre à l’abri chez la famille qui nous acceuille pour le repas. Eh bien, on avait pas encore vu la pluie en Birmanie, mais quand il pleut, il pleut. Une jolie averse tropicale pour accompagner le thé vert, en étant assis autour d’un bon feu avec le chat de la famille sur les genoux. C’est sûr cela aurait pu être bien pire. Tom-Tom nous demande tout de même si nous voulons continuer le trek ou rester ici pour la nuit. Il est à peine 14h, et après 5h de marche, il nous reste plus que 3h jusqu’au village dans lequel on est censé dormir. Malgré le temps capricieux, on décide de poursuivre. Après deux tentatives pour essayer de ne pas reprendre la marche sous la pluie, la troisième sera la bonne. Enfin du soleil et un temps agréablP1010185e pour profiter du paysage. On est bien content d’avoir fait le choix de continuer, la route est assez bonne, à peine glissante par moment. Nos efforts sont enfin récompensés losrqu’on s’immisse dans une dense forêt tropicale, la vraie jungle. On avait encore jamais vu un tel paysage, des arbres de plus de 20m de haut, une petite rivière se faufilant entre l’épaisse végétation qui laisse juste passer quelques rayons de soleil, et tout cela dans un calme qui laisse place aux chants des oiseaux et au bruit de l’eau. Pour nous c’est clairement le plus beau paysage qu’on aura vu durant ce trek. Tom Tom s’entraînant pour une course, il nous lance le défi de le suivre en courant dans la montée… mauvaise idée on aurait pas du, le reste de l’ascension a été un peu difficile ! Une fois sortis de la jungle, on fait une petite pause car Tom-Tom est un peu fatigué (en fait pas encore totalement remis de sa fête de la veille). On continue notre marche entre champs et rizièresP1010232 pendant encore une heure pour arriver au village, où on découvre à l’entrée, le plus grand Banyan qu’on ait vu. Un magnifique, gigantesque et incroyable arbre qui trône là depuis des siècles, car ici on ne coupe jamais un Banyan ! On est accueilli pas la famille qui nous héberge, avec un petit thé autour du feu devant la maison et par les enfants qui jouent juste à côté. Chaque petite maisonnette possède son petit potager bien fourni, ses enfants qui s’amusent et son petit hangar pour la charrette (des fois un scooter, très rarement une voiture). Le village est calme, et la nuit tombe déjà, c’est l’heure d’aller manger et comme à Kalaw, le repas est plein de nouvelles saveurs. Les treks sont en effet un excellent moyen de découvrir la cuisine locale de manière totalement différente que dans les restaurants, où, au final on finit toujours pas tourner un peu en rond. La soupe de jeunes feuilles de Banyan nous marquera encore longtemps ! C’est autour du feu qu’on prend le temps de discuter tranquillement avec Tom Tom et de découvrir encore un peu plus la Birmanie et ce jeune homme plein de rêves. On se rend compte encore une fois de la posture délicate, et malheureusement précaire, dans laquelle se trouve la jeune génération birmane, qui aspire à se développer, à voyager, ou simplement à trouver du travail, mais qui au final, se trouve souvent coincée entre une envie de s’émanciper, qui vient d’ailleurs au travers des médias et internet, et les réalités politiques et économiques du pays qui les privent de nombreuses possibilités. Ainsi, Tom-Tom qui a commencé ses études de droits, n’a pas pu encore les terminer, car il est parti travailler en Chine un moment, mais en est revenu, car être birman dans le sud de la Chine n’est, semble-t-il, pas sans risques P1010253(comme dans les autres pays proche de la Birmanie d’ailleurs). Il profite maintenant d’être guide, de côtoyer des touristes, de transmettre sa culture, et rêve à pouvoir aider les populations Shan pour que les enfants des villages puissent poursuivre leurs études secondaires en ville, ce qui n’est souvent pas possible pour des questions de coûts. La discussion a été dans tous les cas extrêment intéressante et nous avons été touché par la sincérité des ambitions de Tom-Tom. On se retrouve une fois de plus sous un ciel dont on ne soupconnait pas qu’il puisse être constitué d’autant d’étoiles, car ici, il n’y aucune pollution lumineuse ! Quelques villageois ont le luxe d’avoir des panneaux solaires pour alimenter quelques ampoules, mais les autres ne s’éclairent qu’à la bougie, au feu de bois ou pas du tout. Il est malheureusement difficile de communiquer avec notre famille d’accueil car ils ne parlent pas anglais, mais un dialecte bien régional que notre guide ne parle pas courament. On s’est donc surtout contenté d’échanger avec des gestes et des sourires et comme toujours, leur gentillesse est au rendez-vous. Après une belle et bonne nuit de sommeil dans un calme encore jamais rencontré, on repart pour 4h de marche afin de retrourner dans la valléeP1020288 et atteindre les Hot Spring tant attendues. On commence sous le soleil, mais on entre rapidement dans une brume qui devient ensuite un brouillard assez épais offrant une vision joliement lugubre. La marche est facile car on ne fait que redescendre, au milieu des champs et des rizières d’abord puis des plantations de cannes à sucre, dans lesquelles ont a rencontré des paysans qui produisent de délicieux pains de sucre brun qu’on a dégusté à peine refroidis ! Après encore quelques dizaine de minutes de marche, on arrive dans un petit village où un tuk-tuk nous attend pour nous amener aux fameuses Hot Spring. Bon, on avoue les bains birmans ce n’est pas tout à fait le même concept que par chez nous. Ici, ils sont surtout utilisés comme moyen de se laver dans une eau chaude. Quand on a vu l’état de l’eau, surtout dans le bassin des femmes, Nath a préféré passer son tour. Faut quand même dire que le bassin des hommes se déversse dans celui des femmes, donc c’est vrai qu’au niveau propreté et hygiène on a vu mieux. Après une petite demie-heure dans les bains, on rentre direction notre auberge, pour cette fois-ci, vraiment nous laver! On profite encore un peu de l’ambiance de la ville, en allant manger avec Victor, un plat conseillé par Tom Tom. C’est le Mohinga, une spécialité qui consiste en une soupe de nouilles de riz (avec plein d’autres choses dedans), juste délicieuse et à un prix imbattable de 400 kyats (0.30.-). 12509137_1029264010427006_7697806179074916069_nPour nous cela à clairement été l’un des meilleurs repas qu’on ait pu tester en Birmanie. Ne voulant pas nous arrêter sur cette bonne découverte gustative, on décide d’aller essayer les soit disant meilleurs milkshake à l’avocat de la ville chez « Yuan-Yuan et Mr. Shake », qui d’ailleurs s’amuse à prendre en photo tous ses clients pour les poster sur facebook. Notre dernière soirée sur Hsipaw se terminera sur une note plus que positive, ce qui nous motive encore plus à tester le fameux train reliant la ville à Pyin U Lwin, passant sur l’un des plus hauts ponts de la Birmanie, toute une aventure !

 

Infos utiles et Galeries Photos



Ever Green Guesthouse : 17’000 Kyats pour une chambre avec lit double et salle de bain privée.

Trek avec Mr. Charkes : Vous avez le choix comme pour Kalaw, entre la formule 3jours/2nuits, 2jours/1nuits ou juste une journée d’excurion. Il faut être minimum quatre, cela revient à 30’000 kyats pour les deux jours (repas et hébérgements compris). Il y a plusieurs itinéraires possibles (hot spring ou waterfall). On tient quand même à préciser que les hot springs ici, c’est juste deux bassins (bétonnés) différents homme/femme, où les gens viennent se laver… Ne vous attendez pas à de vrais bains chauds naturels !

Yuan-Yuan Mr.Shake : Le shake bar se situe à 2 min de la guesthouse de Mr. Charles, sur la route principale. Vous trouverez toutes sortes de shake, notamment la spécialité du pays, celui à l’avocat pour 1’000 kyat.

Où trouver le Mohinga : Un petit stand sur la route menant à la gare, à côté de la poste. 400 kyats le bol avec un œuf.

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