Cienfuegos et Trinidad, au coeur de l’époque coloniale

Cienfuegos, la coloniale

Après une petite pause balnéaire de quelques jours dans la magnifique région de Playa Larga, on change de province pour nous rendre d’abord à Cienfuegos, et ensuite à Trinidad. Un trajet de 3h en tout, qui nous a fait passer à travers la superbe campagne cubaine. Reconnue pour son centre historique classé à l’UNESCO et sa baie considérée comme l’une des plus belle des Caraïbes, la ville de Cienfuegos était surnommée la « Perle du Sud » à l’époque coloniale. C’est Christophe Colomb qui découvrit tout d’abord la baie en 1494, puis les espagnols y bâtirent une forteresse au XVIIIème siècle, et pour finir, les français s’y installèrent au XIXème et y construisirent le centre-ville historique actuel, reconnu donc pour son architecture coloniale remarquable et classé à ce titre comme patrimoine culturel de l’Humanité en 2005.

C’est donc en plein centre historique qu’on va de se parquer, sur la place José Marti, entourée de fabuleuses constructions colorées abritant de nombreuses terrasses, des magasins et des musées, et dont le parc central abrite un arc de triomphe et plusieurs statues, témoignant de l’importance historique et culturelle du lieu. On se balade tranquillement dans les ruelles avoisinantes afin trouver un endroit pour manger, avant de descendre la rue Santa Isabel, sur laquelle se trouve un marché touristique et pléthore de boutiques d’artisanat et d’art sur tout son long. On rejoint ainsi le bord de la fameuse baie, d’où on peut en admirer l’immensité depuis le bout du ponton, avec quelques pélicans qui se baladent au dessus de nos têtes. Il y a pas mal de touristes et on comprend bien l’attrait que suscite le centre-ville, car effectivement chaque bâtiment possède les traits de cette architecture coloniale si reconnaissable, et on se sent bien vite plongé dans un monde à part. On termine notre escale en allant nous balader à « la Punta Gorda », en empruntant le Paseo el Prado. Et il faut avouer qu’il y a de bien belles constructions, particulièrement le « Palacio de Valle », un hôtel-restaurant luxueux, mélangeant à lui seul les styles gothiques, mauresques, romans et vénitiens de manière sublime. Il y a donc une belle promenade à faire jusqu’à la pointe tout en longeant le bord de la baie. En ce qui nous concerne, nous l’avons fait en voiture lorsque nous sommes reparti en direction de Trinidad, mais nous aurions volontiers pris le temps de flâner un peu plus au milieu de ce joli quartier.

Trinidad, la multicolore

On reprend notre périple au travers des petites routes campagnardes, pour finir par retrouver la côte, où on repère ici et là quelques carcasses de crabes écrasées qui témoignent de la migration entamée le matin même, comme à Playa Larga. On se rend donc dans la province de Sancti Spiritus pour atteindre la fameuse ville de Trinidad, elle aussi classée par l’UNESCO en 1988 déjà, pour son magnifique centre historique, si authentique, coloré et vivant, au style colonial bien particulier. Fondée en 1514 par un conquistador espagnol, elle doit son essor à la culture de la canne à sucre et au commerce d’esclaves. Malgré le fait qu’elle ait été restaurée, elle a gardé toute sa dimension historique et si on fait abstraction des nombreux touristes, on a vraiment une impression de retour dans le passé lorsqu’on se balade dans les ruelles pavées, bordées par les maisons aux murs pastels dont chaque fenêtre est protégée par des barreaux parfois sculptés, parfois droits, en bois ou en métal. Le centre-ville est interdit à la circulation, sauf pour les habitants (et les touristes qui, comme nous, ont une Casa Particular centrée et une place de parking à disposition). Les ruelles sont donc relativement calmes, mais tout de même remplies de nombreux badauds qui photographient à tout va les nombreux monuments et bâtiments qui jalonnent chaque allée. On prend possession de nos chambres situées à deux pas de la tour des bandits (abritant le musée national de la lutte contre les bandits) et de la petite plazuela del Cristo si vivante, où chaque jours se retrouve un groupe de vieux musiciens qui vient jouer quelques notes de salsa durant l’après-midi. Nos chambres se trouvent au fond de la maison juste après un patio, et ne possèdent pas de fenêtre, mais juste une ouverture à côté de la porte, bien gardée par des barreaux. C’est pas les chambres les plus accueillantes, mais c’est pas bien grave, car on a accès à la terrasse juste au dessus, d’où on a une vue imprenable sur la vallée, pas mal pour prendre le petit déjeuner (si le temps est avec nous, car c’est plutôt très nuageux et humide). Entre deux averses, on part à la découverte de ce « village dans la ville », car en réalité l’agglomération est bien plus étendue. Très vite on se pose chez Don Pepe, célèbre pour ses cafés tellement originaux et délicieux (quel bonheur de retrouvé notre fameux Ice Coffee qu’on a découvert en Asie), situé sous un manguier qui laisse régulièrement tomber ses fruits et qu’il suffit de ramasser par terre pour se régaler. On croise des cow-boys sur leur chevaux, on rentre dans une petite épicerie locale où la liste des prix (en pesos bien entendu) est affichée sur une ardoise accrochée au mur, car au final il y a moins d’une vingtaine d’articles en vente, on admire les façades colorées portant les barreaux des fenêtres entre lesquels on distinguent les regards de certains habitants qui semblent parfois un peu dépités par le nombre de touristes qui se promènent dans leurs rues. On s’en va goûter un mojito vendu comme étant le « Mejor del Mundo » et dont ce petit slogan au dessus de la fenêtre du bar où il est servi à l’air de faire grand effet aux touristes. Et bien en fait, il était pas bon du tout et on en fait des bien meilleurs à la maison! Qu’à cela ne tienne, on est dans un environnement tellement dépaysant et agréable qu’il suffit de passer sa soif avec une bonne bière sur une terrasse au dessus de la Plaza del Mayor et tout rentre dans l’ordre. On passe la soirée sur la terrasse d’un restaurant qui nous propose en même un petit spectacle de danse latino réalisé par de jeunes danseurs et danseuses qui semblent prendre un plaisir immense à se produire devant la poignée de clients qui se trouve avec nous. Vu que la météo nous offre une matinée ensoleillée pour notre seconde journée sur place, on décide d’aller découvrir la playa Ancón, à 15 minutes de voiture, pour profiter encore une fois de la mer des caraïbes et s’installer sur des transats pour un moment de bronzette. Sable blanc, eau turquoise et soleil, il ne nous en faut pas plus pour nous rendre heureux et on barbotte en famille dans ce cadre paradisiaque durant une bonne partie de la journée, avant de retourner au centre-ville pour aller manger dans l’un des nombreux restaurants qui proposent souvent des tables dans des cours intérieures ou sur des terrasses assez sympathiques et loin de l’agitation de la rue. On termine notre soirée devant notre Casa Particular en nous laissant tenter par un cocktail dans le bar d’en face (et là le mojito était meilleur). On hésite fortement à suivre un groupe de touristes qui montent la rue pour aller poursuivre la fête dans la discothèque du village, la Ayala Disco, très originale car elle se trouve dans une grotte naturelle. Mais la fatigue aura eu raison de nous et c’est plutôt dans nos lits qu’on se dirige, car demain on a pas mal de route pour nous rendre à Jibacoa, sur la côte nord.

Infos utiles et Galerie Photos

A voir à faire à Cienfuegos 

Le centre historique: Il suffit de se rendre au Parque Jose Marti pour être en plein coeur du centre historique et se balader tranquillement dans les ruelles adjacentes.

Le jardin Botanique Soledad:  le plus ancien Jardin botanique de l’île et s’étendant sur près de 97 hectares, il se trouve à environ 14 km du centre-ville

La Punta Gorda: idéal pour y admirer le coucher, la balade sur le Paseo del Prado longeant la baie est sympathique et permet d’admirer parmi les plus beaux monuments de la ville.

A voir, à faire à Trinidad

Il y a beaucoup d’activités à faire Trinidad même, et dans ses alentours et ce n’est pas un hasard s’il s’agit de l’une des régions les plus touristiques de l’île. Entre visites culturelles, balades à cheval dans les vallées avoisinantes, farniente sur la plage, il y a de quoi faire à Trinidad.

La tour des bandits et son musée de la lutte contre les bandits: le musée retrace la lettre organisée contre les bandits contre-révolutionnaires entre 1960 et 1965, la vue semble être magnifique depuis le clocher et c’est d’ailleurs celui-ci qu’on retrouve sur les pièces de 25 pesos cubains. Entrée 1CUC

Plaza Major: la place de centrale de Trinidad, où il y a théoriquement du wifi. Pour pouvoir se connecter plus « facilement » il y a un réseau juste au dessus, sur les marches qui longent l’église de la Sainte Trinité, et qui sont remplies de terrasses. L’Eglise qui trône en plein milieu de la place offre un point de vu magique sur la ville.

Où sortir, où boire un verre

Les café et restaurants à Trinidad ne manquent pas et il ne faut pas hésiter à rentrer dans les troquets pour aller découvrir leur cour intérieure ou leur terrasse.

Café Don Pepe: situé à côté de la plazuela del Cristo et de la tour des bandit, ce petit café possède une terrasse verdoyante magnifique, à l’ombre d’un manguier, et propose toutes sortes de café plus originaux les uns que les autres

Disco Ayala: La discothèque de la ville, elle se trouve dans les hauteurs, à quelques minutes à pied du centre historique. Il s’agit d’une grotte naturelle aménagée en boîte de nuit, plutôt original et à découvrir ici

Où aller à la plage

Playa Ancón: Jolie plage située devant l’hôtel Ranchon Ancón, à 12km de Trinidad

 

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